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mardi 15 septembre 2015

Hollande, contesté sur l'absence de politique étrangère de la France

La politique extérieure de Hollande n'est pas non plus son point fort, quoi qu'en disent certains !

"Hollande est à la traîne de Merkel", selon Bayrou



Paris Match. Allez-vous accueillir des réfugiés à Pau?
François Bayrou. Oui, bien sûr, une soixantaine. Proportionnellement, cela représente notre part sur les 24.000 que la France doit accueillir en deux ans [sauf que Fabius en avoue 30.000]. Mais ce chiffre de 24.000 est-il crédible par rapport aux foules d’exilés qui traversent les frontières aujourd'hui? Je n'en suis pas sûr.

C’est-à-dire?
Nous avons un devoir de secours et d'assistance dans l'urgence. Quand quelqu'un se noie, il faut le tirer de l’eau. On ne peut pas s'y dérober. [L'idée lui a traversé l'esprit...] Mais quelle proposition envisageons-nous à long terme? [un professeur fait les questions et les réponses!] Nos pays eux-mêmes sont en crise, le chômage de masse frappe depuis trop longtemps et nous subissons un appauvrissement général, lent et insidieux. Je ne crois donc pas que l'on puisse assurer l'intégration de centaine de milliers, voire de millions de personnes simplement par une décision au départ généreuse. Il faut réfléchir à d’autres réponses.

Que proposez-vous?
Il faut entrer dans une démarche nouvelle : aménager des zones protégées sur le territoire des pays d'origines. Je ne parle pas d’installer quelques tentes supplémentaires ça et là, mais d’isoler de la guerre des zones entières, à l'intérieur même des pays qui sont la proie de la violence. Ces dictatures fanatiques et sans pitié, Daech, les talibans et d’autres sont ravis que les réfugiés partent parce qu'ils leur abandonnent le terrain. C’est pour cela que l'autorité internationale doit prendre l’initiative de dire : voilà des régions intouchables que nous protégeons et dans lesquelles nous avons l'ambition de restaurer une vie normale. 

Comment sécuriser ces zones?
Militairement. Sans se laisser impressionner. Autrement c'est insoluble. Quatre millions de personnes [sur à peine plus de 20 millions de survivants au conflit islamique] ont quitté la Syrie ! Les Etats-Unis annoncent qu’ils en accueilleront 10.000... L’Europe, un million ? Cela ne va pas tenir. Il faut faire quelque chose ! Nous avons les moyens, aériens, terrestres, de garantir la sécurité et la protection de ces zones de sécurité. Si on ne fait pas cela, on n’aura le choix qu’entre l'indifférence ou la dureté de cœur et la générosité sans moyens, qui se révélera très vite impuissante.

François Hollande gère-t-il bien la crise actuelle ?



Il est à la traîne d'Angela Merkel, depuis des mois, et sur tous les sujets. La chancelière veut améliorer l'image de l'Allemagne. Mais en annonçant le chiffre impressionnant de 800.000 réfugiés à accueillir, elle a fait passer un message d’appel, très difficile à gérer, même si l'Allemagne économiquement se porte bien. [Elle n'a d'ailleurs pas tardé à rétablir les contrôles au faciès sur les frontières exposées] Les frappes en Syrie annoncées par François Hollande, je dis oui, bien sûr. Je suis évidement pour que nous participions à une coalition qui permette de vaincre ces barbares qui mettent en scène leurs tortures, sans pitié pour la vie humaine et sans respect du patrimoine de l'humanité...

Comment jugez-vous le revirement du Président sur les quotas?
Ses dernières années de gouvernement sont jalonnées de revirements. C'est Jean-Claude Juncker et Angela Merkel qui ont proposé ces quotas. Il a d’abord dit non, puis dit oui. Encore une fois sous François Hollande, la France n'entraîne pas, n’assume pas… Nous sommes devenus le prince consort de l’Europe.

Avez-vous mal jugé Hollande en 2012?
Non, c'est lui qui a choisi de ne pas tenir ses promesses. Il est intelligent, il est affable, mais il ne sait pas tenir un cap et n’a pas de respect pour ses engagements.

Etes-vous optimiste pour la conférence sur le climat?
Comme toujours on se prépare à des résolutions purement verbales, une sorte de verre à moitié plein et à moitié vide. Tant mieux si on peut aller au-delà. Mais quand je vois l'état du monde je n'ai pas l'impression qu'il y ait un consensus en train de se cristalliser de manière efficace.

Comment analysez-vous cette rentrée politique?
C'est une rentrée politique avec chacun des partis en explosion, du Front national jusqu'à l'extrême-gauche, et c'est mauvais signe pour le pays. Devant ce paysage politique en décomposition, il n'y a que deux attitudes : les uns haussent les épaules et se désintéressent, et les autres disent «puisque c'est ça, on va voter extrême». Tout ceci est inquiétant et malsain. Il faut s'adresser aux Français en leur proposant des solutions concrètes et novatrices. Je considère vital que la prochaine échéance présidentielle permette de rompre avec les quinze années précédentes. Pas seulement que l'on change les gouvernants, mais que l'on change la vie politique et de gouvernement, ses règles et sa pratique et que l'on laisse derrière nous ces années d'impuissance et de faux-semblants. [Le changement, c'était "maintenant" en 2012; ce sera pour 2017!]

Alain Juppé vous paraît-il le plus apte à cela?

Il a compris qu’il n’y a pas de réforme sans rassemblement. C’est la clé.

Et vous?
Moi, j'apporte mon soutien à une démarche de rassemblement. Si l'on peut rassembler j'en serai. Avec Alain Juppé. S'il gagne la primaire, je le soutiendrai. Pourtant, la primaire interne à un camp présente un risque majeur : elle favorise les plus agressifs [à démontrer]. Regardez la semaine dernière : Donald Trump est en tête de la primaire américaine, Jeremy Corbyn avec 60% des voix a emporté l’élection du parti travailliste... C'est la même logique des noyaux durs, et c'est cette logique que je redoute.

Seriez-vous favorable à une VIe République?
Je suis pour un parlement fort en face du président fort. Il faut que toutes les grandes sensibilités du pays soient représentées au Parlement. Aujourd'hui si on additionne Front national, gauche de la gauche et centre indépendant, 50 % des Français n'ont pas de représentants. Nous vivons dans une caricature de démocratie. La proportionnelle était, là encore, une promesse de François Hollande. Dans la tirade «moi président», il y avait cet engagement en toutes lettres.

Vous allez faire votre rentrée dans quinze jours, quel sera votre mot d’ordre?
L'enjeu pour la France, ce n'est pas de changer de gouvernants, mais notre mode de gouvernement lui-même. [Un avis partagé par Marine Le Pen et Olivier Besancenot] Si on reste avec les mêmes postures, on aura les mêmes impuissances. A chaque fois que je le pourrai, je proposerai des solutions concrètes.


La contre-campagne socialiste de Dominique Strauss-Kahn 

Alors que, dans son raid sur Vesoul et sa région, Hollande en campagne a entraîné derrière lui une douzaine de membres du gouvernement,  l'ancien directeur du FMI a participé à une petite réunion confidentielle: il est sorti de son mutisme médiatique pour prononcer son jugement sur la politique de Hollande et Valls.
Lundi 7 septembre, au Kremlin-Bicêtre, Dominique Strauss-Kahn, entouré d'une quinzaine de blogeurs proches du PS, participait à une réunion à huis clos au cours de laquelle il était strictement interdit de filmer ou de tweeter. L'ancien patron du FMI a pu confier le fond de sa pensée -sans concessions- sur l'absence de lignes directrices de la politique du gouvernement.

"Je ne reviendrai jamais", a tout d'abord assuré l'ancien favori du PS à la présidentielle de 2012, jusqu'à ce qu'il se prenne les pieds dans la serviette de bain du Sofitel de New York et qu'il soit poursuivi dans une affaire de moeurs. Avant d'ajouter: "Sauf s'il y a avait un million de personnes devant chez moi". L'ancien professeur d'économie explique avoir "pris trop de coups" dans les affaires successives dans lesquelles il s'est fait prendre le pantalon sur les chevilles, et qu'il préfère désormais dispenser ses conseils et son expertise économique dans la pénombre, pour les gouvernements serbe et cubain.

Macron, "sympathique" mais "maladroit" et c'est DSK qui le dit...

Pour le gouvernement,  DSK a plus de critiques que de lauriers. 
"Ce gouvernement navigue à vue (…) il n'y a pas de vision". 
Inquiet pour la compétitivité de la France, DSK estime que les 35h "sont un faux problème", et juge le ministre Emmanuel Macron "sympathique", mais "maladroit", tandis que le couple Merkel-Hollande  est "trop faible".

Très attaché au nucléaire, l'ancien directeur du FMI n'est pas non plus convaincu par l'action de la ministre de l'Écologie,  Ségolène Royal est trop "approximative"

Il qualifie par ailleurs le PS, son ancien parti, d'"astre mort"

Il s'alarme au passage du comportement de Manuel Valls et dénonce la surmédiatisation de vie politique qui rend, selon lui, l'action difficile. Chacun aura en effet remarqué que le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui est ministre intermittent de l'Agriculture, n'a pas non plus souvent la liberté d'expliquer la politique du gouvernement, seulement quand Valls est pris en défaut, manque de souffle ou a une de ses crises et ne contrôle plus ni l'aile gauche du parti ni sa main gauche. 

Les journalistes mis en place par Hollande se rassurent. DSK ne reviendra pas pour autant sur le devant de la scène politique, malgré ce message énigmatique sur Twitter en juin dernier: "Jack is Back". Une simple référence à la série 24h Chrono et un clin d'oeil à ses abonnés. Il sont 65.000 à ce jour; un million demain ?

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