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dimanche 20 septembre 2015

Les Français ont le droit de connaître les statistiques ethniques, estime Fillon

Les Français doivent pouvoir connaître "la réalité du peuplement" de la France

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy appelle à "faire sauter" le "tabou" des statistiques ethniques 

"Si on veut vraiment piloter la politique d'immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d'une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s'intègrent", déclare F. Fillon, en faisant la promotion de son livre à paraître lundi, dans un entretien au Journal du dimanche.

Pour savoir "quelle est la réalité du peuplement de notre pays", "il faut des statistiques 'ethniques' ". "C'est un tabou qu'il faut faire sauter. Sinon, on restera dans le non-dit, le refus de la réalité. C'est cela qui est en train de faire monter la colère de nos concitoyens, qui constatent un énorme décalage entre le discours sur les nécessités de l'intégration et la réalité de ce qu'ils vivent tous les jours", ajoute Fillon, soulignant que ses propositions sur l'immigration sont "aujourd'hui reprises pour une large part par Les Républicains".
"80% des propositions qui ont été faites cette semaine par Nicolas Sarkozy" lors de sa "journée de travail" consacrée à l'immigration "sont dans le document que j'ai rendu public il y a un an sur l'immigration", lâche-t-il au passage.

Le nombre et les origines des étrangers ou des personnes d'origines étrangères résidant dans l'Hexagone ne sont pas autorisées en France 

Les statistiques ethniques, qui permettent de les connaître,  constituent un sujet sensible depuis de nombreuses années. Le Conseil constitutionnel avait censuré en 2007 une mesure sur ces statistiques ethniques contenue dans le projet de loi sur l'immigration de Brice Hortefeux, en rappelant notamment que la Constitution établit "l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion"

La loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978 - plus explicitement intitulée "relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés" - réglemente aujourd'hui  notamment  la pratique du fichage, manuel ou informatique, sous le contrôle de la CNIL, à la différence du Royaume Uni ou des Etats-Unis, qui l'autorisent. Une exception existe toutefois en France avec la faculté laissée aux chercheurs de compiler les données existantes. Savoir est encore un tabou en France, comme si  la connaissance conduisait à la discrimination, alors qu'elle permet de faire les constats permettant la bonne gestion de situations multiples, telle la question des menus de substitution dans les cantines scolaires. 

En février dernier, le président François Hollande avait balayé la question d'un revers de main, jugeant qu'un débat sur l'idée de statistiques ethniques "n'apporterait rien". 
Manuel Valls, son Premier ministre, avait néanmoins relancé le débat après les attentats de janvieren évoquant,  l' "apartheid territorial, social et ethnique"  qui plombe les quartiers sensibles, et en mars s'était dit "prêt à avancer" sur une "réflexion" à ce propos, "dans un cadre constitutionnel".

F. Fillon développe aussi le thème de "laïcité agressive"

Lorsque la laïcité est sectaire, elle conduit "à exclure progressivement de la communauté nationale tous ceux qui affirment leur foi", explique-t-il dans son livre.
"On constate aujourd'hui que cette laïcité agressive remonte à la surface, notamment en raison des tensions avec une partie des musulmans, et elle conduit à des excès. Vouloir interdire toute forme de prosélytisme à l'intérieur de l'espace public, c'est ma conception de la laïcité ! Vouloir interdire toute manifestation religieuse en dehors du domicile, c'est de la laïcité agressive, quelle que soit la religion", souligne-t-il.

Cette "laïcité agressive" est désormais "tournée contre l'islam", selon lui. Fillon n'estime pas que les tenues exotiques qui fleurissent sur le territoire sont ostentatoires. "J'ai été un de ceux qui ont été à l'origine de la loi interdisant le voile à l'école, mais je ne comprends pas la polémique qui s'est créée sur le port du voile à l'université. Je suis aussi réservé sur les tentatives d'interdiction des menus de substitution dans les cantines", nuance François Fillon, mi-figue, mi-raisin.

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