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mercredi 2 novembre 2016

Honte de la jungle socialiste, Hollande devrait "la fermer", selon Manuel Valls

"Colère", "honte"... Manuel Valls lâche le Tarzoon de la jungle politique 

A trop tirer sur la corde, son "fidèle" Manu n'en peut plus
 
Le premier ministre n'a pas du tout apprécié le portrait que dresse de lui le président, selon ses confidences livrées par les sulfureux Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre, "Un président ne devrait pas dire ça". En douze heures, les trois principaux chefs socialistes [Claude Bartolone, Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls] ont pris leurs distances.
Mais, pour Éric Zemmour, ces entretiens ne sont que dans la continuité de 30 ans de carrière politique et de proximité avec les journalistes qu'il a renseigné en même temps que ceux-ci ont fait sa promotion médiatique.

Ce vendredi 28 octobre, Le Monde, journal officieux du Parti socialiste, publie des propos très sévères, rapportés du premier ministre, à l'encontre du chef de l'Etat et de son "coup d'éclat calamiteux", "sabordage" et "suicide politique".

Dans un jet gouvernemental l'amenant jeudi en Gironde, le chef du gouvernement aurait évoqué sa "colère" personnelle et la "honte" ressentie par les militants socialistes à la lecture du livre-confessions de François Hollande.
"C'est ce que je ressens, il ne faut pas se taire et toujours nommer les choses", a confié au quotidien le premier ministre, "estimant avoir désormais une "véritable responsabilité" pour sortir de la crise. Toujours selon Manuel Valls, le livre "a provoqué un choc, un abattement chez les parlementaires" socialistes. "Il a agi comme un révélateur".

Manuel Valls adore aussi la fréquentation des journalistes bienveillants...
On découvre ainsi, à la page 67, qu'il a reçu les journalistes à son domicile, le lundi 14 avril 2014. Davet et Lhomme décrivent les lieux : "Un bel appartement agrémenté de deux terrasses situé dans le 11e arrondissement parisien, en plein territoire bobo." Un escalier raide y conduit "un peu à l'image de son occupant", raillent les auteurs. Et ce jour-là, le nouveau Premier ministre (il a été nommé deux semaines plus tôt), tout heureux d'avoir délogé Jean-Marc Ayrault de Matignon, est en veine de confidences. Il faut l'entendre parler de François Hollande. Il assassine les deux premières années du quinquennat et sa bête noire, Martine Aubry : "Ces deux années sont ratées, au-delà du problème sérieux de méthode, car en fait on ne s'est pas préparés. Aubry a fait marcher le PS sur la tête, et la primaire, au lieu de désigner Aubry, désigne Hollande, un challenger. On paye toutes les contradictions. On arrive non préparés, mais je ne pensais pas à ce point-là : le nucléaire, le rôle de l'État, la famille, les impôts..." Quelle cruauté !

Reprenant des propos critiques à l'égard de François Hollande déjà tenus mardi par le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (décrit comme un homme qui n’a "pas l'envergure") est entré en rébellion ouverte contre le chef de l'Etat, le premier ministre a estimé que "le pays a besoin d'incarnation". 
François Hollande apprécie d'ailleurs aussi Najat Vallaud-Belkacem, à sa juste valeur, estimant que sa ministre de l’Enseignement est "très forte en langue de bois", mais que ce "n’est pas une intellectuelle"...

Le Catalan amorce un largage de Hollande
Les cinq prochaines semaines, dans l'attente de la décision de F. Hollande de se présenter ou non à sa succession, seront "décisives pour la gauche de gouvernement", a ajouté Manuel Valls. "A cause de la situation politique actuelle, j'ai le sentiment d'avoir une véritable responsabilité afin qu'on sorte le mieux possible de cette période très périlleuse", a-t-il encore confié.

Autant de critiques surprenantes venant du premier ministre, tenu (plus encore que les policiers), à un devoir de loyauté vis à vis du chef de l'Etat. Le chef du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, n'a lui pas du tout apprécié.
Matignon n'avait toujours pas réagi vendredi après-midi. Mais, en réunion publique, Manuel Valls a appelé jeudi les militants à "compter sur (lui) pour la fierté et l'espoir". "Moi, j'en ai à revendre, et j'ai envie de vous entraîner, avec d'autres bien sûr, car je veux que nous gagnions demain et c'est possible", a-t-il insisté.

Hollande peut se méfier de collaborateurs "loyaux" comme Valls

Mêlant loyauté partisane et disponibilité personnelle, le premier ministre en exercice s'est désolidarisé du "président normal". "Je n'ignore rien de votre malaise. 

Il s'est même posé en "militant actif du rassemblement (de la gauche) et de la responsabilité collective". "Qui sera candidat? Le président peut-il se représenter ? Ces questions existent, vous en discutez", a-t-il ajouté selon Le Monde. "Il faut les résoudre et moi, comme Premier ministre, j'y prends ma part", a-t-il poursuivi.

Interrogé mercredi dernier sur France Inter, Manuel Valls avait refusé de considérer François Hollande comme le candidat naturel de son camp: "C'est une décision intime. Il doit tenir compte de la situation, il doit donner un sens à ce que pourrait être sa candidature et un nouveau quinquennat".
Comme soutien, on a vu plus enthousiaste. 

Que reproche Valls au livre de Davet et Lhomme à l'initiative de Hollande ?

Valls en veut au président de lui avoir imposé la présence de sa rivale, Christiane Taubira et d'avoir provoqué quelques clashs mémorables, car elle restera la ministre de la Justice du gouvernement Valls. Quelques jours après la formation de son gouvernement, Valls se confie à Davet et Lhomme : "On aurait dû changer Taubira. On a imaginé la mettre à l'Éducation. Elle n'était pas contre. Mais on s'est rendu compte que soit elle quittait le gouvernement, soit elle restait à la Justice. Parce qu'elle aurait foutu le même bordel à l'Éducation. Hollande n'a pas voulu son départ, il m'a dit : Ne nous fragilisons pas plus. Mais c'est reculer pour mieux sauter, la question se posera...", raconte librement le Premier ministre. Taubira finira par partir d'elle-même, peu après le fiasco de la déchéance de la nationalité.

Outre qu'il a montré à quel point François Hollande s'aime et adore se raconter, il révèle un Valls tout aussi fat. Printemps 2014 (page 103), la presse en fait l'homme de la situation et les chevilles du premier ministre enflent. Davet et Lhomme branchent le magnéto : "J'ai changé de dimension, note Valls. Le risque, c'est qu'il n'en profite pas. Il ne doit pas pédaler avec moi, il doit changer, je lui dirai, à ma manière. Il a un problème d'attitude. Il faut qu'il pilote la maison France avec moi. Je lui ai dit : Tu es le PDG, je suis le DG, c'est toi le président, on travaille ensemble."... Et ensemble, ils vont couler dans les sondages.
Merci toutefois pour ce moment...

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