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lundi 26 mai 2014

Lavrilleux confesse n'avoir pas tiré le signal d'alarme

Fillon profite de la défaillance d'un adjoint pour repartir à l'offensive

Les proches de l'ancien premier ministre pressent Jean-François Copé de "s'expliquer"

La bombe lâchée par l'avocat de Bygmalion et les confessions de Jérôme Lavrilleux ont convaincu François Fillon de repartir à l'offensive contre Jean-François Copé au bureau politique qui se tient ce mardi matin: ils misent sur son écoeurement et son retrait de la direction de l'UMP. 

L'ex-premier ministre a lancé son porte-parole Jérôme Chartier sur i-Télé, lundi dans la soirée. Le député de l'Oise a exprimé une "certitude": "Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy n'ont pas été dépassés, ils ont explosé!" Qualifiant le dépassement des dépenses de l'ex-candidat de "près du double du plafond autorisé" de "stupéfiant, incroyable, surréaliste", il a toutefois estimé "fort possible" que le président-candidat n'ait "pas été informé".

En revanche, il a dit attendre "des explications de Jean-François Copé". Selon lui, "les responsables doivent assumer leurs responsabilités" et ne pas s'estimer "responsables, mais pas coupables". Comment le patron de l'UMP "a-t-il fait pour ne pas être informé d'un tel dépassement?", a-t-il accusé, en rendant au passage un hommage à Jérôme Lavrilleux, sans pour autant prendre en compte son témoignage. L'ancien directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy a "pris ses responsabilités", mais elles ne correspondent pas à ce que Fillon voulait entendre. "C'est très bien", a-t-il salué, tout en se demandant si, dans cette affaire, Lavrilleux n'a pas joué les "lampistes".

Les fillonnistes ne font pas mystère de leurs intentions

Leur désir de revanche rend suspecte leur volonté agressive de savoir. Officiellement, pas question pour les fillonnistes d'exiger que Jean-François Copé se "mette en retrait" avant d'"écouter ce qu'il a à dire", mais la pièce de la présomption d'innocence est jouée. 
Sans états d'âme, ils enfoncent la porte ouverte par la majorité présidentielle. Mais les questions auxquelles va devoir répondre le président de l'UMP, telles que Chartier les a formulées lundi soir, laissent peu de doute sur les intentions de l'ancien premier ministre, meneur du front du refus depuis deux ans. "Si Jean-François Copé nous explique qu'il ne savait rien, qu'il n'avait aucun contact avec son directeur de cabinet et avec les dirigeants de Bygmalion, et comment l'utilisation de onze millions d'euros dans les comptes de l'UMP a pu lui échapper, très bien !", a asséné le second-couteau du battu de la primaire UMP, le mettant au défi: "Il faudra qu'il le prouve !  Dans le cas, fort probable, où les fillonnistes refusent en bloc les explications de Copé, ils lui demanderaient de laisser la place à une "direction provisoire", le temps que "toute la lumière soit faite".

Soutien de Jean-François Copé dans son duel avec François FillonJean-Pierre Raffarin a proposé  une solution de compromis sur i-télé: la création d'un "conseil d'éthique et de gouvernance désigné par le bureau politique". "Il ne se substituerait pas à la direction actuelle, mais pendant que nous établissons la vérité, il devrait mettre en place les procédures stables et fiables", a expliqué le sénateur de la Vienne, en ajoutant: "Il faut un vrai management transparent."

La journée de lundi a été riche en tractations  

Député de Paris partisan de Fillon, Bernard Debré a suggéré qu'Alain Juppé prenne provisoirement la direction du parti. Une idée que le maire de Bordeaux avait écartée de la manière la plus ferme dans la matinée en affirmant: "Je ne suis pas en situation de faire ce que j'ai fait dans le passé, c'est-à-dire de diriger un mouvement politique."

Parallèlement, les indépendants ambitieux avaient été contactés. Bruno Le Maire est l'un des "non-alignés", officiellement candidat à rien. Son entourage laissait pourtant entendre lundi qu'il n'excluait rien non plus. 

Quant à Jean-François Copé, il compte encore des soutiens. Invitée du Talk Orange-Le Figaro, Rachida Dati a critiqué François Fillon sans le nommer. "Attention, que l'explication ne tourne pas aux règlements de comptes personnels, a-t-elle prévenu. On est en difficulté, il faut se serrer les coudes."

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