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lundi 12 octobre 2015

Publicis étiquette Hollande, Sarkozy, Juppé, Valls, Le Pen

Hollande, Sarkozy, Juppé, Valls, Le Pen... des politiques passés au crible d'une étude de Publicis sur l'état de la France
Une analyse de Publicis a retenu l'attention en dépit de son caractère hautement subjectif, car la principale actionnaire de ce groupe multinational de communication fondé par Marcel Bleustein-Blanchet, est sa fille, la socialiste Élisabeth Badinter.

Première constatation, les Français exprimeraient... 

• Un sentiment d'abandon. Avec cette idée que le stade ultime du dérèglement des élites, c'est de se détourner de leurs administrés. Beaucoup de posts expriment cette idée que les dirigeants ont renoncé à agir pour le peuple et qu'il va falloir "se sortir du pétrin" sans aide. 

• Un sentiment d'humiliation. L'essentiel de l'action politique consiste à communiquer auprès d'eux dans une logique de manipulation, sans jamais le souci de respecter leur intelligence et leurs efforts. D'un côté, ceux qui croient savoir mieux qu'eux mais ne peuvent rien pour améliorer leur condition et, de l'autre, ceux qui connaissent la vie mais se voient privés des moyens d'agir sur elle. Ils souffrent d'être mal considérés, voire méprisés, par ceux qui détiennent la parole à défaut de tenir une ligne cohérente. La presse porte à cet égard une lourde responsabilité, avec ses prétentions à expliquer, voire à décrypter, inconsciente que ses lecteurs ne la considèrent pas mieux qu'un relais du pouvoir, véhiculant, en grandes pompes et grands airs, ses "éléments de langage". 

• le sentiment d'être acculé. Ce sentiment est en fait la conviction d'être conduits -où qu'ils se tournent- dans une impasse: impasses économique, culturelle, médiatique et, au final, démocratique. L'accumulation des échecs gouvernementaux assortis d'austérité -quand ce n'est pas de privations- et d'intox grossières et successives créent un désir de "renverser la table", soulignent les auteurs de l'étude. 

Ce constat est partagé par les classes moyennes de droite ou de gauche 

En plus de trois ans, la gauche -rose, rouge ou verte- a déconsidéré le politique... Les candidats "classiques" sont issus des mêmes grandes écoles, de réseaux d'intellos et de cercles idéologiques coupés du monde, épris de débats interminables et experts en marketing politique, en  minables polémiques et en insultes indignes, épuisant la république accablée de leurs échecs. Pour reconstruire cette démocratie mise à mal par toutes leurs ambitions personnelles, leurs rivalités et leurs bassesses que la presse a amplifiées en les jetant en pâture sur la place publique, le peuple réclame des actions fortes qui le pénaliserait peu. 
Il veut un vrai réformateur, désintéressé qui ne serait pas soumis au système, animé par un nouveau mode de pensée qui dresse le bilan des erreurs du passé, et porteur d'une offre cohérente et ferme qui inspire confiance et espoir... 

Aucun candidat ne réunit-il toutes ces qualités ?
 
François Hollande : les Français se sont majoritairement trompés sur son compte. Inexpérimenté, il a d'ailleurs tout fait pour se griller totalement. L'évaluation est sans appel : incompétence, pilotage à vue, sans opinion ni vision. Plusieurs images ou mots le qualifient sur les réseaux: "Menteur, Pas de charisme, Brasse du vent, Pas de carrure, Incompétent, Indécis, Mou, Absent..." 
Nicolas Sarkozy : les Français -comme l'opposition- n'ont pas pris la juste mesure de la crise économique et financière de 2008 et ne l'ont pas soutenu. Il est toujours volontaire, mais les électeurs de 2012 hésitent à se déjuger. Malgré son idéologie archaïque, la gauche de 2015 nie avoir entravé sa volonté de réformer. Malgré ses propres scandales (affaire Cahuzac en décembre 2012, l'affaire du compte aux Caïmans du trésorier de campagne de Hollande, Jean-Jacques Augier, l'affaire de conflit d’intérêts d'Aquilino Morelle, conseiller présidentiel Aquilino Morelle,  l'affaire de la Mutuelle de retraite de la fonction publique et des liens de Hollande avec René Teulade ou l’affaire des malversations de la fédération socialiste du Pas-de-Calais et du maire PS, Dalongeville, entre autres élus), le parti présidentiel entretient une image d'un président de droite proche des riches. Le PS alimente une image sulfureuse à partir d'affaires qui reposent sur le soupçon et qui se terminent pourtant par des relaxes successives. La presse contribue largement à banaliser et occulter les affaires de l'un pour gonfler celles de l'autre, en dépit des jugements de justice. 
La majorité socialiste ne parvient toutefois pas à lui nier son expérience, notamment lors de la crise de 2008, soncharisme jusqu'hors des frontières et son énergie qui demeurent à son actif. Ici aussi on a demandé à ce panel de français de résumer Nicolas Sarkozy en quelques mots clé.  Citer les mots récurrents qui le caractériseraient sur les réseaux équivaudrait à dresser la liste des qualificatifs que martèle la presse aux mains de groupes socialistes (Le Monde, Libération, L'Express ou L'Obs, dont les propriétaires sont tous des proches (souvent des financiers du PS). 

Manuel Valls : il est omniprésent, mais il fait aussi peur qu'une Marine Le Pen, différemment. Il s'investit, s'impose, casse, menace ses adversaires comme sa majorité et pique des crises tremblantes. Mais ses passages en force, son hystérie décrivent un personnage "à la limite". Des mots ici toujours pour le résumer: "Ambitieux, Nerveux, Incontrôlable, Psycho rigide, Arrogant, Agressif, Prometteur, Dangereux..." 

Alain Juppé est l'ex-premier ministre qui s'en sort le moins mal. Oscillant entre critiques et compliments, la presse de gauche lui fait les yeux doux dans ce septuagénaire, elle veut voir le candidat de la droite le moins redoutable, mais dans cette image de 'vieux sage' il y a vieux. L'expérience, l'intelligence, la confiance. Mais sa modération, alliée à son âge, est aussi sa faiblesse. A l'évocation d'Alain Juppé, les Français répondent: "Classique, Sagesse, Tempéré, Vieux, déconnecté de la jeunesse, Crédible, Intelligence..." 
Le portrait d'un "has-been" que les Français créditent de quelques qualités rassurantes. 

François Fillon est le 'collaborateur' pour les uns, mais le perfide 'Anglais' pour les autres. Une froideur et un manque de charisme le rendent inaudible. L'ombre portée de Nicolas Sarkozy réduit sa stature, en faisant un éternel second dont il faut apprendre à se méfier. 

François Bayrou existe-t-il vraiment hors de la sphère de ses rêves et aigreurs ? Nul ne le situe, mais sait-il lui-même où il en est ? Chevalier errant sur l'échiquier politique : fluctuant dans ses positions, mais au coeur du système à détruire. 

Jean-Luc Melenchon reste un bateleur violent et grossier. Plus proche du spectacle que du réel. 

Deux candidats restent à découvrir Bruno Lemaire et Nicolas Dupont Aignan. Deux candidats loin derrière, avec une notoriété d'estime. NDA peut être cité comme un politique hors système avec des idées intéressantes, tandis que le jeune BL fait partie de ce système, également intègre et foisonnant d'idées. En un mot, 'positif'Une brassée de qualificatifs ressortent, mais émis par les twittos qui écrivent comme ils parlent, sans savoir.

En septembre 2015, Jacques Attali
, qui élabore actuellement un programme présidentiel, a  confié sur i-télé qu'il n'exclue pas d'être candidat à l'élection de 2017.

MLP semble mériter un traitement de faveur...
 
Le portrait-robot de Marine Le Pen est de ceux qui reflètent la campagne de haine dont elle est l'objet pour la haine qu'elle est supposée répandre dans ses propos passés au crible de la gauche radicale hyper-active dans les réseaux. Les auteurs de cette étude ont décidé de s'attarder sur cette dirigeante politique d'extrême droite, classée anti-républicaine, à la différence de l'extrême gauche d'ailleurs désormais qualifiée de "gauche de la gauche" ! 

1. MLP fixe l'agenda des idées. Son identification se fait sur quelques positions clairement énoncées et appropriées, touchant à l'immigration et à l'Europe, à l'euro, aux frontières. Ce sont souvent celles des 'souverainistes', mais les Chevènementistes mis à part puisque classés à gauche. Les autres candidats sont évalués sur des postures, des historiques, des traits de personnalité, mais elle l'est d'abord sur des idées, bien qu'elle soit caricaturée avec une remarquable férocité. Sur l'économie, on lui contestait des idées, mais depuis qu'on lui en découvre, elles sont jugées discutables, bien qu'on ait besoin de sortir des idées reçues. 
2. MLP assume un degré de révolte contre l'establishment
 le système en phase avec les attentes. Ceux qui déclarent se reconnaître dans ses propos ne sont pas nécessairement des extrémistes. La gauche incapable de relancer la croissance, de redresser la courbe de l'emploi ou de maîtriser les dépenses publiques suscite la peur des mêmes errances et la recherche d'un pouvoir fort que n'incarne ni Juppé, ni Fillon. Après Mitterrand, Hollande favorise la montée du Front national de MLP du fait qu'elle surfe sur la violence de la situation réelle du pays, telle que les Français dans le malheur la vivent et en dépit des media qui ne font pas cas de leur souffrance ou du pouvoir socialiste qui les soûle de sa compassion de bazar. 
3. Cette investigation démontre que MLP rassemble au-delà d'un clivage droite-gauche de moins en moins lisible, puisqu'on a vu des syndicalistes d'extrême gauche passer à l'ennemi. Ceux qui actuellement voteraient volontiers pour le FN ne s'inscrivent pas explicitement dans une tradition d'extrême-droite. Et les thématiques qui constituent le fondement politique de son positionnement, comme l'insécurité ou la menace étrangère sur l'identité nationale, sont devenues majoritairement incontournables, même si la priorité reste l'emploi. 
La gauche découvre qu'elle a fait du réel le terreau de l'extrême-droite. 

Cette enquête conclut sur le besoin des Français de réaliser leur envie d'un guide

Ils assument leur choix politique de l'énergie et de la cohérence. Ils éprouvent l'impérieuse nécessité de satisfaire leur besoin du respect de leur quotidien, difficile et incertain. Ils ne redoutent ni de déséquilibrer la société, ni de déclencher des réactions en chaîne, ni de provoquer des conflits majeurs, si c'est pour un mieux durable. L'exaspération est si vive que le risque de basculement dans l'inconnu grandit. Le candidat porté à l'Elysée devra assumer la casse d'oeufs, avec l'habileté de celui qui ne fait pas d'omelette. 

Dans le contexte d'une société française perçue comme fragilisée et inflammable, reconsidérer l'offre politique en se demandant qui serait le choix le plus pertinent pour relancer l'économie, gérer au mieux les questions d'intégration et assurer la paix civile, c'est réviser son jugement, au moins partiellement. Passer du dirigeant fantasmé au dirigeant réel, de l'homme ou la femme de demain à l'homme ou la femme de la situation. Dans cette configuration, la  candidature de MLP perd de son intérêt au-delà du débat : inspirante parce qu'elle a des idées radicales, elle n'est pas possible parce qu'elle pourrait les mettre en oeuvre. Son rôle d'épouvantail dans le paysage politique est positif, mais MLP fait plus peur qu'envie sur certains sujets. Certains ne se privent pas d'agiter le chiffon rouge de la guerre civile si elle était en capacité d'appliquer ses propositions sur l'immigration : ce qui fait la force de son positionnement fait à la fois sa faiblesse relative et le bien de la réflexion des autres candidats sur l'emploi, le pouvoir d'achat, l'identité nationale et l'Union européenne.

Le match retour
Le candidat d'expérience et de caractère qui ne s'en laisse pas compter à droite n'est ni trop mou, ni trop perfide et ni trop hystérique ou mou, à gauche.

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