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vendredi 29 janvier 2016

Démission haute en couleurs de Christiane Taubira

Débandade au sommet: les rats quittent le pédalo

"Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur"

Les personnels du ministère de la justice se sont réunis dans la cour pour la passation de pouvoirs entre la Guyanaise Christiane Taubira et le très gris Jean-Jacques Urvoas, comme le veut la tradition. En fait, la ministre de la Justice démissionnaire - qui a affirmé appuyer sa décision sur "un désaccord politique majeur" avec l'exécutif - s'est d'abord exprimée seule, cet après-midi du mercredi 27, dans le huis-clos des locaux de la place Vendôme, en l'absence de son successeur et alors que les questions au gouvernement battaient leur plein à l'Assemblée. En trois ans et demi et jusqu'à son départ du gouvernement, Christiane Taubira aura donc court-circuité les usages en vigueur, qui veulent qu'un ministre sur le départ parle à l'issue de la passation de pouvoirs.
"Ce fut pour moi un immense honneur d'être garde des Sceaux et ministre de la Justice de la France", a d'abord lancé l'ex-militante indépendantiste qui, au passage, ne se flatte pas d'avoir servi la France. Candidate à la présidentielle de 2002, elle avait été sèchement battue au premier tour avec seulement 2,32 % des voix, mais avait favorisé l'élimination du candidat de la gauche, Lionel Jospin, et le président Hollande ne lui en avait pas tenu rigueur. 
L'"égérie" de la gauche a évoqué son bilan, sourire aux lèvres, bien que l'essentiel des promesses n'ait pas été réalisé (cf. video 2), mais lèvres pincées, quand Urvoas -un proche de Manuel Valls- a dressé la liste des tâches en suspens à accomplir en 15 mois. La ministre a ensuite rendu un hommage appuyé aux fonctionnaires de son ministère - en grand nombre originaire de l'Outre-mer -   ainsi qu'aux magistrats.

Les démissionnés des gouvernements de Hollande applaudissent sa décision


En rupture avec la ligne brisée de l'exécutif depuis le mois de décembre dernier, l'ancienne ministre a rappelé les raisons de sa démission:
"Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur". "J'ai choisi d'être fidèle à moi-même, à mes engagements, à mes combats, à mon rapport aux autres. Fidèle à nous, tels que je nous comprends", a taclé Christiane Taubira, évoquant les engagements non tenus de Hollande. 

La ministre sortante a 
exprimé sa conviction "que ce pays regorge de forces d'énergie, de volonté, d'imagination". "Son destin collectif repose sur des fondations solides. Et parmi ces fondations, il y a la construction de son identité républicaine, de son identité civique. Et ces fondations sont assez robustes, elles sont assez profondes pour résister au temps, aux accidents et aux tragédies", a-t-elle affirmé, en écho aux nombreux responsables de gauche qui s'inquiètent de voir la Constitution modifiée en période d'état d'urgence.
"Le péril terroriste est grave, imprévisible. Mais nous avons appris à le traquer et nous nous en sommes donné les moyens. Nous savons comment le combattre et nous avons montré que nous sommes bien déterminés à l'abattre. Mais je crois que nous ne devons lui concéder aucune victoire, ni militaire, ni diplomatique, ni politique, ni symbolique", a pourtant insisté la démissionnaire, au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale. Une allusion à la déchéance de nationalité que comprend le projet de réforme constitutionnelle auquel elle s'est opposée. En qualité de garde des Sceaux, elle devait, paradoxalement, la porter, mais Valls l'en avait dépossédée, suite à son hostilité plusieurs fois affichée. 

Les ministres limogés à l'arrivée de Valls gardent une dent contre l'exécutif. 
Les exclus - Montebourg, Filippetti et Hamon, puis Duflot, du fait de Valls, sans compter Batho et Cahuzac, sous Ayrault -  étaient déjà un désaccord avec la politique menée par François Hollande et la démission de Christiane Taubira est, selon eux, une sage décision, bien qu'elle constitue une menace pour la primaire à gauche, puisqu'il n'est pas impensable que Taubira se porte candidate et entre en rivalité avec Montebourg.

VOIR et ENTENDRE combien les discours de démission de Montebourg et Taubira,  qui se ressemblent:

Taubira/Montebourg: Un texte de démission pour... par 20Minutes

Les réformes restaient à faire: les gros dossiers ont été repoussés et semblent enterrés

Le changement sera pour le prochain quinquennat

Les chantiers du nouveau ministre de la Justice... par LCP

Taubira se tire à vélo
La ministre sortie a également mis en scène son départ, à sa manière cavalière. Pour passer la porte, elle a encore offert de son passage Place Vendôme une image symbolique de sa considération pour la fonction.


En enfourchant l'un de ses vélos pour remonter la rue de Rivoli, suivie par son importante escorte d'agents de sécurité, elle a créé un embouteillage monstre qui annonce des jours difficiles...

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