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dimanche 22 juin 2014

Alstom valide la vente de son pôle énergie: Hollande entend peser sur Bouygues

Le dépeçage du fleuron industriel français est acté; Hollande tente de sauver la face
L'industrie et l'économie françaises sont bien protégées...

L'Etat a fait le choix de devenir actionnaire principal d'Alstom

Tandis que les discussions se poursuivent pour le rachat des parts de Bouygues par l'Etat, c'est la dernière annonce du ministre de l'économie, Arnaud Montebourg, le vendredi 20 juin, alors que le conseil d'administration du groupe devait encore se prononcer sur l'offre de General Electric.

Le conseil d'administration valide l'offre de General Electric
Et Nono arrive à faire passer ?
Il a annoncé ce samedi 21 juin sa décision officielle d'entrer en négociations exclusives avec General Electric (GE). Le temps pressait car l'américain avait fixé  à lundi la date d'expiration de son offre et son patron, Jeff Immelt, avait prévenu qu'il n'entendait pas accorder de délai supplémentaire.
Le gouvernement français a donc annoncé vendredi soir préférer l'offre de l'américain General Electric à celle déposée par l'européen Siemens en tandem avec le nippon Mitsubishi, Heavy Industries, et défendue par Arnaud Montebourg lorsqu'il était ministre redresseur de l'Industrie. Devenu ministre de l'Economie,  le même a annoncé son intention d'entrer au capital d'Alstom, dans la formule qu'il combattait, à hauteur de 20 %, afin d'exercer sa " vigilance patriotique" à géométrie variable, à défaut d'être européenne.

GE confirme que l'alliance avec Alstom sera effective "en 2015"  
L'opération se traduira "dès la première année" par une forte amélioration du bénéfice par action – qui est un des indicateurs préféré des investisseurs américains –, affirme le groupe.
L'Etat va-t-il parvenir à racheter les parts de Bouygues dans Alstom ?

L'Etat veut devenir le principal actionnaire d'Alstom. 
Encore faut-il qu'il parvienne à un accord avec Bouygues, qui détient quelque 29% du capital d'Alstom. Arnaud Montebourg a fait du chantage sur Bouygues dans la presse, samedi soir: "S'il n'y a pas d'entrée de l'Etat [au capital d'Alstom] parce que M. Bouygues ne veut pas vendre ses actions, l'opération avec GE ne se fera pas".

La grande braderie de Bouygues est interrompue.
Montebourg porte à nouveau la casquette
Samedi matin, les discussions entre l'Etat et Bouygues pour le rachat des parts du groupe français étaient "bloquées", achoppant sur le prix. L'Etat veut payer 28 euros par action, soit le cours atteint vendredi à la clôture de la Bourse, alors que Bouygues en demande 35 euros. La transaction doit être négociée avant la réouverture du marché parisien, lundi à 9 heures, et la possibilité d'un accord paraissait envisageable samedi soir. 

D'un côtéBouygues cherche à vendre la totalité de sa participation (29,4 %), que ses comptes estiment à 3,07 milliards d'euros, après avoir dû passer par une dépréciation de 1,4 milliard d'euros en 2013. Le groupe a payé sa participation relativement cher, selon des analystes. Au plus fort, l'action valait 55 euros en 2010, contre 28 vendredi, à la clôture de la Bourse. Et surtout, il a besoin d'argent, notamment pour relancer Bouygues Telecom, suite à l'échec de son mariage avec SFR. Bouygues a lancé un projet de refonte de sa filiale télécoms avec notamment un nouvel objectif d'économies de 300 millions d'euros par an, à partir de 2016, et un projet de réduction de postes de 1.516 sur 9.000, soit plus de 15% des effectifs.  

De l'autre côté, l'Etat devra montrer qu'il a tout fait pour négocier au plus serré avec Bouygues. Il propose de racheter les actions au prix du marché le plus bas à l'annonce de GE et pour un montant de 1,7 milliard d'euros

Comment l'Etat  les Français vont-ils financer cette prise étatique de capital ?

L'entrée de l'Etat au capital d'Alstom "coûtera zéro euro aux contribuables ", assure Arnaud Montebourg dans un entretien au Parisien: elle sera (vaguement) financée par la vente de "certaines" participations de l'Etat dans des grands groupes français.
"Aujourd'hui, parce que nous avons vendu un peu de Safran (l'Etat a vendu 4,7% du capital de l'équipementier aéronautique, une opération qui va rapporter "environ 900 millions d'euros"), d'Airbus (1% devrait rapporter à l'Etat plus de 450 millions) et d'Aéroports de Paris (9,5% au groupe Vinci et à l'assureur Predica pour un rapport de 303 millions), nous disposons de 2,7 milliards d'euros en caisse. Une partie de cette somme nous a permis de financer le réinvestissement [à hauteur de 800 millions d'euros] dans PSA, lors de l'entrée du chinois Dongfeng. Et nous sommes confortables pour intervenir dans Alstom." Mais ce qui est censé rapporter ne rapporte encore pas les sommes annoncées, les additions et soustractions de Nono ne réussissant d'ailleurs qu'à embrouiller les uns et les autres, à commencer par les Français soumis à l'impôt. 

La France va-t-elle sortir gagnante de la braderie Montebourg?
"Hellfest" de Nono ce weekend
Dès vendredi, le gouvernement donnait dans l'autosatisfaction sur sa gestion du dossier. "Alstom aujourd'hui serait sans conditions dans les mains de General Electric depuis des mois si nous n'étions pas intervenus", considérait le premier ministre, Manuel Valls. "Fluidité dans la méthode et résultats, cohérence gouvernementale: l'Etat a été très professionnel. Ça a été dur, mais ça a été une très bonne négociation", assurait même vendredi soir un proche du président de la République qui préfère ne pas être identifié.

Ce dossier est supposé effacer Florange de la mémoire collective, hors Moselle... Alors ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg avait proposé que l'Etat nationalise le site d'Arcelor-Mittal à Florange, idée que le premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, avait sèchement balayée, en souhaitant préserver le patrimoine industriel et financier de la France. Cette fois, le ministre, qui a combattu le premier projet d'alliance entre Alstom et GE, s'est soumis à Matignon et à l'Elysée, avec une la nouvelle offre qui disperse un peu plus notre richesse économique. Hors d'Europe.

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