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jeudi 27 février 2014

Hollande nous brouille avec le Maroc qui suspend la coopération judiciaire avec la France

Le roi accepte de nous laisser Najat Vallaud-Belkacem...

Reuters reste dans les généralités et le flou
Suite à toute "une série d'incidents diplomatiques, les autorités marocaines ont suspendu les accords de coopération judiciaire conclus avec la France, a annoncé jeudi le ministère de la Justice à Rabat.

DES plaintes déposées à Paris contre UN haut responsable marocain de la sécurité ont jeté un froid dans les relations bilatérales et l'ambassadeur de France au Maroc a été convoqué samedi au ministère des Affaires étrangères.

Elles s'ajoutent au malaise provoqué par des propos prêtés à UN ambassadeur français basé aux Etats-Unis, qui aurait qualifié le Maroc de "maîtresse encombrante", ce que Paris a démenti. François Hollande a appelé lundi le roi Mohammed VI pour lui adresser "un message de confiance et d'amitié"."

Le Monde, organe officieux du pouvoir PS, est plus prolixe 

plus partisan et toxique
Le journal rapporte les "déclarations intempestives prêtées à un diplomate français par un acteur espagnol" [et militant] pour minimiser la responsabilité gouvernementale française, estimant que "la machine diplomatique s'est emballée, avec le conflit au Sahara occidental au cœur de la tempête."

La rivalité du Maroc et de l'Algérie dans la revendication du Sahara occidental est la cause de tout
"La visite d'Etat du président français en avril 2013 avait été l'occasion pour Paris de confirmer discrètement son soutien à la position marocaine pour un plan de "large autonomie" au Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, contrôlée depuis 1975 par le Maroc, mais revendiquée par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger.
Le Front Polisario est un mouvement politique armé du Sahara occidental. Créé en 1973 pour lutter contre l'occupation espagnole, il est aujourd'hui opposé au Maroc depuis 1975 et a créé la "République arabe sahraouie démocratique" (RASD) en 1976. Elle est soutenue par Cuba, le Venezuela, le Mexique et l'Iran, mais le Tchad ou même l'Albanie, Madagascar et l'Équateur lui ont retiré leur reconnaissance et soutiennent la politique marocaine d'autonomie. L'Internationale socialiste lui a néanmoins accordé le statut d'observateur en 2008

Accusations de "torture"
A l'origine de la crise diplomatique franco-marocaine, le dépôt d'une plainte contre un haut responsable marocain pour "complicité de torture", jeudi 20 février, par une organisation non gouvernementale (ONG) , c'est-à-dire supranationale et donc sans aucune légitimité, au nom d'un militant (pro-algérien) pour l'autodétermination du Sahara occidental.
Condamné en 2013 à trente ans de prison, Ennaâma Asfari dit avoir signé des aveux sous la torture. Il est soutenu par le journal L'Humanité qui le présente comme "militant des droits de l’homme au Sahara occidental détenu sans procès par les autorités marocaines depuis le 7 novembre 2010." L'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) milite au côté de ce juriste et a joué la provocation en profitant de la présence en France du patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour saisir la justice. 

Dans la foulée, Valls autorise sept policiers à se rendre à la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier à M. Hammouchi une convocation émanant d'un juge d'instruction dont l'identité ni le tribunal n'est précisé. Le Maroc réagit alors vivement, rejetant "catégoriquement" les accusations et convoquant l'ambassadeur de France à Rabat pour déplorer un "incident rare et inédit". Bien que Valls et Taubira aient été nécessairement informés, Paris évoque un "incident regrettable", tout en promettant que "toute la lumière [sera] faite".

L'ACAT s'en est vivement prise lundi à la réaction du Quai d'Orsay. 
L'ONG fait la leçon à Laurent Fabius: "Dans une démocratie comme la France", la diplomatie "n'a absolument pas le droit de s'immiscer dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire". Me Joseph Breham, avocat de cette organisation supra-nationale, a  dénoncé cà son tour ce qu'il considère pareillement être une ingérence dans le processus judiciaire. "La réaction de la justice fait honneur à la France, a-t-il estimé, congratulant Christiane Taubira. Il adresse en revanche un carton rouge à Fabius: "Celle du quai d'Orsay lui fait honte", juge-t-il. "Ce qui me satisfait, c'est qu'a minima, [Hammouchi] ne va pas revenir dès demain sur le territoire français," ajoute l'avocat, sans aucun souci d'apaisement.

Pression française sur le Maroc, à la veille de la présidentielle en Algérie

Indépendamment du dossier du Sahara occidental, le compatriote marocain de Najat Vallaud-Belkacem, M. Hammouchi a déjà été la cible d'une plainte auprès de la justice française, en janvier 2013, dans les mois qui ont suivi l'arrivée de la gauche au pouvoir. Adil Lamtasi, un ressortissant franco-marocain condamné à dix ans de prison au Maroc pour trafic de stupéfiants, avait assuré avoir avoué les faits qui lui étaient reprochés après avoir été torturé pendant trois jours dans la prison de Temara, au sud de Rabat. Une information judiciaire a été ouverte par des juges parisiens fin 2013, tandis que M. Lamtasi a été transféré en France et ...libéré sous conditions début 2014. La justice fait honneur à la France, pourrait dire Me Breham.

Dimanche 23 février,
une nouvelle plainte pour "torture" a également été annoncée contre M. Hammouchi, cette fois par l'avocat d'un ancien champion de boxe, Zakaria Moumni, condamné pour escroquerie et détenu pendant dix-sept mois au Maroc entre 2010 et 2012. La plainte se fonde sur le principe de "compétence universelle" applicable à la convention internationale contre la torture, dans la mesure où la personne visée se trouve en France.

L'acteur oublié Javier Bardem aux côtés des Sahraouis

Protagoniste attendu de la querelle franco-marocaine, l'acteur espagnol Javier Bardem est entré en scène mardi 18 février à ...Paris, à l'occasion de la conférence de presse de présentation d'un film documentaire dont il est le producteur, consacré à la situation au Sahara occidental. Neveu du réalisateur espagnol Juan Antonio Bardem, opposant au franquisme, et défenseur de la cause sahraouie, Javier Bardem est intervenu au côté de l'opposante au Maroc, Aminatou Haidar, une activiste sahraouie qui fut emprisonnée et qui dit avoir été torturée par la police marocaine. L'acteur militant espagnol profite qu'il est l'hôte de la France pour dénoncer la connivence et l'embarras des autorités françaises sur le sujet. 

L'acteur met en cause l'ambassadeur de France avec une anecdote supposée  
"L'ambassadeur de France aux Nations unies, Gérard Araud, qu'on a rencontré en 2011, nous a dit que le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux, mais qu'on doit défendre", lance Javier Bardem. "Autrement dit, on détourne les yeux. Le Maroc est dans une situation de constante violation des droits de l'homme. Or, la France est un pays pionnier en matière de libertés. On est devant quelque chose qui est ni logique ni acceptable."

Les autorités marocaines reçoivent ces propos avec stupeur. Le Quai d'Orsay dément aussitôt, mais le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Khalfi, fustige des "mots blessants" et des "expressions humiliantes". Rabat "demeure persuadé que la France saura réparer le mal qui a été causé par ces propos", qu'ils "aient été fallacieusement attribués" au diplomate "ou effectivement prononcés", espère encore M. Khalfi.

Hollande gère au jour le jour
L'indignation est vite suivie d'effets: la visite au Maroc de "l'envoyé spécial du président français pour la planète", Nicolas Hulot, prévue pour lundi et mardi, est "reportée"sine die. Citant des sources diplomatiques, l'agence de presse marocaine (MAP) précise que cette décision a été prise de manière unilatérale par les autorités marocaines. "Ce report a été demandé par Rabat en attendant des éclaircissements" sur les plaintes déposées à Paris, mais aussi sur les propos "blessants" prêtés au haut diplomate français.

Lundi soir, François Hollande s'est donc décidé à intervenir directement, s'entretenant par téléphone avec le roi du Maroc, Mohammed VI. "L'entretien a eu lieu à l'initiative de François Hollande pour dissiper tous les malentendus et assurer le roi Mohammed VI de l'amitié constante entre la France et le Maroc", a indiqué une source proche de l'Elysée. En dépit de l'activisme pro-algérien sur le territoire français, Hollande a néanmoins affirmé sa volonté de "renforcer le partenariat entre les deux pays. L'échange s'est déroulé dans une tonalité de confiance et de détermination à réaffirmer l'amitié entre la France et le Maroc", a commenté l'entourage du président.

Peu de temps avant, le Palais royal avait fait savoir que les deux chefs d'Etat étaient "convenus de poursuivre les contacts durant les prochains jours au niveau des deux gouvernements, et d'œuvrer dans l'esprit des relations d'exception qui lient le Maroc et la France".

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