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samedi 25 février 2017

Le parquet national financier enquête sur le maire socialiste d’Istres

Le PNF enquête sur les marchés publics de Bernardini, maire PS d’Istres

Ouverte à Aix-en-Provence 
par le parquet national financier


En parallèle sont attendues au début 2017 les conclusions de la chambre régionale des comptes qui s'annoncent salées.
Les affaires de François Bernardini ne s’arrangent pas, puisqu'une épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la tête du maire d’Istres, un rapport provisoire de la chambre régionale des comptes et de la brigade financière sur sa gestion municipale et une enquête préliminaire. de la justice pénale. 

Ouverte par le parquet d’Aix-en-Provence et désormais entre les mains du parquet national financier (PNF) à Paris, l'enquête s’intéresse à des questions d’ "atteinte à la probité" – en clair, des faits présumés de corruption. A l'hôtel de ville dont le parvis est décoré par Buren, on confirme s’être saisi de l’enquête sans vouloir en dire plus pour ne pas compromettre les investigations en cours de la Chambre régionale des comptes et de la brigade financière. 
Nicolas DAVINI
Fin septembre, l’opposition interrogea toutefois François Bernardini sur les investigations. Envoyé au charbon, l’adjoint "centriste", Olivier Mayor, confirme que Nicolas Davini (ci-contre à droite), le directeur général des services, a été entendu par la CRC et la police. Et le maire d’assurer que si la police est venue, c'est juste pour savoir, suite à des "dénonciations", pourquoi " les travaux à la Régalido [cercle du troisième âge classé 'restaurant ou service social classifié Foyer club restaurant, comme on voudra] ont duré autant de temps ? […] Voyez comme c’est pauvre !" commenta cet ex-directeur général du syndicat d'agglomération nouvelle regroupant les villes de Fos-sur-Mer (PS), Istres, Miramas (PCF). 

Depuis 2002, il est directeur régional d'un groupe de presse et vice-président du SAN Ouest Provence. Le sexagénaire est grand-père puisque sa fille Laetitia a donné un fils à un footballeur marié du PSG, Yohan Cabaye, ci-contre.
 
L’information de l'enquête n’est pas anodine car le PNF a été créé après l’affaire Cahuzac pour combattre la corruption et l’évasion fiscale. Si toutes les affaires pouvant relever de son champ de compétences lui sont signalées, le parquet national financier ne sélectionne que les dossiers les plus graves et les plus complexes. C’est donc le cas du dossier istréen, mais c'est la procureure du parquet d’Aix, Dominique Moyal, qui instruit le dossier. A propos du maire, "il a été approché en tant que témoin mais n’a pas encore été formellement entendu. Et il n’y a pour l’heure ni information ouverte ni garde à vue," indique le parquet.

Récidiviste, ce maire a déjà été condamné en 2001

Des soupçons d'irrégularités potentielles pèsent sur des marchés publics de la mairie d’Istres. Les comptes de plusieurs entrepreneurs sont en cours d'examen, ainsi que le train de vie de certains élus et cadres de la Ville, comme le tissu de circuits financiers qui pourrait les relier. Il revient au PNF de choisir les enquêteurs  et d'ouvrir, si besoin, une information judiciaire qui conduirait à la désignation d’un juge du pôle financier.

Après plus d'un an d'enquête, si le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire, c'est à la suite d'un vol d'armes sur la base aérienne d'Istres. 

La possible mise en examen de François Bernardini rend le dossier sensible.
 
Maire d’une commune de 40.000 habitants, président du Conseil de territoire Istres Ouest Provence et vice-président de la métropole, c’est un élu qui compte dans un département particulièrement marqué par les affaires politico-financières ces dernières années. 
C'est ainsi qu'il a déjà été condamné en 2001 à dix-huit mois de prison avec sursis, 400.000 francs d’amende et cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics au détriment d’une association. L’affaire l’avait alors obligé à quitter la présidence du département et (provisoirement) la mairie. 

En 1997, le préfet avait démissionné le maire et l'un de ses adjoints, ... Bernardini !
Procédure exceptionnelle 
Déclarés comptables de fait par la chambre régionale des comptes (un jugement du 30 avril 1995), le docteur Jacques Siffre, maire PS, et son adjoint, François Bernardini, vice-président (PS) du conseil général, ont été démis par le préfet des Bouches-du-Rhône, Jean-Paul Proust. Au coeur du débat, la gestion très laxiste de l'association Istres Promotion, un organisme qui, selon la chambre régionale, "n'a été que l'instrument passif d'une entreprise organisée par les dirigeants de la commune".
Les magistrats indiquaient que l'organisme n'a eu « aucune réelle vie associative ", et relevaient des dépenses somptuaires sinon extravagantes engagées pour le seul profit des dirigeants. Pour assumer ces dépenses, la commune d'Istres a versé au total une somme de 9,430 millions de francs, « subventions qui ont constitué les seules ressources de l'association, laquelle n'a perçu aucune cotisation de ses membres ». Champagne à flots, frais de déplacement exagérés, sondages politiques inutiles, financements de la campagne « les voeux du maire " : les comptes, selon les magistrats financiers, étaient éloquents. Lien Les Echos
Un pedigree qui ne plaide pas en la faveur du socialiste auprès des juges financiers.

Des éléments de l'enquête se corroborent

Le travail des juges financiers complétera celui de la chambre régionale des comptes (CRC) dont le rapport définitif sur la gestion de la mairie d’Istres ne devrait être rendu public qu’en 2017. 
Dans son rapport provisoire, celle-ci fait aussi état de soupçons de conflit d’intérêts entre le maire et des entrepreneurs qui lui sont proches. Il est tenu secret malgré les demandes de communication faites au conseil municipal le 18 octobre 2016 par les opposants Lionel Jarema (PS) et Robin Prétot (LR). 
Conformément à la règle du contradictoire, la CRC a adressé cet été des courriers à tous les acteurs, privés comme publics. Leurs réponses serviront à la rédaction du rapport final. 

Plusieurs acteurs proches du dossier confirment que le résultat de l’inspection s’annonce sévère.
La CRC en aura alors fini avec le dossier municipal mais restera dans le secteur puisque la Cour mène aussi une inspection de l’ancien SAN Ouest Provence, l’intercommunalité qui a trouvé opportun de se dissoudre dans la métropole au début de l’année 2016.
 
 On pourrait aussi évoquer les nombreux soupçons d'irrégularités pesant sur l'acquisition et la reconstruction de la villa de Marlène Prospéri-Picon, la directrice de cabinet de François Bernardini. 
Le parquet financier ne manquera pas de se pencher sur le dossier du 'mas de Saint-Véran', estimé à plus d’un million d’euros... 

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