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mercredi 30 mars 2016

Loi travail: la gauche repart en grèves et en manifestations ce 31 mars

Nouvelle mobilisation, que les syndicats promettent "grosse" contre la loi travail jugée "toxique" pour les salariés

A peine Hollande a-t-il fait retirer la déchéance de nationalité" à son "homme fort" que l'Etat-PS doit affronter demain jeudi la colère des Français dans la rue.

Le mouvement s'annonce puissant: des préavis de grève ont été déposés à la RATP, SNCF, EDF, Air France, Total, dans le contrôle aérien et plus généralement dans la fonction publique, le commerce, les casinos, les ports et docks, la presse, ...
"De toute évidence, ce texte ne permettra pas les créations nécessaires d'emplois, généralisera la précarité et aggravera les inégalités professionnelles notamment envers les femmes et les jeunes", estiment les sept syndicats à l'initiative de la mobilisation (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL), promettant une "grosse" journée.

Même réécrit, sous la pression et dans l'urgence, ce texte dont l'avant-projet rédigé sans concertation, "reste toxique pour les salarié-es d'aujourd'hui et de demain", selon les sept syndicats.
Vraisemblablement la dernière du quinquennat, cette réforme est également l'une des plus décriées, comme l'a été la loi Macron, qui a nécessité le recours à l'article 49-3 ou la révision constitutionnelle initiée après les attentats de novembre, que François Hollande a dû abandonner le 30 mars, la veille de la grande grève du 31 mars... Un déplorable 'timing' et un mauvais signal !

Mais le gouvernement s'entête:
il n'est pas question de retirer cette réforme "intelligente, audacieuse et nécessaire", selon Manuel Valls. 
Le gouvernement est pourtant revenu sur certains articles (plafonnement des indemnités prud'homales, décisions unilatérales de l'employeur), cédant à la grogne, jusque dans les rangs de la majorité, contre un texte dénoncé comme favorable au patronat et insuffisamment protecteur du salarié.
"Ce projet de loi vise justement à développer l'embauche, l'emploi durable", a néanmoins fait écho mercredi la ministre du Travail et mère-porteuse, Myriam El Khomri, au père 'biologique', disant "entendre les inquiétudes de la jeunesse".

Plus de 200 défilés, manifestations et rassemblements sont prévus un peu partout en France, selon le décompte de la CGT.

A Paris, la manifestation partira à 13h30 de place d'Italie en direction de Nation, avec Philippe Martinez (CGT), Bernadette Groison (FSU), Jean-Claude Mailly (FO) et William Martinet (UNEF) en tête de cortège.
Des députés écologistes ont prévu de participer à la journée d'action, dont l'ancienne ministre Cécile Duflot, l'alter-ego, hors gouvernement, d'Emmanuelle Cosse, à l'intérieur,  et Noël Mamère, ancien socialiste.

La CFDT, proche du Parti socialiste, s'est fait porter absente. 
Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a jugé "un peu fourre-tout" les mots d'ordre de la mobilisation jeudi, reconnaissant toutefois "un mal-être et une cristallisation de ce mal-être autour" de la loi travail...

De son côté, la CGT attend "énormément de monde" dans les rues. Il juge que "cette journée cristallise aussi un certain nombre de mécontentements et de revendications", évoquant "l'amertume chez les fonctionnaires" ou "les questions d'organisation du temps de travail" à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

Lors de la précédente mobilisation similaire, le 9 mars, plus de 200.000 personnes avaient défilé dans l'hexagone (450.000 selon les organisateurs). Les sept syndicats menacent d'en organiser d'autres, afin de peser sur le débat parlementaire, qui commencera le 3 mai dans l'hémicycle.

Plus d'une vingtaine de lycées parisiens envisagent de fermer jeudi 

Bien que la réglementation ne permette pas de fermer les établissements scolaire à titre préventif, il est déjà prévu que l'accès sera interdit au tiers des établissements connus pour être politisés, pour éviter des débordements. Des violences et interpellations ont en effet marqué la précédente journée, le 24 mars, lancée par les organisations de jeunes et soutenue par les syndicats de salariés.

Les critiques restent très vives, en effet, comme l'ont montré les auditions de Mme El Khomri, du patronat et des syndicats mardi et mercredi en commission des affaires sociales.
Si un consensus se dessine entre quelques syndicats "réformistes" pour réclamer la réécriture de certains articles (licenciement économique, compte personnel d'activité, rôle de la branche), le patronat, lui, réclame un "retour à la première version du texte" et met en garde contre "tout nouveau recul" et les syndicats radicaux réclament son passage à la broyeuse.
La dinde placée au ministère du Travail promet que le débat parlementaire va "enrichir" la réforme avec des propositions émanant "de droite et de gauche".

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