POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

lundi 10 octobre 2016

Deuxième débat entre Trump, le macho, et Clinton, l'épouse trompée

Quand la présidentielle américaine descend sous la ceinture

L'Amérique puritaine dérape

Donald Trump a relativisé lundi la gravité des propos qui lui sont reprochés. 
La publication à point nommé, vendredi à la veille du deuxième débat, d'une vidéo où on l'entend proférer des propos obscènes à l'égard de femmes. Il a souligné que ce sont des "propos de vestiaire" datant de plus de dix ans et a rappelé les écarts de conduite de l'ancien président Bill Clinton. Une relation sulfureuse du mari de la candidate Hillary Clinton avec Monica Lewinsky, 25 ans, a été révélée dans la presse internationale en 1998: pratiques sexuelles et taches sur les vêtements.
Convoqué par la police, Bill Clinton nia sous serment les accusations de "relations sexuelles avec cette femme"... puis finit par avouer devant l'Amérique entière qu'il y avait bien eu un "contact intime inapproprié" avec la jeune employée de la Maison Blanche. Un musée de Las Vegas aurait offert 1 million de dollars à la propriétaire de la fameuse petite robe bleue sur laquelle le président Bill Clinton a déposé son… ADN.
Lors de ce deuxième débat présidentiel fielleux, Hillary Clinton, 69 ans, a estimé que les propos de Donald Trump, 70 ans, entendus sur la vidéo le rendaient inapte à diriger le pays. "Il a dit que la vidéo n'était pas représentative de ce qu'il est mais je pense qu'il est évident pour tout le monde qu'elle est exactement représentative de ce qu'il est", a-t-elle dit. 
Le candidat républicain à la Maison blanche a donc répondu coup pour coup, évoquant la légèreté de la candidate démocrate, Hillary Clinton, qui devrait être en prison pour avoir utilisé une messagerie privée lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine (entre 2009 et 2013).

L'assemblée publique organisée à l'université de Washington de St. Louis, pouvait marquer un tournant dans la campagne de Donald Trump, qui est en butte à l'hostilité de la presse et le monde du spectacle massivement pro-démocrates.

Cette vidéo est sur-exploitée par les media anti-républicains qui, en revanche, ne s'attardent pas sur l'affaire Lewinsky, qui a conduit de nombreux responsables républicains à se détourner de lui, voire à appeler à un retrait de sa candidature.

Contrairement au premier débat, les deux candidats ne se sont pas serré la main avant le début leurs échanges - ils l'ont toutefois fait à la fin - qui ont très vite porté sur la vidéo, remontant à 2005, où on entend Donald Trump, alors une star de la télé-réalité, évoquer sa tentative de séduction d'une femme mariée et le loisir que l'on peut s'accorder, si l'on est connu, de tripoter les femmes.
Ces images avaient été enregistrées quelques mois après le mariage de Donald Trump avec Melania, sa troisième femme.

Le magnat immobilier s'est dit "embarrassé" par la vidéo tout en faisant valoir que Bill Clinton avait eu comportement concrètement bien plus condamnable que lui à l'égard des femmes. "Moi ce n'était que des mots, lui est passé à l'action", a fait observer Donald Trump qui, peu avant le débat, avait organisé une conférence de presse entouré de quatre femmes accusant Bill Clinton d'inconduite sexuelle et conjugale.

Le candidat républicain a également déclaré que son adversaire s'en était prise aux femmes qui disaient avoir eu une affaire avec son mari, le président des Etats-Unis entre 1992 et 2000.

La polémique sur les courriels

Au sujet de l'utilisation par Hillary Clinton d'une messagerie privée lorsqu'elle était secrétaire d'Etat (Affaires étrangères), Donald Trump a dit : "Vous devriez avoir honte".
Suite à un article paru dans The New York Times en 3mars 2015, son attitude est qualifiée d'illégale, voire de dangereuse, au vu de failles de sécurité plus importantes auxquelles elle s'expose. Le 5 juillet 2016, le directeur du FBI, James Comey, rendait publiques les conclusions de l'enquête, livrant un rapport accablant pour Hillary Clinton. Il lui reproche d'avoir fait preuve d'une "négligence extrême" en hébergeant des emails contenant des informations classées secrètes sur des serveurs personnels non protégés, ajoutant que "toute personne sensée occupant la fonction de madame Clinton aurait dû savoir qu'un serveur non protégé ne pouvait accueillir des informations classées secret défense". Il souligne que des espions étrangers ont pu avoir accès aux emails d'Hillary Clinton.
L'ancienne secrétaire d'Etat - des interventions militaires américaines en Afghanistan et en Irak - a dit : "Vous savez, c'est vraiment une bonne chose qu'une personne ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargée de l'application de la loi dans ce pays."
"Sinon vous seriez en prison", a aussitôt rétorqué Donald Trump, qui a ajouté qu'il nommerait, s'il était élu président, un procureur spécial chargé d'enquêter sur ce dossier des courriels, qui a plombe depuis un an la campagne d'Hillary Clinton.
Début juillet, après une travail d'investigation de près d'un an, le FBI a recommandé  qu'Hillary Clinton ne soit pas poursuivie dans le cadre de l'enquête sur l'usage de sa messagerie privée alors qu'elle était secrétaire d'Etat tout en déplorant l'"imprudence extrême" la candidate démocrate.
Or, Hillary Clinton fait en outre l'objet d'accusations de conflit d'intérêts depuis sa prise de fonction en tant que secrétaire d'État en raison des nombreux financements d'États étrangers reçus par la Clinton Global Initiative, la fondation créée par son mari Bill Clinton en 1997. Parmi les principaux donateurs de la fondation figurent notamment des États arabes comme l'Arabie saouditeOman, ou encore le Qatar. D'après le Washington Post, la fondation Clinton pèserait 2 milliards de dollars..
Donald Trump et Hillary Clinton se sont également affrontés sur des sujets tels que la fiscalité, l'assurance-santé ou encore la politique américaine en Syrie.
Pour mémoire, lors d'un débat dans le cadre des primaires démocrates, le 4 février 2016, Hillary Clinton s'est dite favorable à la peine de mort. 

Egalement lors de sa campagne pour les primaires de 2016, elle a pris position contre le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (traité de libre-échange transatlantique, TAFTA en anglais).

Fait rare, son colistier, Mike Pence, s'est dit en désaccord avec le candidat républicain, sur le recours des Etats-Unis à la force, si nécessaire, en Syrie. "Lui et moi n'en avons pas discuté et je ne suis pas d'accord", a-t-il dit.

Invités en fin de débat, par un membre du public, à dire des choses positives l'un sur l'autre, Hillary Clinton a déclaré, non sans méchanceté, respecter les enfants de son adversaire pour leurs capacités et l'attachement à leur père.
Donald Trump a de son côté déclaré que l'ancienne secrétaire d'Etat était une battante, soulignant son refus de renoncer. Un conseil ?

La troisième et dernier débat présidentiel aura lieu le 19 octobre.
Candidate aux primaires présidentielles du Parti démocrate de 2008, Hillary Clinton avait été battue par Barack Obama. D'abord donnée largement gagnante face à son adversaire républicain, Donald Trump, elle a vu son avance s'effriter au fil des semaines.

1 commentaire:

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):