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samedi 27 février 2016

Notre-Dame-des-Landes: 20.000 militants anti-aéroport autorisés à manifester

Les anti-aéroport Ayrault attendent "plus de 20.000 manifestants ce samedi 

Les opposants au projet d'aéroport au nord de Nantes comptent sur une mobilisation massive ce samedi

Ils entendent soutenir les 15 habitants "historiques" restant, onze familles et quatre agriculteurs qui n'ont plus qu'un mois pour abandonner leurs terres. 20.000 militants, c'est le pari annoncé de la nouvelle manifestation massive prévue sur le site du projet contesté du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes. 
Pour cette première grande manifestation prévue depuis l'annonce d'un référendum par François Hollande, une cinquantaine d'autocars venant de toute la France est d'ores et déjà attendue, précise Dominique Fresneau, coprésident de l'Acipa, l'une des principales associations d'opposants. Il entend  marquer les esprits par cette mobilisation en forme de baroud d'honneur: "On sera plus de 20.000, ça s'est sûr !" 

Premier anniversaire de la grande manif à Nantes 
Ils doivent se rassembler là où doit être construit deux échangeurs, aux deux extrémités de la Zone d'aménagement différé (ZAD) qu'ils rebaptisent "Zone à défendre". Ils ont promis de bloquer ensuite les axes Nantes-Rennes et Nantes-Vannes avant de se rassembler en milieu de journée au Temple-de-Bretagne.

Un an plus tôt, le 22 février 2014,




déjà pour protester contre ce projet en Loire-Atlantique, entre 20.000 et 40.000 personnes avaient défilé dans le centre de Nantes, donnant lieu à des violences et dégradations par plusieurs centaines de radicaux.
Les journalistes de France Info présents sur place ont également été pris pour cible, leur véhicule ayant été caillassé et tagué comme le montre cette photo postée sur Twitter :

Les internautes se sont alors montrés peu enclins à manifester leur sympathie de solidarité avec cette chaîne partisane.

Les 15 sacrifiés "historiques"

Les derniers d'entre eux ont jusqu'au 26 mars pour plier bagage.
La trêve hivernale prendra fin le 31 mars 2016 et, ce samedi, le combat des opposants vise à défendre les onze familles et quatre agriculteurs qui vivent toujours - tous depuis depuis au moins une quinzaine d'années - sur la parcelle réquisitionnée pour désengorger les aéroports parisiens: cet aéroport serait à deux heures de Paris en TGV.
Quatre exploitations concernées
Sur la ZAD et en-dehors, Marcel Thébault est le dernier arrivé des exploitants 'historiques' de Notre-Dame-des-Landes et, comme il se plaît à le rappeler, c'est sa femme Sylvie qui est la gérante de l'exploitation.
Salariés agricoles en Ille-et-Vilaine, mais désireux de s'installer, ils sont arrivés 
dans la commune en 1999. L'exploitation du Liminbout était la 22e qu'ils visitaient. "On a eu le coup de foudre pour le paysage et l'organisation des parcelles", explique l'agriculteur. La valeur marchande peu élevée et les voisins accueillants ont achevé de les décider. Le chantier du futur aéroport ne les préoccupe pas, à l'époque. "Le projet dormait depuis plusieurs années. On n'imaginait pas qu'on puisse le ressortir des cartons vingt ans après." Ce sera pourtant le cas un an plus tard, en octobre 2000. "On n'était pas plus catastrophés que ça, personne n'y croyait", se souvient-il.
Aujourd'hui, les Thébault savent qu'il n'est "pas impossible" qu'ils soient expulsés et que leurs terres soient saisies. Mais ils restent, refusant de faire une croix sur leur troupeau et cet endroit qu'ils ont choisi. "S'il s'agissait de faire un hôpital, une école, ça nous ferait mal mais on partirait", assurent-ils. "Mais ça nous scandalise d'imaginer qu'on bétonne 900 hectares de cette zone sensible et riche sur le plan environnemental." Les mobilisations sur la ZAD et le débat passionné à l'échelle nationale les persuadent aussi que leur combat dépasse Notre-Dame-des-Landes, comme eux-mêmes (qui seront abandonnés de leurs camarades militants une fois les expulsions concrétisées, dans un mois), tout en sachant que cela fait peser un risque sur leur famille. "On peut perdre, mais l'important, c'est de perdre en ayant fait tout ce qui était possible."
Leurs derniers recours ayant été rejetés par la justice fin janvier, ils doivent être expulsés. La décision judiciaire n'est toutefois pas assortie d'une astreinte financière. 


Il ya un an, 56 % des Français se disaient opposés au projet d 'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, selon un sondage Ifop réalisé pour le compte d'Agir pour l'environnement et de l'Acipa, la principale association d'opposants au projet.
Aujourd'hui, passé presque inaperçu, un sondage réalisé pendant la campagne des élections régionales montre qu'une majorité d'habitants des Pays de la Loire est favorable au lancement des travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

A la question : "Etes-vous favorable ou opposé à la reprise de la mise en chantier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes", 56% des personnes interrogés répondent oui (37% plutôt favorables, 19% tout à fait favorables) et 44% y sont opposées. Ces chiffres sont extraits d'un sondage réalisé par l'Institut Ipsos/Stéria entre le 29 novembre et le 2 décembre 2015, publié le dimanche 6 décembre au soir du premier tour des élections régionales et intitulé "comprendre le vote des Français". L'enquête, commandée par Radio France, France Télévisions et LCP, s'intéressait aux motivations des électeurs dans leur choix, elle a été menée région par région. En Pays de la Loire, ce travail a été effectué auprès d'un échantillon de 603 personnes. Un sondage auquel les media ont peu fait écho, parce qu'il donne un aperçu de la tendance, dans la perspective d'un référendum local.


Le 11 février, le président de la République François Hollande a annoncé un "référendum local" 

Il devrait résoudre un conflit vieux de près d'un demi-siècle. Et déjà, le premier ministre Manuel Valls a dit son souhait de lancer les travaux dès octobre, en cas de victoire du "oui". Sauf que ni la date, ni la question exacte, ni même le périmètre régional de cette consultation n'ont été tranchés, sans compter de complexes questions juridiques liées. 

Alors ce référendum participe-t-il de l'"enfumage" gouvernemental ? 
Ce flou fait craindre aux opposants une tentative "d'enfumage". "On se méfie beaucoup", confie Dominique Fresneau, qui craint ne pas être "à égalité de moyens" avec les partisans de l'aéroport soutenus par l'ensemble des élus de la région. "Légitimer par une consultation citoyenne un projet illégal qui sera débouté par la justice, ce serait fort", ironise-t-il. 
D'autant que ce référendum n'est pas plus apprécié des partisans du projet... Ils observent qu'il a été déjà approuvé par les différentes collectivités concernées et par de nombreuses décisions de justice.
Est-ce à dire que NDDL est une zone de non-droit et que Hollande n'est capable de faire appliquer aucune disposition légale et compte repasser la patate chaude à son successeur ?

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