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jeudi 17 septembre 2015

Hollande entre en guerre en Syrie: qu'en pense al-Assad ?

Nos frappes aériennes contre Daesh en Syrie vont commencer, prévient Le Drian

Pourquoi François Hollande a changé de stratégie en Syrie

Ce changement de stratégie s'ajoute à tous les revirements précédents. Le président Hollande a annoncé que la France envisage, pour la première fois, des frappes aériennes contre l’organisation Etat islamique en Syrie. "Aujourd’hui en Syrie, ce que nous voulons, c’est connaître, savoir ce qui se prépare contre nous et ce qui se fait contre la population syrienne", a lancé le chef de l’Etat lors de sa conférence de rentrée lundi. "Aussi ai-je décidé qu’il y aura dès demain (mardi) des vols de reconnaissance (…) et ensuite, selon les renseignements que nous aurons collectés [l'"audacieux" se laisse une porte de sortie], nous serons prêts à faire des frappes"Cette annonce pourrait permettre à la France de peser davantage dans les négociations, pense-t-il...

"Les combattants de Daesh ont gagné du terrain"

En fait, l’aviation française participe bien depuis septembre 2014 aux opérations de la coalition emmenée par les Etats-Unis en Irak, et ce soulignement de leur impuissance n'a pas manqué d'irriter les coalisés auxquels Hollande est supposé apporter son soutien.  Le président et Fabius pointent en fait la décision à laquelle ils ont adhéré de frapper l'Irak mais de laisser le président al-Assad se débrouiller avec ses rebelles et ses terroristes de Daesh également nuisibles aux habitants de Syrie. Que Hollande s'intéresse tout à coup à "ce qui se fait contre la population syrienne" est tout à son honneur, quoique tardif, alors que la Syrie subit une hémorragie dramatique de population, avec des répercussions historique sur l'Europe.  
Jusqu’à aujourd’hui, Hollande était resté aligné sur Obama qui refusait de frapper le territoire syrien. "Il y a un an, le gouvernement français souhaitait avant tout éviter de contribuer à renforcer Bachar al-Assad. En outre, Paris avançait l’absence de base juridique pour justifier une intervention militaire contre Daesh en Syrie, c’est-à-dire ni sollicitation du gouvernement légitime, ni mandat international", précise Bruno Tertrais, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Une intervention militaire contre Daesh en Syrie reste sans "fondement juridique" En clair, une ingérence militaire sur le territoire d'un état souverain est un acte de guerre. "Mais cet argument semble moins pertinent, car les combattants de Daesh ont gagné du terrain en Syrie, s'arrange le chercheur. Et d'accuser: "L’armée régulière ne fait plus grand-chose pour contre-attaquer dans les zones contrôlées par l’Etat islamique".
Combattre "l’EI imposait d’être présent sur l’ensemble du territoire" occupé par l'Etat islamique, estime-t-on désormais

"Le premier élément déclenchant est politique" [mais plutôt médiatique]. 
Cette décision découlerait du mouvement d’opinion que la presse a provoqué autour de la photo de cet enfant syrien mort sur une plage turque, raconte Jean-Claude Allard, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Aylan n'est pourtant pas le premier enfant échoué ou ramassé dans des filets de pêcheurs. La question est plutôt pourquoi la photo a été diffusée quand les précédents documents étaient censurés. "On sait bien que les personnes fuient les combats et les atrocités commises par les combattants de l’EI lorsqu’ils s’emparent des régions", commente le général à la retraite.

Frappes contre Daesh en Syrie : vers une politique du calcul du "moins pire"
Cette volte-face diplomatique est un revirement stratégique. "D’un point de vue militaire, il était évident qu’un combat contre l’EI imposait d’être présent sur l’ensemble du territoire occupé par le groupe, à la fois en Irak et en Syrie, 
reconnaît désormais Jean-Claude Allard, un bavard jusqu'ici moins catégorique sur la Syrie. La France faisait une distinction entre l’Irak et la Syrie qui n’était pas pertinente car les combattants islamistes ont aboli les frontières". 
"Peser davantage dans la négociation internationale," dernière intox de l'ElyséeEn août 2013, François Hollande, qui voulait "punir" Bachar al-Assad , si c'était aux côtés des alliés, comme il a voulu des "sanctions" contre Poutine, à la suite d'Obama, avait présumé de son poids international. S'agissant de l'Ukraine, depuis mars 2013, Vladimir Poutine ne cesse de dire, qu'il "faut s'asseoir à une table, il faut discuter et il faut que nous gérions le monde en multilatéral". Cela pose un problème, je le conçois, car on se dit toujours "est-ce qu'il est honnête et sincère ou est-ce qu'il veut nous tromper ?" expliquait le général. Et d'expliquer que "son intérêt, pourtant, en tant qu'exportateur de gaz et de pétrole n'est pas de dresser l'Europe contre lui, il faut le comprendre et s'asseoir à une table avec lui."
Voilà qu'Hollande se range finalement du côté de l’Iran et de la Russie, soutiens de Damas. "C’est une stratégie en deux temps", tente d'expliquer l’ancien militaire. L’EI devient maintenant la cible n°1, et le sort du président syrien, le seul qui résiste actuellement sur le terrain, viendra après". "Si son armée craquait dans les semaines qui viennent, l’EI s’installerait à Damas". La priorité est donc devenue l'éradication des terroristes de Daesh.
L’aviation française pourrait-elle avoir un impact sur l'issue du conflit ?
Un pas de plus vers l’intervention militaire en Syrie
L
es frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie débuteront dans les prochaines semainesa annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Lundi, le président François Hollande avait que la France devait mener ces frappes aériennes contre les positions de Daesh en Syrie.

"Nous avons annoncé des vols de reconnaissance permettant d’envisager des frappes si c’était nécessaire, et ce sera nécessaire en Syrie", a affirmé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse commune avec son homologue du Nigeria Muhammadu Buhari, à Paris, le 7 septembre. Le 8 septembre, la première mission de reconnaissance avait été menée. De cet engagement militaire en Syrie, le Parlement français a débattu mardi, après décision présidentielle et sans vote.
"L’apport français sera de qualité, mais quantitativement, ce ne sera pas significatif par rapport à ce que déploient par exemple les Américains", répond Jean-Claude Allard. "Les frappes déjà menées par la coalition anti-Daesh ont permis de contenir un peu son expansion, mais dans des proportions limitées. Il est difficile d’en faire davantage sans troupes au sol, mais pour l’instant aucun pays n’est prêt à envoyer des soldats en Syrie".

François Hollande a d’ailleurs balayé cette idée d'un envoi de troupes au sol qu’il juge "irréaliste" et " inconséquente" lors de la conférence. Une prise de position qui, quant à elle, aura un impact sur l'évolution de la situation en Syrie et, du même coup, sur l'afflux de Syriens en Europe, notamment en Allemagne ou en Suède, et subsidiairement en France qu'ils préfèrent
, si possible, éviter. 
L'armée française sur tous les fronts
Les détachements de l'armée française hors du territoire européen comptent environ 6.500 militaires français (hormis les 20.000 soldats stationnés hors de la métropole) répartis, en 2015, dans les opérations extérieures (OPEX), dont les plus importantes se situent

- au Mali et au Tchad: opération Barkhane, soit 3.000 hommes, depuis plus d'un an (août 2014),
- en Centrafrique: opération Sangaris (2.000 hommes,
- Golfe de Guinée : mission Corymbe (300 hommes,
- Golfe d'Aden : opération Atalante (270 hommes)
- au Liban 
(opération Daman, 900 hommes) et en Côte d'Ivoire, sous mandat international de l'ONU.
Très impopulaire sur la scène intérieure, Hollande joue les matamores à l'internationale, dans l'ombre des puissants: le risque serait que les chiens aboient et que la caravane passe.

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