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lundi 25 mai 2015

Drahi s'endette pour de multiples acquisitions, dont Libération, avec la bénédiction du tandem Joffrin-Hollande


Patrick Drahi et Altice se sont taillé un empire dans la communication, presse et télécoms 

Patrick Drahi s'inscrit dans une stratégie de rachats par endettement où il est passé maître

Comment ce montage financier a-t-il était possible en république socialiste? Altice, la holding de P. Drahi - un consortium... luxembougeois - a pris le contrôle de Suddenlink  au moyen d'un montage nommé 'Leverage Buy Out' (LBO). Tapie, pas bien; Drahi, très bien ! 

Or, une prise de contrôle par emprunt n'est possible, sans risques, qu'avec le soutien -la connivence- du pouvoir politique. En effet, Drahi est propriétaire d'une holding personnelle immatriculée à Guernesey, un autre paradis fiscal, Next Limited Partnership...

Drahi s'est d'abord offert Numéricable, puis SFR, racheté par... Numericable pour 17 milliards d'euros à Vivendi l'année dernière. Puis Portugal Telecom (qui venait d'acquérir le Brésilien Oi), acquis début 2015 pour 7,4 milliards d'euros, avec le . Avec l'annonce de la prise de contrôle de Suddenlink Communication, le septième câblo-opérateur aux Etats-Unis, pour près de 7 milliards de dollars, l'homme d'affaires franco-israëlien Patrick Drahi et sa holding Altice (future actionnaire de l'Express), poursuivent leur frénésie d'acquisitions.

2002, année Jospin (1997-mai 2002), marque le début de sa conquête du câble français. Patrick Drahi commence par acheter la compagnie alsacienne Est Vidéocommunication et se retrouve en moins de 4 ans avec 99 % du câble français. Son fonds d'investissement Altice rachète aussi Numericable, Noos, France Télécom Câble, TDF Câble et UPC France, pour 2 milliards d'euros au total

A chaque fois, l'homme d'affaires franco-israélien procède de la même façon: avancer le moins d'argent possible en recourant majoritairement à l'endettement pour procéder à l'acquisition. Il utilise pour cela un montage nommé LBO (Leverage Buy Out, ou rachat à effet de levier).
L'opération vise à confier à une holding le soin de financer l'essentiel du rachat par des emprunts. Ainsi, pour s'offrir 70% de la société Suddenlink, valorisée au total à 9,1 milliards de dollars, Altice, la holding de Patrick Drahi, ne va débourser qu'1,2 milliard de dollars en cash. Le reste, près de 6 milliards, sera financé par de la dette.


L'entreprise rachetée finance sa propre acquisition

Particularité du LBO, ce sont les bénéfices de Suddenlink Communications qui en assureront le remboursement progressif. A priori, l'entreprise en question est particulièrement rentable. En 2014, le câblo-opérateur américain a en effet dégagé un excédent brut d'exploitation de plus de 900 millions de dollars, pour un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars. Mais ce type d'opération s'accompagne généralement de plans de réduction des coûts -notamment en personnels- afin d'augmenter encore la rentabilité.

Patrick Drahi est un habitué de ce type d'opérations, à tel point qu'il est parfois surnommé "le roi du LBO". Le rachat de SFR par Numericable, début 2014 - au coeur du quinquennat socialiste de Hollande -  constitue d'ailleurs à ce jour plus grosse opération de LBO jamais montée en France. Il faut dire que la période - avec des taux d'intérêt à leur plus bas historique - est particulièrement favorable. D'où la volonté de Patrick Drahi de profiter de cette fenêtre de tir pour se bâtir un empire dans les télécoms mais aussi les médias.

Des acquisitions, à la hussarde, tambour battant

L'acquisition de Suddenlink "n'affecte d'aucune façon nos ambitions en Europe, y compris en France", a ainsi indiqué mercredi le directeur général d'Altice Group, Dexter Goei. Lequel avoue aussi vouloir continuer à participer au mouvement de consolidation aux Etats-Unis. "Notre but est d'équilibrer notre portefeuille pour qu'au moins 50% (des revenus) proviennent des USA et 50% des autres pays et de la France", a-t-il esquissé. Contre 12% aujourd'hui en tenant compte de Suddenlink.

De fait, le groupe aurait déjà noué des contacts en vue de racheter éventuellement Time Warner Cable, le deuxième câblo-opérateur américain. Un gros morceau valorisé 44 milliards de dollars, soit 11 milliards de plus qu'Altice.

Un endettement de 30 milliards d'euros

En attendant, les opérations successives ont considérablement gonflé la dette d'Altice: elle pourrait atteindre 30 milliards d'euros, après l'acquisition de Suddenlink. Mais ce chiffre ne semble pas inquiéter les analystes qui scrutent avant tout le ratio dette sur excédent brut d'exploitation. Celui-ci devrait passer de 4,7 à 4,9 mais rester en-dessous de la limite de 5, fixée par le groupe. Les investisseurs sont apparemment sur la même ligne: à Amsterdam, le titre Altice Group bondissait de 11,5% en fin d'après-midi.

Si la politique de rachats de Patrick Drahi porte pour l'instant ses fruits, elle n'est pas sans risques. Elle suppose que les entreprises rachetées génèrent suffisamment de bénéfices, condition sine qua non du remboursement de la dette. Dans le cas du rachat de SFR par Numericable, l'opérateur mobile a certes renoué avec un bénéfice net et augmenté de 20% son excédent d'exploitation (ebitda), à 930 millions d'euros. Mais cela ne va pas sans heurts. Une partie des personnels étaient en grève mardi 19 mai pour protester contre les nouvelles méthodes de management au sein de l'opérateur au logo rouge.

Le magnat des communications est la 57e fortune mondiale et le protégé de Hollande détient un patrimoine évalué à 18,4 milliards de dollars.
Bercy ne manquera pas de nous confirmer que Drahi et Alice sont effectivement imposés en France,
plutôt qu'au Luxembourg ou à Guernesey.

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