POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 7 août 2013

Accusée de laxisme, Taubira accable la droite et balance des noms

Christiane Taubira estime que 3.499 détenus condamnés pourraient être relâchés...

La garde des Sceaux enfume l'opinion


Taubira au 20h de France 2, hier
La conférence de presse de Christiane Taubira est un long réquisitoire gonflé de chiffres et de noms.  Pourquoi tant d'aridité? 

La ministre vient d'être fustigée pour la libération à Dreux de trois détenus au motif que, selon le zélé procureur de Chartres, l'administration pénitentiaire n'aurait disposé d'aucune place  en France pour les accueillir. LienPaSiDupes 
La ministre s'était dans un premier temps refusée à commenter la décision des magistrats, assurant qu'elle ne portait "pas de jugement sur les décisions des juges.
<br>Puis, Eduardo Rihan-Cypel, porte parole du PS, y était allé mardi de son indignation commandée d'un "procès en laxisme" intenté par la droite à son parti après ..."non mise en détention" des trois délinquants de Dreux: la sémantique socialiste peut-elle encore tromper les Français ?

<br>Le PS dénonce le "procès en laxisme" intenté par l'UMP
Après avoir ironisé avec légèreté sur une "polémique estivale" par l’UMP, la ministre avait haussé le ton, mais en maintenant l'affaire au niveau politique. Dès septembre 2012, sa philosophie de la justice avait éveillé des soupçons, quand elle avait affirmé que "le tout-carcéral augmente les risques de récidive", la garde des Sceaux avait éveillé les soupçons. Elle se défend depuis de vouloir vider les prisons et favoriser les délinquants avec les projets d'aménagement des peines. "Ils n'ont pas de légitimité pour s'exprimer, avait lancé la démocrate aux élus de l'opposition. Parce qu'aujourd'hui nous avons 56% de récidive depuis 2007, malgré les 30 lois pénales (votées par la droite) et 64% de récidive sur les peines de moins de six mois", a-t-elle affirmé. "Il n'y a que les anti-démocrates et les anti-républicains qui gagnent à mettre en cause l'institution judiciaire", avait-elle accusé.

Puis, elle a affirmé ne pas être intéressée par sa propre mise en cause,
mais s'est indignée que des élus puissent pointer l'institution dont elle a la charge et qui devrait être hors d'atteinte quelle que soient ses erreurs. Elle polémique en parlant de "défiance à l'égard de magistrats qui font leur travail", mais en évitant d'évoquer la faute du magistrat de Chartres. Et d'expliquer que les détenus sans-logis pénitentiaires seront convoqués à leur retour de vacances:
"Il a différé de deux à quatre semaines la mise sous écrou", a-t-elle expliqué sur France 2. "Tout cela se réfère uniquement aux dispositions de la loi pénitentiaire de 2009", votée sous l'ancienne majorité, qui "dit très clairement que jusqu'à deux ans d'incarcération il faut envisager l'aménagement des peines", a-t-elle poursuivi. Dit-elle "très clairement" que, depuis trois ans, il aurait fallu les relâcher dans la nature ? Combien l'ont-ils d'ailleurs été avant que Christiane Taubira ne vante
Avec une malhonnêteté aussi bien intellectuelle que politique, elle fait l'amalgame entre deux libérations de détenus: ceux de Dreux n'ont pas été "élargis" en application du décret de 2004 en cause dans la nouvelle affaire et l'évoquer, c'est brouiller les esprits et tenter de tromper l'opinion.
N'a-t-elle pas d'ailleurs admis qu’en juillet, le Parquet de Chartres avait décidé d’incarcérer 21 condamnés et que trois d'entre eux avaient été placés sous mandat de dépôt à l’issue d’une comparution immédiate? "Parmi ces mises sous écrou, il y a une incarcération de 19 jours, donc ce n’est pas une religion pour ou contre les courtes peines, pour ou contre la prison", a-t-elle assuré avec son inégalable aplomb. La loi de 2009 qu'elle invoque quand ça l'arrange n'avait donc pas pesé alors sur la décision du juge... "C’est une liberté d’appréciation" laissée aux magistrats, avait argumenté Taubira. Et comment, avec sa mauvaise foi coutumière, la garde des Sceaux explique-elle que, la loi même loi étant toujours en vigueur, leur "liberté d'appréciation" ne soit plus en cause à Dreux ?
VOIR et ENTENDRE l'amère Taubira défendre les magistrats du Parquet:

Une erreur de la droite pour cacher une faute de la gauche

Accusée de laxisme, elle accuse l'opposition d'avoir été laxiste en son temps: c'est pas moi, c'est la droite ! Et d'évoquer donc une erreur juridique de 2004 sur les conditions de prescription des peines, dont il n'est pourtant nullement question à Dreux. Des dizaines, voire des centaines, de détenus pourraient être libérés, lance-t-elle.

Si les responsabilités étaient aussi évidentes, pourquoi avoir convoqué Harlem Désir et J.-J. Urvoas à la rescousse ?
Le premier secrétaire du PS Harlem Désir a qualifié mercredi de "grave faute de la droite" l'erreur juridique commise sous le gouvernement Raffarin en 2004 et relevée depuis par la Cour de cassation, entraînant la remise en liberté de plusieurs détenus." Le Canard enchaîné révèle aujourd'hui qu'une grave faute de droit a été commise en 2004 par le ministre de la Justice, Dominique Perben, sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin", écrivent dans un communiqué Harlem Désir et Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale du PS.
C'est ainsi le Canard enchaîné qui sert à Taubira sur un plateau des arguments juridiques que le gouvernement n'avait pas encore entrevus. En fait, en mars 2012 une loi et non un décret a corrigé cette erreur juridique. En juin 2013, la Cour de cassation n'a d'ailleurs pas manqué de sanctionner l'illégalité du décret Perben". Fallait-il pour autant libérer à Dreux trois condamnés à des peines de prison ferme allant de deux à trois mois?
<br>La balance n'évoque plus les trois détenus libérés à Chartres

Pour rallier l'opinion à elle, cette opinion qui a été "intoxiquée par un discours sommaire, qui consiste à dire, selon elle, que chaque délinquant est un criminel en puissance qu'il faut enfermer", celle donc qui affirmait en septembre: "nous n'allons pas faire croire aux citoyens que nous assurons leur sécurité en multipliant les peines de prison", brandit maintenant la menace d'un lâcher massif de détenus: environ 3.499 condamnés seraient concernés, six ont déjà été libérés, insiste-t-elle depuis le ministère de la Justice. 

Mais parmi ces six-là ne figurent toujours pas les trois de Dreux.

2 commentaires:

  1. On va lui donner raison sur un point : la politique judiciaire, carcérale et policière de la droite "de gouvernement" étant l'exact carbone de la politique de gauche en la matière, effectivement la droite a autant de responsabilité que la gauche .

    Ça fait 40 ans que l'on remet à plus tard, voire à jamais la construction de nouvelles prisons et l'aménagement de l’existant. Pas étonnant qu'à l'époque où l'on tue pour 40 euros, nous manquions de place.
    Sinon son discours est un discours ressassé de gauche, jamais coupables, même pas responsables, ils ne sont au courant de rien et la faute c'est pour les autres !
    Et puis Taubira a un besoin crucial de place pour interner les contestataires pacifiques et chahuteurs de la rentrée, il lui faut à tout prix mettre les cailleras dehors, ça fera peur au citoyen lambda qui se teindra à carreau et ça libérera des places.
    Quant à la droite, inexistante comme d'habitude.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La droite, inexistante, malheureusement. Cela fait monter le front de Marine dans mon entourage.

      Supprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):