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mercredi 14 août 2013

Loi pénale: le torchon brûle entre Valls et Taubira

Hollande appelé à faire ce qu'il ne sait pas faire: arbitrer !

Valls fait du bourrage de crâne

Viens danser, sous le sunlight des tropiques,
on va s'aimer, on a toute la nuit pour s'aimer
Manuel Valls a adressé à François Hollande une lettre où il démonte la réforme pénale en préparation au ministère de la Justice et dans laquelle il demande au président de la République de désavouer Christiane Taubira. Telle est la méthode sournoise de Manuel Valls qui feint de la jouer collectif au micro de RTL. Face aux caméras, le ministre de l’Intérieur reprend la thématique de Matignon du "vivre ensemble," mais pour mieux attaquer dans la pénombre par surprise. Il insiste lourdement sur la bonne harmonie gouvernementale avec Christiane Taubira, mais sur le nécessaire et logique "débat", lorsque le courrier du faux-cul est publique.

Pour preuve de cette franche camaraderie socialiste, lors de son passage matinal sur RTL, mercredi 14 août, Manuel Valls répète à quatorze reprises le mot "ensemble" pour tenter de convaincre qu’il travaille en concertation avec sa collègue de la Justice, au risque de produire l'effet inverse.
VOIR et ENTENDRE un florilège du matraquage du "vivre ensemble" socialiste:


Manuel Valls : avec Taubira on travaille... par LeLab_E1

Les deux ministres n’ont de cesse de se tirer dans les pattes

Apprenti-sorcier, François Hollande a jeté l'huile de Valls à l’Intérieur  sur le feu de Taubira à la Justice: un homme politique d'expérience aurait pu prévoir que son homme de droite ne ferait pas bon ménage avec sa ministre la plus à l'ouest.  
Le Monde fait d'ailleurs savoir que le premier flic de France est allé jusqu’à écrire directement à François Hollande pour court-circuiter sa collègue.

Interrogé sur RTL, l'ambitieux ministre tente de calmer le jeu:
"Nous travaillons ensemble, avec Christiane Taubira", assure-t-il, froidement. "Nos équipes ont travaillé ensemble. Il y a un débat, ces notes n'ont pas à être publiques, je le regrette. C'est la procédure normale", insiste-t-il, sans sourciller.

La veille, le document révélé par Le Monde faisait état d'une demande d'arbitrage à François Hollande face à de nombreux "désaccords" avec le projet de réforme pénale défendu par la garde des Sceaux. Sans grande retenue, Manuel Valls avait taclé sa consoeure qui lui avait à son tour répondu sur le même ton.


Après son dernier coup bas,
Valls, a néanmoins assuré vouloir continuer à collaborer avec sa collègue de la Justice, malgré leurs désaccords sur le futur projet de réforme pénale. Il a rappelé sur RTL que "la Justice et l’Intérieur doivent travailler ensemble au service des Français, "car nous ne cessons de le marteler, pour être efficaces, il faut que les forces de l'ordre et les magistrats travaillent ensemble." Et de se féliciter de la mise en place "des zones de sécurité prioritaire qui marchent à Amiens, en Seine-Saint-Denis, à Marseille ou à Grenoble", selon lui, et de la "communication en Conseil des ministres sur un sujet qui préoccupe nos compatriotes, c'est-à-dire la récidive".

"L'écart entre nos analyses demeure trop important"
Le projet de loi pénale, très attendu a pris un peu de retard. Christiane Taubira entend notamment limiter le recours à la prison, entre autres par l'introduction d'une "peine de probation". Ce qui n’est pas du goût de son "camarade" de la place Beauvau, qui s’en est ému directement au chef de l’Etat. "J'attire votre attention sur les désaccords mis en lumière par le travail interministériel (...) autour du projet de réforme pénale présenté par le ministère de la justice", a écrit le ministre dans une note adressée fin juillet à la présidence, révélée par Le Monde.

"Tant pour des raisons de méthode que de fond, l'écart entre nos analyses demeure trop important et appelle une clarification de nos orientations politiques", écrit le ministre, qui souhaite "que nous définissions collectivement les principes directeurs de cette réforme autant que les modalités de son déploiement".

Le texte "repose sur un socle de légitimité fragile"

A l’Elysée, on se refuse naturellement à tout commentaire... 
Jean-Marc Ayrault a lui, téléphoné à son ministre de l'Intérieur et va appeler sa ministre de la Justice. Dans l’entourage de Manuel Valls, on regrette que cette missive ait fuité dans la presse. "Il y a un projet de loi gouvernemental et des travaux préparatoires (…) Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que l'Intérieur exprime et ait sa ligne dans ce cadre", toujours selon l'entourage du ministre. 
Hyperactif cet été, Manuel Valls critique notamment l'automaticité de certaines réductions ou aménagements de peine, et juge que le texte "repose sur un socle de légitimité fragile". 
Il déplore enfin "le bref délai dans lequel est conduite la réflexion sur un projet de loi, techniquement dense et politiquement sensible", soulignant qu'il n'a été transmis à son cabinet que le 12 juillet. 
Taubira avait suivi la même méthode à propos de la réforme du code civil introduisant le marigage entre personnes du même sexe.


Taubira se déclare  "surprise"

"Rien d’étonnant", assure l’entourage du ministre de l’Intérieur, sauf pour la garde des Sceaux. "Je ne peux que m'étonner qu'un tel document ne m'ait pas été communiqué", s'est indignée la ministre dans le Monde, "d'autant qu'il comporte des propositions de réforme du droit de la peine, domaine qui ne ressort d'aucune façon aux compétences du ministre de l'intérieur." 
Christiane Taubira est "d'autant plus surprise" qu'elle a téléphoné à Manuel Valls le 29 juillet - soit quatre jours après l’envoi de la lettre - et qu'il ne lui en a pas soufflé mot. 
François Hollande, actuellement en vacances, va devoir trancher à son retour.

Vacance du PS qui banalise par la voix d'un député 

"Une phase comme il en existe avant chaque projet de loi"

Alors qu'Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, continue de jouir de ses vacances, le président PS de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas,  est l'un des rares socialistes qui osent commenter la brouille ce mercredi matin. Selon lui, "nous sommes dans une phase comme il en existe avant chaque projet de loi où des ministres qui défendent des points de vue ont besoin de formaliser leur désaccord momentané". Mais "ce qui fait polémique, c'est que quelqu'un a cru bon de le donner» à la presse, regrette-t-il sur France Inter. Par ailleurs, Jean-Jacques Urvoas assure souhaiter que la réforme pénale soit adoptée avant les municipales du printemps 2014, "parce que sinon cela serait considérer que la situation que nous connaissons aujourd'hui est satisfaisante".

Les juges du Syndicat de la Magistrature prennent parti pour Taubira

Tandis que le pompier-pyromane 
tente bien ce mercredi matin d'éteindre l'incendie allumé mardi
 par ses critiques de Christiane Taubira, les juges rouges du SM politisent clairement les heurts entre les belligérants.
"Valls veut poursuivre la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy", lance le Syndicat de la magistrature. "Il y a eu les discussions, la conférence de consensus", défend la présidente du Syndicat de la magistrature, Françoise Martres, après les critiques du ministre de l'Intérieur sur la méthode du projet de réforme. Et "il a parfaitement été associé à tous ces débats-là", soutient-elle contre Valls, sur RTL. "Il est temps que cette loi voit le jour, s'impatiente la syndicaliste. "Car tant qu'elle n'est pas modifiée, les magistrats continuent à appliquer [mais plutôt à interpréter] les lois sécuritaires de Nicolas Sarkozy. [...] C'est vrai que ce n'est pas simple de trancher entre deux politiques, une politique sécuritaire qui consiste à dire 'y'a que la prison comme solution, construisons de nouvelles prisons' et une politique qui consiste à dire que cette politique-là est un échec, mais c'est plus compliqué à expliquer [mais surtout à remplacer] et c'est certainement moins porteur électoralement [le souci du syndicat de la justice politique]. Il faut en conclure qu'il veut poursuivre la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy", accuse-t-elle à nouveau la mono-maniaque, en juge partisane. La même cautionne le "mur des cons" (lien). 

L'opposition

"La preuve que leur entente est un leurre", selon Michèle Alliot-Marie
Celle qui a exercé les deux fonctions de ministre de l’Intérieur et de la Justice, estime sur Europe 1 que cette dissonance est "un couac de plus dans la gestion gouvernementale! C’est la preuve que les opérations de communication qui tendaient à faire croire que l’un et l’autre s’entendaient bien ne sont qu’un leurre"
L'ancienne ministre fustige également "l'inexistence du Premier ministre" face à cette querelle Valls-Taubira

Concernant la
suppression des peines planchers pour les récidivistes et la multiplication des alternatives à la prison, Michèle Alliot-Marie affirme que "l’action de Taubira s’inscrit dans un esprit de revanche qui consiste à vouloir supprimer tout ce qui a été fait auparavant, même si cela commençait à donner des résultats. [...] Je pense que la sécurité des Français implique qu’il y ait une continuité dans l’action. Je sais que les socialistes sont complètement hermétiques à ce qu’est la réalité quotidienne de la délinquance. Lionel Jospin avait fini par reconnaître qu’ils étaient naïfs. On est dans la même chose. Pour les socialistes, il n’y a pas de faute individuelle, tout est de la faute de la société", déplore-t-elle encore.

Bruno Beschizza : "Valls et Taubira sont dans l'imposture".
 
Le secrétaire national de l'UMP, Bruno Beschizza, a fustigé «l’imposture» que jouent selon lui les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Au micro de RTL, le conseiller régional d’Île-de-France regrette que cette dernière aille «voir des détenus jouer au basket» quand Manuel Valls «demande aux gendarmes et aux policiers de toujours mieux s’occuper des victimes, des délinquants et des voyous», accuse-t-il. François Hollande, quant à lui, «ne va pas trancher, car il a entretenu cette imposture. [...] Depuis un an, la gauche dit du Valls et fait du Taubira» et le président de la République «a fait ce choix, en conscience, de cultiver cette ambiguïté».

Christian Estrosi : "Valls est un ministre placebo" 
Invité d'i-télé, le député-maire UMP de Nice n'y est pas aller de main morte au sujet du ministre de l'Intérieur. "Il a d'abord cautionné et maintenant, face au désastre, il se dévoile", avait-il déjà accusé dans Le Figaro avant de le qualifier ce mercredi matin de "ministre placebo". 
Quant à François Hollande, "on le connaît le Président, il pratique la politique de l'autruche", lance-t-il au sujet d'une éventuelle réaction du chef de l'Etat.

Luc Chatel : "Ce nouveau couac est un résultat de la politique voulue par Hollande"
Selon l'ancien ministre ministre UMP de l'Éducation nationale, "Valls fait de la communication". Au fond, "ce nouveau couac entre Valls et Taubira est un résultat de la politique voulue par François Hollande: une répartition contradictoire des rôles", déplore-t-il sur BFMTV. "Le président de la République doit choisir son camp: ce n'est pas en relâchant les détenus qu'on obtiendra de meilleurs résultats. [...] Nous n'avons pas de politique pénale ferme mais du laxisme à tous les étages. Les chiffres de l'insécurité augmentent mois après mois", assure-t-il. Une politique qui fait le jeu de Marine Le Pen et du Front National.

VOIR et ENTENDRE Luc Chatel souligner que Valls est totalement dans la communication:

Alain Cadec ‏: "On atteint des sommets" 
Selon le député européen et conseiller général des Côtes d'Armor, "Taubira est un peu la nouvelle Ségolène. Elle est convaincu d'être investie d'une mission divine". Quant à Valls, "lui, est aveuglé par l'ambition", tweete Alain Cadec. "On atteint des sommets en matière de cohérence gouvernementale: pas de chef et des ministres qui s'étripent", insiste-t-il sur le réseau social.



SONDAGE. Trois quarts des Français estiment que la justice n'est pas assez sévère avec les mineurs

Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, auquel une majorité de sympathisants de droite a répondu (les personnes se disant sympathisantes de l'UMP et du Front national représentent 39% des sondés), 62% des Français estiment que les peines ne sont pas assez sévères en matière de petite délinquance. Un score qui grimpe à 74% en ce qui concerne la justice des mineurs.

70% des Français estiment que la justice fonctionne mal et 72% considèrent que les moyens sont insuffisants. Les personnes interrogées semblent plutôt favorables aux alternatives à l'emprisonnement, comme le bracelet électronique (79% se déclarent pour), mais réclament également la construction de nouvelles prisons (81% plébiscitent cette mesure). 

La garde des Sceaux ne semblent pas pâtir des imperfections qui sont pourtant sous sa houlette depuis plus d'un an : 51% et 53% des sondés la jugent respectivement «compétente» et «juste».

(Sondage réalisé par l'Ifop pour Le Figaro. Etude réalisée du 8 au 13 août 2013 sur un échantillon de 1003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus).


Il ne se trouve bientôt plus d'élus de gauche à prétendre parler au nom des Français...

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