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mardi 1 août 2017

Candidat au Conseil constitutionnel, Michel Mercier employait sa fille au Sénat quand elle était en Angleterre

L'ex-garde des Sceaux est candidat au Conseil constitutionnel, malgré des emplois familiaux...

Le sénateur Modem du Rhône Michel Mercier a employé deux de ses filles comme assistantes parlementaires

Il a d'abord recruté sa fille Véronique entre 2003 et 2012, soit sur neuf années, "comme assistante parlementaire au Sénat et dans les différents ministères qu'il a occupés".

Dans son édition du mercredi 2 août et en plein débat sur la moralisation de la vie publique, Le Canard enchaîné fait même mieux que de révéler que ce proche de François Bayrou a embauché deux de ses filles dans des emplois présumés fictifs.

L'ancien garde des Sceaux a ensuite fait signer un contrat à sa fille Delphine

Document à l'appui, l'hebdomadaire pointe quelques "détails cocasses" sur la période de son embauche par le Sénat, de septembre 2012 à avril 2014. Delphine Mercier, rémunérée pour cette mission 2000 euros brut par mois, habitait à l'époque à Londres. Le lieu de travail indiqué était pourtant bien Parisprécise le journal anarchiste.
Comme l'atteste son CV en ligne, la fille du sénateur était alors responsable des collections d'ethnographie à l'University College London, Delphine Mercier étant une "spécialiste reconnue des reliques textiles de Thomas Becket conservées en France et en Belgique".

Interrogé par Le Canard enchaîné sur le don d'ubiquité de la petite Delphine, Michel Mercier s'est défendu en assurant que sa fille lui apportait une expertise sur les questions culturelles. "J'ai fait venir ma fille pour me seconder dans mes fonctions à la commission de la Culture que je venais d'intégrer", argue-t-il.
Delphine Mercier explique avoir travaillé à temps partiel à Londres. "J'ai effectué une veille sur les sujets qui me sont familiers (culture, patrimoine, coopération)", a-t-elle écrit au Canard enchaîné, ajoutant avoir également contribué à l'élaboration de fiches de son père. 

Or, vérification faite auprès des services du Sénat par l'hebdomadaire, le sénateur n'a été membre de cette commission qu'entre 2008 et 2009, soit trois ans avant l'embauche de sa famille.
Embarrassé, l'élu du MoDem a concédé son erreur mais a produit une nouvelle explication"J'ai bien embauché ma fille pour travailler sur des dossiers culturels. Je m'occupais alors de questions culturelles localement (...) Je voulais mieux connaître les questions culturelles par rapport aux nouvelles technologies" assure-t-il.  Entre 2012 et 2014, Michel Mercier siégeait en réalité à la commission des Lois. 

Ce sage septuagénaire Michel Mercier est pourtant sur le point de rejoindre le Conseil constitutionnel

La candidature du sénateur Modem du Rhône, bientôt examinée.
Proposée par le président du Sénat, Gérard Larcher, pour succéder à Nicole Belloubet au Conseil constitutionnel, la candidature du sénateur MoDem doit être examinée ce mercredi par la Commission des Lois, présidée à l'Assemblée par Yaël Braun-Pivet (La République en Marche), avocate de 46 ans impliquée dans le monde associatif et engagée dans une grande association d'aide alimentaire.

La confirmation de cette nomination n'est qu'une formalité.
La république compte un nouveau "sage", le sénateur imaginatif du Rhône et ancien garde des Sceaux. Ancien président du Conseil général du Rhône (1990-2013) et maître-assistant enseignant les finances et le droit des collectivités locales à la faculté de droit de l'université Lyon III Jean Moulin, Mercier rejoindra le Conseil constitutionnel, quelles que soient les révélations de la presse.

Cet élu du MoDem devient l'un des neufs magistrats chargés de veiller au respect de la loi fondamentale. 
Michel Mercier remplace Nicole Belloubet rue de Montpensier, cette dernière ayant été nommée ministre de la Justice en juin dernier.

Quant à François Bayrou, rappelons qu'il a été contraint à la démission. 
Nommé ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice du premier gouvernement Édouard Philippe, il a été cité implicitement dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen, mais le centriste moralisateur n'a pas été renouvelé au second gouvernement Édouard Philippe, un mois plus tard.

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