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mercredi 23 octobre 2013

Abattoir Gad : heurts entre salariés et CRS sur les indemnités de licenciements

Ayrault promet d'utiliser "tous les moyens à sa disposition pour permettre le retour à l'emploi" des salariés licenciés

Plusieurs dizaines de CRS ont dégagé de force la sortie de l'abattoir Gad de Josselin (Morbihan)
mercredi matin
, suite aux affrontements entre salariés mardi.

La crise de l'agroalimentaire breton a tourné mardi à l'affrontement physique. Les salariés de l'abattoir GAD de Lampaul-Guimiliau (Finistère), dont le site est voué à la fermeture, ont bloqué le site Gad de Josselin pour faire monter les enchères sur les indemnités de licenciements. Problème : les salariés du site Gad de Josselin (Morbihan) n'ont pas accepté le blocage et la situation a rapidement dégénéré.

Un déblocage de site après 24 heures  
Les CRS ont formé un cordon pour permettre à une demi-douzaine de camions de sortir de l'usine. Des manifestants qui s'étaient couchés devant un des poids lourds ont été traînés au sol et un CRS a été assez violemment bousculé par les manifestants
La cinquantaine de salariés venus de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère) était arrivée mardi matin devant l'abattoir de Josselin, où Gad a décidé de concentrer ses activités après la fermeture de Lampaul. 

VOIR et ENTENDRE les heurts  du mardi 22 octobre entre salariés de Gad (Le Télégramme de Brest):

350 salariés de Lampaul en colère, selon Le Télégramme, et 400 d'après les forces de l'ordre, qui occupaient l'abattoir de Josselin sont sortis en milieu de journée, repoussant manu militari les manifestants venus de Lampaul. "Il y a une bousculade assez vive et des échanges de coups", a-t-on indiqué.

Les salariés sacrifiés réclament de meilleures indemnités de licenciement 

Une vingtaine de gendarmes ont formé un cordon entre les deux camps au moment où les affrontements menaçaient de reprendre. "On veut une reconnaissance du travail qu'on a effectué", a affirmé  le meneur de FO à Lampaul. "Pour relancer l'abattoir de Josselin, les salariés de Lampaul ont dû faire une croix sur la participation, soit 15 millions d'euros", a-t-il expliqué, ajoutant qu'"on réclame la restitution de cette somme dans le cadre des indemnités de licenciement". "Mais on reste un mouvement pacifique", a-t-il souligné mardi en début de soirée. «On va passer la nuit sur place, on attend de voir si la direction veut nous rencontrer», a-t-il poursuivi, alors que les salariés de Lampaul avaient installé des camping-cars à l'écart de l'entrée de l'usine.

Annoncée mardi soir 
pour tenter de sortir de la crise, une rencontre avec la direction de Gad a démarré en milieu de journée à la préfecture du Finistère, à Quimper, autour du préfet, Jean-Luc Videlaine. 

A la mi-journée, le ministre délégué à l'Agroalimentaire,
Guillaume Garot, a par ailleurs exclu toute prise de participation de l'État ou nationalisation de la société, dans un entretien vidéo avec le site des Echos. "Il n'y a pas de participation au sens de prise de participation; ce n'est pas aujourd'hui le sujet. On n'est pas dans une nationalisation, qu'elle soit totale ou partielle", a-t-il affirmé.

Les salariés finistériens des abattoirs Gad se disent déterminés à poursuivre le blocage du site de Josselin (Morbihan). "Les troupes d'irréductibles lampolais sont toujours aussi fraîches et déterminées", expliquait, avant l'intervention des CRS, Patrick Le Goaf, responsable FO de Lampaul et délégué du personnel, qui a passé la nuit dans sa voiture devant la porte de l'usine. Le responsable FO disait s'attendre à ce que les CRS interviennent dans la matinée pour assurer la sortie de camions de l'usine. "Comme on n'est pas en surnombre, on va se faire virer. Mais on reviendra, on est têtus, c'est dans notre ADN".

Environ 300 salariés de l'agroalimentaire (Doux, Tilly-Sabco, Marine Harvest et Gad) ont manifesté lundi matin sur le tarmac de l'aéroport de Brest. "On ne fermera pas sans se battre", pouvait-on lire sur la pancarte.

Mardi la direction de Gad a dû reconnaître recourir à des salariés étrangers pour assurer le transfert d'une partie des activités de Lampaul vers Josselin. "Il y aurait plus de cent intérimaires roumains qui seraient arrivés en fin de semaine dernière" à Josselin, assure Jean-Marc Détivelle, délégué FO du site de Lampaul. 
"C'est du dumping social, on se demande si, en France, plutôt que d'essayer de le combattre comme le gouvernement l'avait promis, ils n'ont pas décidé de se vautrer dedans", dénonce-t-il. "On est écoeurés", a-t-il commenté, précisant qu'"une certaine quantité de CDD à Josselin" n'auraient pas été reconduits.

La direction de Gad a indiqué que ces usines sont "régulièrement contraintes d'engager des intérimaires étrangers", assurant qu'ils "bénéficient exactement des mêmes conditions contractuelles et salariales que les salariés français". Les 2500 habitants de Josselin ne connaissent d’eux que leur Logan et leur réputation de "gros bosseurs".

En redressement judiciaire depuis février
, la société Gad SAS (abattage-découpe de porcs), victime de la crise de la filière porcine, a présenté un plan de continuation de l'activité.

Abattoirs Gad SAS : 889 emplois supprimés

Le site fait travailler 850 salariés dans le Nord-Finistère. Gad SAS prévoit aussi de fermer celui de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, environ 60 salariés) et le siège du groupe (50 salariés) près de Morlaix (Finistère). Le plan de Gad, le seul présenté aux juges, constitue l'unique chance de sauver quelque 1000 emplois et "une entreprise majeure du territoire breton" : selon la direction, environ 340 emplois pourraient être créés sur le second abattoir du groupe, à Josselin (Morbihan, plus de 600 salariés).

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