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jeudi 13 février 2014

Libération: Nicolas Demorand poussé à la démission par la CGT

Le directeur de Libération se sacrifie pour "débloquer la situation 

Conflit salariés vs. actionnaires


Dimanche 6 février, environ 200 des 258 salariés étaient venus participer à une AG, dans une salle du 8ème étage du siège, situé rue Béranger à Paris. La réunion s'était déroulée dans une ambiance morose mais calme, malgré la colère qui règne dans la rédaction depuis que les actionnaires ont dévoilé leur plan vendredi. Ils veulent transformer le journal en réseau social et son siège en espace culturel.
Elaboré par l'homme d'affaires Bruno Ledoux, qui détient 26% du journal et l'immeuble du siège, le plan des actionnaires prévoit que Libération ne sera "plus seulement un éditeur papier", mais un réseau social, créateur de contenus monétisables sur une large palette de supports multimédias". La rédaction déménagerait et les 4.500 m2 du siège seraient réaménagés par le designer Philippe Starck - dans un souci de bonne gestion économe - en "un espace culturel et de conférence comportant un plateau télé, un studio radio, une news room digitale, un restaurant, un bar, un incubateur de start-up", sous la marque "Libération".
Cette annonce surprise a été le choix volontairement "provocateur" de Bruno Ledoux, qui avec Edouard de Rothschild détient la majorité (52%) du capital, outre le groupe italien Ersel. Maintenant que le projet est posé sur la table, a-t-il expliqué, chacun devra se prononcer. Selon lui, hors de ce projet, ce sera la mort du journal.

Les salariés ont décidé à l'unanimité de répliquer à leurs actionnaires dans les colonnes du journal plutôt que de faire grève. "Nous informerons les lecteurs dans plusieurs pages du journal de lundi sur le conflit, et nous continuerons les jours suivants", a expliqué Fatima Brahmi, déléguée CGT. 
Presse partisane:
21 avril 2012
"Le journal, c'est notre arme. Nous voulons nous exprimer, répondre à ceux qui nous font un procès en archaïsme. Nous pourrions aussi faire une enquête sur notre actionnaire Bruno Ledoux", a menacé un journaliste sous couvert d'anonymat. Bien qu'elle ne puisse le faire vivre, la CGT s'est ainsi appropriée le quotidien, dans la droite ligne de la lutte des classes et des combats ouvriers archaïques.
En réaction, la rédaction s'est emparée de la "Une" de samedi en titrant en énormes caractères "Nous sommes un journal" et pas un restaurant ou un incubateur de start-up.

Un geste indispensable, à coups de pompe 


Libération, 10 septembre 2012
Les relations de la rédaction du quotidien se sont dégradées au fil du temps avec Nicolas Demorand, directeur de Libération, au point qu'il a dû subir quatre votes de défiance. Cette crise a culminé vendredi 7 février, jour de grève à Libération, quand un texte qu'il avait écrit pour le journal du lendemain a été refusé. Il s'exprime pour la première fois depuis cet incident.
Nicolas Demorand annonce qu'il démissionne de ses fonctions de directeur de la rédaction de Libération, fonction qu'il occupait depuis le mars 2011. "Ma décision est d'abord dictée par la situation de ces derniers jours. Libération vit désormais une crise ouverte, je cristallise une partie des débats et j'estime qu'il est de ma responsabilité de patron de redonner des marges de manoeuvre et de négociation aux différentes parties. J'espère que mon départ permettra aux uns et aux autres de retrouver la voie du dialogue", déclare-t-il  ce matin au Monde.fr.
"J’ai reçu hier encore le soutien plein et entier des actionnaires et je prends cette décision parce que j’estime qu’il faut débloquer la situation dans laquelle se trouve Libé, avec un affrontement très clair entre la rédaction et une partie de l’actionnariat. J’ai été confronté, pendant mes trois ans passés à Libération, à des crises sévères, mais c’est la première fois qu’il m’apparaît clair que je dois bouger", poursuit Nicolas Demorand dont les relations avec la rédaction se sont dégradées au point qu’il a dû faire face en novembre à une nouvelle motion de défiance.

La presse partisane ne fait pas  recette

Demorand défend par ailleurs son bilan malgré l'échec de sa recherche de financements pour le journal au cours des trois ans qu’il a passés à sa tête. "Cela a été une très grosse partie de mon travail auprès des annonceurs, des mécènes, de la puissance publique, pour éviter que le journal ne mette la clé sous la porte. Ce qui a failli arriver à plusieurs reprises depuis trois ans. Cette PME est fragile, dans un secteur en crise, et manque chroniquement de capitaux. C’est pourquoi elle cherche aujourd’hui des investisseurs."
7 mai 2012

Les actionnaires actuels de Libération refusent de remettre de l'argent
 dans cette mauvaise affaire aux finances vacillantes et aux 290 salariés, plutôt que 258. Alors que leur danseuse fête ses 40 ans, ils cherchent de nouveaux investisseurs.
Les ventes du quotidien de gauche ont chuté de plus de 15% sur les 11 premiers mois de 2013 et sont tombées en novembre sous les 100.000 exemplaires, à 97.299, le pire score depuis au moins 15 ans.
Hollande qu'ils soutiennent les entraîne dans sa chute.

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