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lundi 10 avril 2017

Présidentielle : Fillon passe à l'attaque contre son rival Macron

Harcelé par les media, Fillon promet de "tout donner" pour faire mentir les sondages qui le donnaient tous éliminé au 1er tour

François Fillon a rappelé des faits : Emmanuel Macron est le "jeune héritier" inexpérimenté du hollandisme


L'ex-Premier ministre a montré sa détermination à conduire les Français à "l'alternance"lors d'un grand rassemblement à Paris, devant la plupart des ténors de la droite, plus de 25.000 personnes selon les organisateurs, et une marée de drapeaux tricolores, pour "faire de la France la première puissance européenne en dix ans".

Le candidat de la droite et du centre remonte en effet dans les sondages. Il n'est plus qu'à cinq points du favori de l'Elysée qui tient la presse, en dépit des soupçons d'emplois présumés fictifs de membres de sa famille, distillés par l'Elysée dans la presse, au même titre que l'affaire des emplois fictifs à l'Assemblée des filles mineures du président du groupe des députés socialistes. Devenu ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux a dû démissionner de son poste gouvernemental.
Sous la pression des media amis du président socialiste, la justice a dû ouvrir une enquête et procéder à des mises en examen. Bien que celles-ci aient un impact sur l'opinion, les électeurs  font la part des choses: les Français ont appris qu'une mise en examen ne préjuge en rien d'une culpabilité. Le foisonnement d'exemples politiques récents démontre d'ailleurs le contraire et l'abus de mises en examen produit désormais l'effet inverse de l'objectif escompté.  

Pour empêcher l'alternance en gardant le pouvoir aux socialistes,
les media jouent le jeu de l'union nationale en faveur de Macron contre Fillon

Pourvoyeuse des éléments de langage du pouvoir socialiste dans les divers organes de presse, l'AFP continue de souligner que la présidente du FN et le candidat d'En Marche!, mouvement dissident du PS, le devancent encore. A la vérité, non seulement Marine Le Pen (FN) et le banquier Macron (En marche!) perdent du terrain, mais Fillon (LR et centre) en gagne.
  
Pour tenter d'écarter Fillon, les stratèges de l'Etat-PS en sont à pousser Mélenchon, au détriment de leur propre candidat : Hamon est en effet descendu à 9,9%... Les media font la promotion à la fois du candidat de la droite souverainiste en espérant que Nicolas Dupont-Aignan prendra des points à Fillon et du candidat de l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, candidat apparent de La France insoumise, mais en fait du Parti communiste. Un sondage sur mesure de KANTAR Sofres-Onepoint fait passer l'insulteur de la presse devant Fillon au premier tour, avec 18% contre 17%, ce qui, compte-tenu de la marge d'erreur admise (3%) n'engage pas les manipulateurs. 

Fillon cible Macron et Le Pen, non pas Mélenchon


Si Fillon décrit Mélenchon, Dupont-Aignan et Macron comme "une conjuration des impuissants", c'est surtout le personnage E. Macron et son programme en mille morceaux qui ont été l'objet de ses critiques.

Avec Macron, "c'est le hollandisme qui se continuera dans son jeune héritier, rallié chaque jour par ceux qui espèrent se survivre à l'abri des combinaisons nouvelles", a-t-il accusé. "J'ai vu qu'Emmanuel Macron se présentait comme le candidat de 'l'alternance profonde'. Voilà bien une pensée de sous-marin", a ajouté F. Fillon, alors que ses soutiens avaient auparavant laminé le banquier, un ex-conseiller, puis ministre de François Hollande. Macron est ainsi indéfectiblement lié à la totalité du calamiteux quinquennat de Hollande, président le plus impopulaire de France depuis 1958.

"Hollande l'a formé et déformé puisque M. Macron, c'est tout à la fois et réciproquement la duplicité et le renoncement, l'hésitation et l'imprécision, l'impréparation et l'improvisation", a aussi asséné François Baroin, président LR des maires de France et ancien ministre, tandis que Macron n'a en effet jamais exercé aucun mandat électif. 

Comment le banquier Macron pourrait-il gouverner avec des soutiens aussi disparates et centripètes que les communistes Robert Hue, l'ex-numéro 1 du PCF, ou Patrick Braouezec, l'ancien maire communiste de Saint-Denis, et Alain Madelin, l'ancien ministre libéral de droite d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé, ou Alain Minc, ancien soutien d'Alain Juppé, de Nicolas Sarkozy et d'Édouard Balladur (et surnommé le ""chat noir de la politique", en passant par le général Soubelet, pourfendeur du "laxisme" de la justice sous Hollande, ou Bertrand Delanoë, prédécesseur PS de la maire actuelle, Anne Hidalgo. 


Alain Minc craignait d'ailleurs dès janvier que Macron ne devienne "la roue de secours de la gauche" et que les ralliements de personnalités de gauche ne soient compromettants pour l'ancien ministre de l'Économie de François Hollande, qui se présente comme une alternative aux clivages gauche-droite habituels. "Il faut qu'il fasse très attention", l'avait averti Alain Minc.

Tout le monde ne l'accueille pas avec bienveillance, à l'image du secrétaire général d' "En Marche !", Richard Ferrand, qui a ironisé : "Ce n'est pas la pirouette qui tourne, c'est le vent !"
Quant à Daniel Cohn-Bendit, pour soutenir Macron, il a besoin de se justifier : faire barrage au FN...

Macron a même accepté le parrainage de Dominique Tiberi, le fils de l'ancien maire UMP de Paris, Jean Tiberi, tandis que sa mère, Xavière Tibéri, figure du chiraquisme, affiche son soutien au candidat du mouvement "En Marche ! Or, l'épouse de Jean Tibéri avait fait les gros titres de la presse, dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs du Conseil général de l'Essonne, mais également dans l'affaire des faux électeurs du 5e arrondissement de Paris. En mars 2013, son mari et elle avaient été condamnés respectivement à 10 et 9 mois de prison avec sursis. Une peine assortie de trois ans d'inéligibilité pour l'ancien maire de Paris.

Le nom de François Bayrou, allié d'E. Macron, après l'avoir été d'Alain Juppé, a aussi été copieusement sifflé par les militants.

On comprend ainsi le discours "ni de gauche ni de droite" d'Emmanuel Macron qui cherche à séduire à la fois les déçus de la politique et ceux qui n'ont jamais eu assez de convictions pour s'engager sous l'étiquette d'un parti, ainsi que les 'has been' et les nouveaux aventuriers de la politique.

F. Fillon a aussi dénoncé les extrêmes, de gauche, Mélenchon, comme de droite, Le Pen 

"La folle aventure que nous propose Mme Le Pen"
"Avec son quarteron d'amateurs, prêts à sacrifier notre pays, sa place dans le monde, son image, son efficacité, ses emplois, à leurs lubies idéologiques, à ce rêve effarant d'une France albanaise protégée par des murs et cultivant son carré de salades".

Quant à M. Mélenchon, "il se rêve en capitaine du cuirassé Potemkine mais (...) négociera la ferraille du Titanic", a prédit le candidat de la droite et du centre.

L'ex-Premier ministre a défendu son "programme fondé sur le bon sens"


Dans un discours dense, scandé par des "Fillon président" et des salves d'applaudissements, François Fillon s'est confirmé apte à "propulser la France en tête!".
"Il faut libérer notre Etat de sa dette publique et il faut libérer notre économie de ses charges et de ses normes", a-t-il réaffirmé. "Il y a dix ans, je parlais de 'l'Etat en faillite'. Rien n'a changé (...) Mes adversaires font semblant de l'ignorer ou dédaignent ce problème avec outrance", a critiqué celui qui aura été le seul Premier ministre de 2007 à 2012, sans discontinuer.

Le candidat de la droite et du centre a également dénoncé "cet état d'esprit qui nous a conduits à démanteler l'idée même de l'autorité".
A deux semaines du premier tour, il a dit "sentir cette force qui va et qui s'accroît, qui monte en puissance et qui n'attend que de stupéfier les prétendus faiseurs d'opinion par sa détermination". Le candidat refait en effet son retard après son éclatant succès à la primaire en novembre, suivi d'un déballage hebdomadaires de soupçons diffusés depuis l'Elysée par la presse aux ordres . Il a maintenant regagné une partie de son capital électoral, au fil d'une campagne dynamique et porteuse d'un programme exigeant, mais ciselé et réaliste.

"Je ne vous demande pas de m'aimer, je vous demande de me soutenir, parce qu'il y va de l'intérêt de la France. Il ne s'agit pas de choisir un copain. Il s'agit de choisir un président, et, à travers lui, le destin que nous voulons ouvrir à la France", a fait valoir le candidat Fillon, droit dans ses bottes.

Fillon a promis de "tout donner" pour faire mentir les sondages qui le donnaient tous éliminé au premier tour. 
Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont au coude à coude dans les intentions de vote pour le premier tour, avec 23,5% des voix, mais Macron perd deux points et Le Pen 0,5 point dans un sondage Elabe pour BFMTV et l'Express (deux media proMacron) publié le mercredi 5.
Dans le même temps, selon un sondage BVA-Salesforce du début avril, Fillon avait gagné deux points d'intentions de vote (19%), après plusieurs semaines de baisse.
Le vendredi 7 avrilLe Pen (25%) devance Macron (24%) et Fillon (20%), selon le sondage quotidien Opinionway-Orpi pour Les Echos et Radio classique.

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