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mardi 28 octobre 2014

Barrage de Sivens: un jeune activiste victime d'une explosion à l'origine encore indéterminée

L'extrême gauche accuse les forces de l'ordre

Le jeune activiste mort sur le site du barrage de Sivens
 (Tarn), 

Barrage du Tarn: le jeune manifestant victime d'une explosion à l'origine indéterminée
On reconnaît le style  "Anonymous" des panneaux,
c'est-à-dire anarchiste révolutionnaire
contesté par les écologistes radicaux soutenus par Joseph Bové et la Confédération paysanne, a été victime d'une explosion 

L'enquête doit déterminer si la mort de Rémi Fraisse a été causée par une grenade des forces de l'ordre ou le cocktail Molotov d'un activiste.
Selon les premiers résultats d'autopsie présentés à la presse par le procureur d'Ali Claude Dérens, "la plaie importante située en haut du dos de Rémi Fraisse a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion".
"On ne peut pas aujourd'hui exclure que l'explosion importante aurait pu être causée par une grenade, puisque (...) une grenade semble avoir été lancée depuis la redoute dans laquelle les gendarmes s'étaient retranchés", a ajouté plus tard le procureur, interviewé sur RTL. 
Ce représentant du ministère de la Justice précise que le corps du jeune homme avait été piétiné quand les gendarmes l'ont découvert et que son sac à dos avait disparu. La jeune fille qui accompagnait la victime n'est plus mentionnée, bien que Jean-Pierre Fraisse ait fait état de sa présence.
Camille, un activiste très en pointe contre la construction du barrage, donne sa version de la mort du "sympathisant" de la cause altermondialiste. "Les gendarmes ont effectué une grosse charge précédée d’envois de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes", raconte-t-il, "des témoins ont vu Rémi se faire toucher par trois assourdissantes, l’une d’elles s’est coincée dans son sac et a explosé dedans, lui arrachant l’épaule." Il paraît donc d'autant plus étrange que la victime ait été abandonnée au sol par ses camarades. De nouvelles analyses, dont les résultats pourraient être connus mardi, doivent éclaircir ces zones d'ombre humides.

Les 70 gendarmes "attaqués" par une centaine d'opposants très déterminés avait découvert le corps de Rémi Fraisse dimanche,
à deux heures du matin quand ils avaient éclairé la zone et aperçu le manifestant abandonné à terre par ses camaradesPour récupérer le jeune homme inanimé et lui porter secours, en vain, des gendarmes étaient alors sortis de l'enclos grillagé où ils s'étaient protégés.

La famille de 
Rémi Fraisse envisage de déposer plainte, ce mardi à Albi, si toutefois la preuve est faite des accusations portées contre la police pour homicide volontaire commis "par une ou plusieurs personnes dépositaires de l'autorité publique", ont annoncé lundi de ses avocats.

L'engagement des activistes ne faiblit pas

Les affrontements avaient été violents
 sur le site du projet de barrage
, dans la nuit de samedi à dimanche, à Lisle-sur-Tarn

Aux jets de cocktails Molotov et de pierres de leurs agresseurs, les gendarmes avaient répondu par des gaz lacrymogènes et au moins une grenade assourdissante.
Plusieurs opposants ont également mentionné l'usage de grenades de désencerclement.

Lundi, la tristesse et la colère des opposants étaient intactes, au lendemain de l'annonce du décès de Rémi, étudiant à Toulouse et bénévole botaniste au sein d'une association de défense de l'environnement, Nature Midi-Pyrénées.

Environ un millier d'opposants se sont rassemblés lundi dans le centre d'Albi où , avec la haine, ils ont d'abord scandé : "Rémi, Rémi, on ne t'oublie pas". Des heurts violents ont en effet rapidement éclaté entre plusieurs dizaines de manifestants, pour certains cagoulés et jetant des pavés et les CRS. Le calme était revenu vers 19h00, après plus de deux heures d'un face à face tendu ponctué de salves de gaz lacrymogènes.

"A mains nues", au départ

Le père de Rémi, Jean-Pierre Fraisse, a reconnu sur i-télé l'existence des radicaux du mouvement pour assurer que son fils n'en faisait pas partie et était allé sur le site "un peu en touriste", à 90 km, "avec sa copine", selon ce retraité divorcé de sa femme qui vit avec leur fille, et conseiller municipal divers gauche de Plaisance du Touch (Haute-Garonne).
Rémi y "est allé à mains nues, apparemment, au milieu de tout ça, alors que les gens sont normalement casqués (...), même les manifestants", rapporte ce père visiblement bien informé.
Depuis le début du défrichement du site, le 1er septembre, les opposants ont mené toutes sortes d'opérations de guérilla militante pour tenter d'empêcher la destruction d'un réservoir de biodiversité de 13 hectares de "zones humides". Pour eux, ce projet vise à satisfaire des besoins en irrigation surévalués, de leur point de vue, et ne bénéficiera, qu'à un faible nombre d'exploitants, disent-ils,  mais en vérité à de petits agriculteurs en recherche de développement pour leur survie plutôt que de profits.

Des pouvoirs publics divisés sur le projet


Les experts mandatés par le gouvernement ont critiqué un projet surdimensionné, au coût d'investissement (8,4 millions d'euros) élevé. "Continuer sans rien changer est une erreur", a déclaré lundi l'un des  hommes-liges de S. Royal, Nicolas Forray, devant la presse, l'autre ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts étant Pierre Rathouis. Le ministère de Ségolène Royal a en effet intégré Forray au corps d'inspection du Commissariat général au développement durable, à Paris, le 1er juin 2014. Il était également délégué régional de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire). 
Or, la mission de ses experts qui a débuté le 8 septembre 2014 devait être une expertise "permettant de s’assurer de la qualité et de l’ambition du projet de territoire (lié à la réalisation de la retenue) et des mesures compensatoires visant à préserver la biodiversité du site", avec l’objectif de "rétablir un climat serein"...


Ségolène Royal disait vouloir calmer le jeu. Par deux fois, dimanche 7 et lundi 8 septembre, la ministre de l'Ecologie avait exprimé sa désapprobation sur deux projets – les boues rouges de Gardanne (Bouches-du-Rhône) et le barrage de Sivens (Tarn) – s'opposant aux représentants locaux de l'Etat qui soutiennent le projet.


Les ambiguïtés de Ségolène Royal avaient en fait entretenu les tensions. 
L'annonce de Ségolène Royal par tweet publié mardi 21 octobre à 17 h n'a pas apaisé les deux membres du collectif du Testet qui sont en grève de la faim. Elle y promet que le rapport des experts sur le barrage de Sivens fera l’objet d’une "réunion de restitution en Préfecture du Tarn dès le début de la semaine prochaine". Christian Conrad et Roland Fourcard, les soupçonneux grévistes de la faim, demandaient que ce rapport soit rendu public pour pouvoir cesser leur action. Le collectif du Testet et les grévistes de la faim demandaient des précisions à la ministre, alors que, depuis des mois, le Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, défend ce projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée, reconnu d'"utilité publique" et "d'intérêt général".

Ce décès marque un tournant tragique dans ce mouvement de contestation. 
Mais lundi, Thierry Carcenac, le président socialiste du Conseil général du Tarn, a dit accepter "les préconisations du rapport des experts" portant notamment "sur une nouvelle répartition de l'eau" et "une amélioration des mesures environnementales". "Cette réalisation n’est pas remise en cause mais des adaptations sont demandées pour en faire un projet des territoires plus équilibré sur le plan environnemental".

"Mourir pour des idées, c'est une chose mais c'est quand même relativement stupide et bête" a estimé l'élu socialiste. "Mais je tiens à dire que je comprends et je me mets à la place des parents dans cette situation", s'est repris le président du Conseil général devant la presse.

Dans toute la France, une dizaine de manifestations ont rassemblé des militants d'extrême gauche pour protester contre le décès de Rémi Fraisse. "Oseront-ils construire un barrage sur un cadavre ?", interrogeait une banderole (ci-contre) à Marseille.

Ecologistes "républicains" d'EELV
soutenus par Joseph Bové et 
C. Duflot, ex-ministre de Hollande 
Plusieurs responsables politiques se sont déjà prononcés pour l'abandon pur et simple du projet, de l'ancienne ministre de l'Écologie, Delphine Batho (PS), de la députée Cécile Duflot (EELV) et du député européen José Bovéd'Europe Écologie-Les Verts (EELV) et syndicaliste agricole de la Confédération paysanne et de Via Campesina.

La secrétaire nationale de leur parti, Emmanuelle Cosse, a réclamé une "enquête exemplaire" et "l'arrêt immédiat des travaux"Dans un communiqué, EELV, co-"organisatrice" des actions violentes sur le site a conclu que "s'entêter dans la poursuite du projet de barrage "serait désormais irresponsable et dangereux", mais un peu tard. 
Ce matin, ce vieux filou de Bové a déjà prévu devant JJ. Bourdin que, dans la nuit du drame, des "infiltrés" aient pu côtoyer des militants vertueux...

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