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mercredi 14 août 2013

Moscovici dit renouer avec la croissance

L'INSEE vend du rêve à Hollande et aux Français 

La croissance française s'est établie à 0,5% au deuxième trimestre
selon une première estimation de l'Insee publiée ce mercredi 14 août. 

Après un dernier trimestre 2012 et un premier trimestre 2013 dans le rouge, la croissance française a renoué avec le vert au deuxième trimestre, affirme-t-elle aussitôt, du moins dans ses titres, dans le sillage d'une INSEE euphorique.
Peut-on pourtant sauter à la conclusion que la France sort officiellement de la récession, alors que l'indice des prix à la consommation s'est établi à 1,1% sur un an au mois de juillet dernier. C'est un pas qu'une presse objective hésiterait à franchir, mais qu'elle ose en France, ce mercredi 14 août.  

Selon la première estimation de l'Insee, le PIB a ainsi progressé de 0,5%, sur cette dernière période. Curieusement, ce chiffre dépasse largement les prévisions qui avaient été établies à la fois par la Banque de France et l'INSEE soi-même, qui tablaient sur 0,2% de croissance pour cette période de l'année.

Cette divine surprise n'est d'ailleurs pas seulement française, mais européenne. Quelques minutes après l'Insee, l'Allemagne a publié une croissance en hausse de ...0,7% pour le deuxième trimestre, qui a, là encore, dépassé les attentes.

Un signe de reprise encourageant

En vacances dans la région, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici a immédiatement commenté à Bayonne cette embellie générale : "l'économie va mieux," assure-t-il, déclarant que cette croissance surprise "amplifie les signes encourageants de reprise", sans toutefois évoquer une quelconque prévision de croissance pour cette année.
"La reprise de la croissance en France reflète aussi le raffermissement de la demande intérieure. Les ménages ont accru leurs dépenses de consommation (+0,4 % après -0,1 % au 1er trimestre 2013). Les entreprises, dont les perspectives de débouchés se redressent progressivement, ont quasiment stabilisé leurs investissements ce trimestre (-0,1 % après -0,9 %) et commencé à reconstituer leurs stocks (contribution de +0,2 point de PIB à la croissance), signes d'une plus grande confiance", commente Bercy dans son communiqué. Signe aussi que les ventes n'atteignent pas le niveau espéré.

Le gouvernement, dont les discours rassurants ont misé sur une conjoncture européenne améliorée, se croit sorti de l'ornière. Mardi, Pierre Moscovici déclarait que "l'économie va mieux", tandis que le 14 juillet, François Hollande assurait que "la reprise est là".

La production redevient dynamique

Lien PaSiDupes
Au final, la demande intérieure a contribué pour 0,3 points des 0,5% de croissance. Dans le détail, outre la reprise de la consommation des ménages et l'amélioration des marges des entreprises, L'INSEE note plusieurs autres points positifs.

> La production de biens et de services "redevient dynamique", progressant de presque 1% (0,9%) après avoir stagné, lors du premier trimestre

> Les exportations repartent à la hausse, progressant de 2%. Certes, comme les importations augmentent de concert (+1,9%) la contribution du commerce extérieur au PIB est nulle. Mais ces deux progressions reflètent une amélioration de la compétitivité et de la demande interne.

> L'acquis de croissance est positif. L'INSEE note que l'acquis de croissance, c'est à dire l'élan donné à l'économie pour poursuivre sur sa lancée, ressort à 0,1%, à la mi-année. Autrement dit, si jamais le PIB stagnait encore lors des prochains trimestres, l'économie augmenterait de 0,1%, soit la prévision du gouvernement pour 2013. Mais ce frémissement ne nous ferait pas  pour autant sortir de la récession. 

La "volonté" des entreprises

Pour l'économiste Jean-Paul Betbèze, interviewé sur BFM Business ce mercredi, ces chiffres montre un effet "presque mécanique de la part des ménages" et "quelque chose de volontaire de la part des entreprises".

"Les entrepreneurs ont dit 'nous voulons remonter la pente, nous devons avancer", a-t-il poursuivi.

Si l'économiste souligne que les entreprises "sont en difficultés", il note des signes ecourageants. "On voit que les entrepreneurs recommencent à demander des crédits", a-t-il ainsi fait remarquer.

Luc Chatel refroidit l'enthousiasme officiel

Déjà cohérent, il est maintenant
clairvoyant aussi
Les prix à la consommation restent orientés à la hausse sur un an. 
Alors qu'au mois de juin l'indice des prix à la consommation avait augmenté de 0,2%, au mois de juillet, l'évolution de cet indice, qui mesure l'inflation, est ressortie à 1,1% , selon les estimations de l'INSEE publiée ce mercredi 14 août. Hors tabac, cette variation ressort à 0,9%. Les prix des services et de l’énergie, en particulier des produits pétroliers, ont également augmenté.

"Ce gouvernement a ajouté de la crise à la crise," observe l'ancien ministre UMP
L'ancien secrétaire d'État chargé de l'Industrie et de la Consommation a rappelé le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, à la raison.

"Je voudrais appeler le ministre de l'Economie à plus de modestie", a tempéré Luc Chatel. "Il s'agit d'une correction technique qui n'efface pas l'atonie générale de l'économie française. Les investissements, l'activité économique réelle ne reprennent pas. Il faut s'interroger sur les raisons de cette économie asphyxiée".

"Ce qui est important, c'est la tendance durable", a ajouté le vice-président délégué de l'UMP. "Je me réjouirais si la France retrouvait le chemin d'une croissance durable et pérenne, c'est-à-dire 2%". Et de conclure: "ce gouvernement a ajouté de la crise à la crise".


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