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jeudi 31 décembre 2015

Le vent de la révolte souffle sur l'Etat-PS: la cacophonie est à son comble et le PS au bord de l'implosion

Hollande envoie le poseur de bombes Valls en opération déminage  
Les bras cassés de l'exécutif mettent le chaos dans les rangs de la majorité
Valls, l'oeil droit
 morne, voire mort
Les contradictions et les règlements de comptes ont déjà volé en escadrille pendant les deux ans de Jean-Marc Ayrault à Matignon. L'une des missions de Manuel Valls était de remettre de l'ordre dans le gouvernement. La méthode pour imposer la nouvelle ligne et s'y tenir consiste depuis à mettre tout le monde au pas, du sol au plafond, du gouvernement aux parlementaires de la majorité. Des coups de balais ont chassé les autonomistes Arnaud Montebourg, Delphine Batho, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon et donné le ton d'un serrage de boulons qui épargna Christiane Taubira. Cette bande des quatre n'était que les premiers sacrifiés, visibles et spectaculaires, à l'autoritarisme en marche du pouvoir...
Sans doute sa couleur de peau aurait-elle été un mauvais signal dans une majorité, qui stigmatise la "race blanche" dans la bouche du président de l'Assemblée nationale, et aussi dans un pays totalement orienté vers la diversité, les migrants ou la menace du terrorisme islamiste, mais ce travail mal fait ancra définitivement l'image forte de faiblesse originelle d'un pouvoir qui se donne par le seul verbe l'illusion de gérer, mais ne trompe personne, pas même les hommes du rang, comme le révèle maintenant la bronca des élus et militants suscitée par un pouvoir socialiste porteur d'un projet de droite sur la réforme constitutionnelle introduisant la déchéance de nationalité...  

Le courroux Royal

Pas de trêve des confiseurs: la cacophonie gouvernementale bat son plein. Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a signé mardi le renouvellement pendant six ans de l'autorisation, donnée à la société Alteo, de rejeter des boues rouges au cœur du Parc national des Calanques, dans les Bouches-du-Rhône.

Quinze jours après la tenue de la COP21 à Paris, dont on n'a cessé de nous dire qu'elle a été un succès -moins pour les décisions prises et applicables que pour une prise de conscience mondiale-,  les dangers du réchauffement climatique et de la pollution généralisée restent entiers, mais les hypocrites au pouvoir n'ont pas tardé à balayer les urgences du début du mois.

Ségolène Royal a eu un coup de sang. "L'ordre est venu du Premier ministre au préfet, direct," a-t-elle accusé. Et s'est désolidarisée: "Je désapprouve cette décision, je n'ai pas du tout changé d'avis : je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi." Royal n'a que faire des demandeurs d'emploi et pilonne donc le Premier ministre. Il ne lui arrivera rien: la numéro trois du gouvernement est la mère des enfants de François Hollande et ne saurait subir le même courroux que celui qui s'est abattu sur Delphine Batho, alors ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie qui critiquait en juillet 2013 le budget dévolu à son ministère, ou sur le gracieux ministre de l'Industrie (Redressement productif), Arnaud Montebourg, boutte-feu du précédent gouvernement, impuissant à redresser la courbe de l'emploi et répudié. On avait alors pris une tapette pour écraser un éléphant...

Valls, le terroriste de l'Etat-PS

Hollande a fait se lever un vent de révolte à gauche avec son projet de révision constitutionnelle nécessaire à l'introduction d'une loi autorisant la déchéance de nationalité. Plastronnant sur une radio publique algérienne, Christiane Taubira avait jeté un sort au projet depuis l'étranger, assurant que le projet était enterré.  Moins de 24 heures plus tard, bien que la promesse soit tenue par la droite, notamment le FN, Hollande faisait confirmer exactement le contraire et Le Point lui faisait écho,  écrivant, bien informé, le 22:
"A l'issue d'une journée de débat, les conseillers d'État se sont prononcés par un vote positif aux deux tiers: la France peut déchoir de leur nationalité des binationaux, y compris ceux nés en France, à condition de réviser la Constitution. François Hollande, qui a subi depuis la pression des écologistes et de nombreux socialistes, préfère enterrer cette révision constitutionnelle." N.B. L'article était réservé aux abonnés, mais taxé pour les défavorisés...
Depuis, la gauche et large partie de la droite s'écharpe. Plusieurs ministres ne sont pas mécontents que les fêtes de Noël et du nouvel an leur permettent de sortir des radars et de ne pas prendre partie, en attendant que la tendance se précise. Hollande a disparu de la circulation depuis une semaine, Valls affiche un encéphalogramme plat, mais les Cazeneuve et Le Drian ont refait surface: le premier, pour se rendre en Corse, six jours après l'agression raciste et xénophobe de pompiers et les représailles des îliens sur un lieu de culte musulman clandestin, et le second, en marge d'une visite aux soldats de l'opération Sentinelle à Paris. L’Armée française est "déployée" depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 pour faire face à la menace terroriste et protéger les points sensibles du territoire. Elle est renforcée lors des assassinats islamistes de masse du 13 novembre 2015 en Ile-de-France: 11.000 forces de l'ordre (policiers, gendarmes et pompiers) sont sur le pied de guerre à la veille du Réveillon, soit 2.000 de plus que l'année dernière, dont 6.500 militaires.
Soumis au Parlement dans cinq ou six semainesle texte a provoqué la bunkerisation du gouvernement et la balkanisation de la majorité présidentielle. 

Manuel Valls hier espoir de la gauche est aujourd'hui l'homme à abattre

Le premier ministre est aux abonnés absents 
Premier ministre sous la menace 
de l'état d'urgence et 
du délit de sale gueule
L'illusion de sa présence n'est entretenue que par des tweets et des entretiens avec la presse écrite, mais comme Kim Jong-un, le président  du Comité de défense de Corée du Nord, Valls est introuvable. Il était apparu amaigri et taciturne, si bien que le bruit court que, malgré le climat de fronde généralisée, il serait en soins. Arc-bouté sur ses positions intransigeantes, mais détesté et solitaire, Valls concentre toutes les critiques des membres du gouvernement et des élus hier sous sa férule, le Premier ministre - chancelant et désemparé-  ne peut même pas compter sur le soutien du président.

Le déchaînement de camarades socialistes contraste avec l'indifférence de l'occupant de l'Elysée et le silence du locataire (en fin de bail)
de Matignon. 
Que reste-t-il de l'hyperactivité de Valls au lendemain des attentats du 13 novembre et de la posture de François Hollande en sauveur de la planète un mois plus tard à la COP21 ? C'est ainsi au quotidien La Parisien que Manuel Valls, ou un conseiller, a juré: "L'Etat n'abandonnera jamais la Corse". 
Quel était son agenda officiel, ces derniers jours: 
Lundi 21 décembre 2015
09h30 : Entretien avec Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur
Hôtel de Matignon
13h00 : Déjeuner avec le président de la République
Palais de l’Elysée
17h00 : Entretien avec Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, et Christian Eckert, secrétaire d’État au Budget
Hôtel de Matignon

Mardi 22 décembre 2015
17h00 : Entretien avec Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
Hôtel de Matignon
18h00 : Entretien avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Hôtel de Matignon
Mercredi 23 décembre 2015
09h00 : Entretien avec le président de la République
Palais de l’Elysée10h00 : Conseil des ministres 
Palais de l’Elysée
Aucune apparition publique du 20 décembre au 4 janvier: de soudains huis clos qui interpellent.

Le pr
ésident, quant à lui, ne s'est plus exprimé sur les affaires de l'Etat depuis les élections régionales, en novembre, et a mis un coup d'arrêt à la frénésie de ses déplacements bi ou tri-hebdomadaires dans les régions, confirmant ainsi son ingérence dans les élections (si inutile qu'elle ait pu se révéler). Gagné par la morosité dans laquelle il a plongé le pays, Hollande ne lâche donc plus de petites phrases, stupides ou méchantes, sur les "sans-dents" ou les rivaux qu'on ne reverra plus ... Et Valls, quand le reverrons-nous ? 

Rechute au yoyo des sondages

Valls a perdu six ou seize kilos
Le traditionnel pensum des voeux du 31 décembre le contraindra à reprendre le chemin des caméras. On imagine déjà son discours/ il parlera de 2015 comme d'une "annus horribilis" , exhortera les Français à ne pas se laisser diviser et à se rallier à son panache rose, déclarera la guerre aux intégrismes religieux, répétera que la menace terroriste est partout mais que les forces de sécurité veillent sur les braves gens.

Peut-être osera-t-il une fois encore affirmer que la croissance est là, que l'activité économique repart, que les six millions de chômeurs (toutes catégories confondues) doivent patienter encore un peu... et que les "sans dents" s'offrent -s'il en ont les moyens- un joyeux Noël ! 

Aucune activité -même factice-
depuis le 23 décembre:
faut-il s'en inquiéter?
Un langage qui fait gronder la colère. Un sondage Harris Interactive note une perte de quatre points de confiance en François Hollande et de six à Manuel Valls. En un an, le Premier ministre chute lourdement tandis que, sur la même période, le chef de l'État fait le yoyo... 

Et l'état d'urgence" autorise-t-il que nous ayons un bulletin de santé
(même officiel) de Manuel Valls ?

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