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lundi 23 mars 2015

Départementales: la politique de Valls sanctionnée; l'UMP reprend la tête, devant le FN

La politique et les vociférations de Valls divisent et  coulent la gauche, comme le pays 

La droite domine, le FN s’enracine, le PS trébuche: la droite est sortie largement en tête du premier tour des départementales

Le FN, à plus de 25%, s'est non seulement affirmé comme la deuxième force politique du pays, mais il est qualifié dans plus d'un canton sur deux.
Dans 43 départements (sur 98 où avait lieu le scrutin), le FN arrive en tête. Outre ses bastions du Sud-Est ou du Nord/Nord-Est, il termine premier jusque dans les Côtes d'Armor (19%). Surtout, après 8 élus dès le premier tour, il sera présent au second dans près de 1.100 cantons sur environ 1.900 encore à pourvoir.

Le FN en tête dans les Bouches-du-Rhône. L'ancien homme fort du PS local, Jean-Noël Guérini, recule devant la forte poussée du Front National du fait des casseroles judiciaires qu'il traîne depuis des années avec la complicité d'une justice indulgente du même coup sanctionnée par les électeurs:  plusieurs candidats de sa majorité ont été éliminés dès le premier tour. De ce fait, le FN est en tête du département avec 33,5% des suffrages et n'est absent que dans un seul des 29 cantons au second tour.

La gauche a en revanche souffert de la politique de Valls, contestée au sein du PS qui est sur le point de perdre une trentaine de Conseils généraux dimanche prochain, soit autour de 50% puisqu'il en détenait 61.
A un peu plus de 21%, le résultat du PS est certes largement au-dessus de son score catastrophique (14%) des Européennes de 2014, selon une totalisation partielle du ministère de l'Intérieur, mais son arrogance avec le Front de gauche et les écologistes risque de priver la gauche d'un grand nombre de présidences départementales, alors que celle-ci détenait 61 départements.
Le Nord, forteresse socialiste perdue. 
Symbole du revers national, le Nord, qui compte le plus grand nombre de cantons et qui est un bastion de la gauche, est d'ores et déjà perdu. Pour le PS de Martine Aubry et des affaires de corruption, le premier tour annonce une débâcle dimanche, à deux ans de l'élection présidentielle de 2017. Ne garder qu'une vingtaine de départements correspondrait au scénario du pire redouté par l'exécutif, alors que Valls s'est démultiplié, venant vociférer jusqu'à Lille (Carvin, le 18 mars).
En Corrèze, l'atmospère est tendue
La Corrèze pourrait revenir à droite

Si Tulle est gavée de crédits déversés depuis Paris et repue de textos, appels et visites, le chef de l'Etat -parachuté dans le Limousin en 1981- n'a pu que constater la progression de la droite dans son fief électoral menacé de bascule. Avec 49,85% des suffrages, le maire de Tulle, protégé de Hollande, rate son élection au premier tour. Et en Corrèze, malgré une participation en hausse à 63,12%, la soirée est encore plus morose pour le PS. La droite, elle, a déjà gagné 4 cantons. Le socialiste Gérard Bonnet, président sortant du Conseil général, est contraint à un second tour.

L'Essonne de Valls vacille. Le département de la grande couronne parisienne pourrait basculer à droite, après avoir déjà connu une hécatombe aux municipales. La gauche avait alors perdu les villes de Viry-Châtillon, les Ulis ou encore Palaiseau. Le scrutin s'annonce serré entre la gauche, en place depuis 1998, et la droite menée par G. Tron, tandis que le Front national entend jouer les trouble-fête au second tour.

"Les conditions d'un basculement massif en faveur de la droite et du centre sont réunies"
L'ancien président Nicolas Sarkozy s'en est félicité et renouvelle la consigne du "ni-ni" de l'UMP pour le deuxième tour, à savoir ni FN, ni PS dans les cantons où la droite est éliminée.
Après les municipales de 2014, le premier parti d'opposition remporte un nouveau succès pour le premier rendez-vous électoral de N. Sarkozy depuis son accession à la présidence de l'UMP.

La gauche sera d'ores et déjà éliminée de 500 cantons au second tour

L'institut Opinionway a publié des projections fondées sur 71 départements "probablement à droite", 19 "probablement à gauche" - soit une perte des 2/3 et 3 "sans majorité" (Pas-de-Calais, Vaucluse, Seine-Maritime), à l'issue du second tour dimanche prochain.
Jean-Marie Le Guen, un proche du premier ministre, diffuse les éléments de langage de Matignon pour qui la politique gouvernementale de Valls ne serait pas responsable de l'échec du pouvoir aux départementales, le quatrième. "Une centaine que nous aurions pu remporter, en raison de la division de la gauche", a raconté le secrétaire d'Etat. Mais la division est la conséquence des choix politiques de Valls, mais aussi de son arrogance avec ses alliés et ses tonitruants anathèmes sur tous ses opposants.

Selon les estimations de l'"institut" Ipsos, les listes investies par l'UMP ont obtenu 32,5%. Les listes ayant le soutien du PS emporteraient elles 24%. Le Front de gauche est crédité de 6,5% des suffrages, tandis qu'EELV émarge à seulement 1,9%.
L'ensemble de la gauche, qui pointait à 34% au soir des Européennes, a plutôt mieux résisté qu'annoncé: les sondeurs avaient amplifié la menace FN (crédité de 30%) et dramatisé une déroute dans le sillage des municipales et des européennes de 2014, tandis qu'à l'instigation de Matignon, ils ont marginalisé la droite républicaine. Au final, la stratégie des manipulateurs de l'opinion a donc créé l'effet escompté: minimiser la poussée du FN et la gamelle de la gauche. A ceci près que l'opposition de droite a sereinement capitalisé sur les promesses non tenues et les outrances des uns et des autres. 

Un maquillage des résultats par "blocs"

Cette intox technique permet de gonfler un score cumulé de 36,2% pour la gauche -escamotant les querelles des frondeurs, les portes claquées par les radicaux Verts ou les attaques du Front de gauche - contre 36,5% pour le bloc de droite, selon une présentation fallacieuse du ministère à la faveur de la nuitvers 02h00. Car ce coude-à-coude apparent est en réalité purement théorique et ne devrait pas empêcher un revers électoral, en raison des divisions, selon les politologues.

Ainsi, quatre fois plus de candidats de droite étaient élus dès le soir du premier tour. 220 candidats de droite (soit 110 binômes) avaient par exemple déjà été élus au premier tour, 56 de gauche, 8 FN et 6 divers.

La presse de lundi évoque une "fessée monumentale" du PS et ne peut nier une "vague bleue" (UMP-UDI) plutôt que "bleu Marine (FN) qui a déferlé sur le premier tour.

La campagne du second tour

Débat sur le 'ni-ni' à droite 
Le score du Front national (25,35%, selon les derniers décomptes du ministère vers 02h00), nettement inférieur aux 30% gonflés par plusieurs entreprises commerciales de sondages, peut être exploité comme un encouragement par Manuel Valls. Mais, en arrivant au 3e rang, le Premier ministre qui s'était promis de l'abattre à coups de  matraque, a échoué à maintenir le parti de Marine Le Pen derrière le PS. "Quand on mobilise les Français, ça marche", s'est félicité cet adepte de la méthode Coué qui n'est pas à une contre-vérité près.
Le directeur du département opinion chez Harris Interactive  n'est pas de reste dans la manipulation. "Objectivement, chacun peut vraiment se réjouir." Et Jean-Daniel Lévy de citer le PS "parce que notamment le surplus de mobilisation leur a permis de passer la barre des 20%" ! 

M. Le Pen avait des raisons d'afficher sa satisfaction, saluant "l'exploit" de dépasser le score des européennes (24,86%), qui l'autorisait à se poser en "premier parti de France". Or, le parti frontiste gagne près de 10 points par rapport aux cantonales de 2011.

Tous les responsables de la gauche aux abois ont appelé à faire barrage à l'extrême droite
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, exige  "la réciproque" à droite.
Mais, arrivée en tête,  l'UMP reste fidèle à sa politique du "ni-ni", tandis qu'au centre, Jean-Christophe Lagarde, président de son principal allié, l'UDI, et Marielle de Sarnez (MoDem, combien de divisions?) ont appelé à "faire barrage à l'extrême droite" avec un "bulletin républicain". Alain Juppé (UMP) avait jugé un peu plus tôt que "la seule force d'alternance" était l'alliance de la droite et du centre.Le nouveau maire de Pau (Modem) a lui aussi invoqué les "valeurs" pour justifier son opposition au "ni-ni". C'est ainsi que le tandem François Bayrou - Alain Juppé a permis que la gauche conserve tout le Sud-Ouest...
Pour sa part, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a reconnu un "risque d'un basculement massif des départements", qui "annonce une large victoire de la droite et de l'extrême droite". 

Relativisant le  score pitoyable de son parti, Emmanuelle Cosse, la patronne d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a reproché au gouvernement et au PS d'être "responsables de la désunion autour d'eux".

Parmi les personnalités politiques candidates, le radical de gauche Jean-Michel Baylet a été réélu dès le premier tour dans le Tarn-et-Garonne, tout comme le socialiste Henri Emmanuelli dans les Landes, Patrick Devedjian (UMP, Hauts-de-Seine) ou Eric Ciotti, le président UMP sortant du Conseil général des Alpes-Maritimes.
Le ministre des Sports Patrick Kanner (Nord), les secrétaires d'Etat socialistes André Vallini (Isère) et Ségolène Neuville (Pyrénées-Orientales) sont en revanche en ballottage.

La participation des électeurs, qui avoisine les 49%, est nettement supérieure aux Européennes de mai 2014 (57,5%) et des cantonales de 2011 (55,7%).

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