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samedi 13 juillet 2013

La politique de Hollande sanctionnée par l'agence de notation Fitch

Fitch déclasse la France de son triple A

La France de Hollande rétrogradée de AAA à AA+

L'agence de notation franco-américaine Fitch Ratings a décidé vendredi de lui retirer son dernier triple A, sésame accordé aux premiers de la zone euro, comme l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Finlande, ce dernier étant le seul, sur huit pays européens, à bénéficier d’une perspective "stable" par les trois agences.
Cette décision va finir par avoir de grandes conséquences sur les marchés, notamment obligataires où les taux d'emprunt tricolores ne devraient pas encore s'envoler. "Le coût de la dette est faible et la France, du fait de son statut d'émetteur de référence de la zone euro, bénéficie d'une flexibilité financière importante", indique  Fitch.

Pierre Moscovici se contente de prendre "acte". Comme Hollande qui prétend pouvoir inverser la courbe du chômage dans les six mois à venir, son ministre de l'Economie veut rêver. "La dette française est parmi les plus sûres et les plus liquides au sein de la zone euro, bénéficiant de taux historiquement bas, preuve de la confiance réaffirmée des investisseurs", a-t-il déclaré.

Divergences de prévisions

Vendredi,
le taux auquel emprunte la France à dix ans a reculé à 2,193%, alors même que la rumeur d'une dégradation de la note par Fitch se propageait dans les salles de marché. Le taux d'emprunt à 10 ans de la France était passé sous 1,8% le vendredi 5 avril 2013 sur le marché obligataire...

L'agence de notation commence par se féliciter que l'équipe Hollande ait engagé, selon elle, un "ambitieux" programme de réformes depuis son arrivée, dont le Pacte national pour la Croissance, la Compétitivité et l'Emploi, plan présenté en novembre. 
"Ces mesures pourraient contribuer à améliorer la croissance et le compte courant de la balance des paiements sur le long terme", veut croire l'agence, mais "les effets des nouvelles mesures sont difficiles à quantifier et il n'est pas certain que toutes les réformes puissent aboutir".

L'Hexagone bénéficie d'un niveau d'inflation faible et peu volatile, positive Fitch, et le taux d'endettement des ménages est modéré, tandis que le taux d'épargne était élevé. La baisse du taux de rémunération du Livret A annoncée pour le 1er août pourrait venir doucher Fitch.


Les incertitudes qui planent sur les perspectives de croissance de la France et qui laissent peu de marges de manoeuvre au gouvernement pour atteindre ses objectifs de consolidation budgétaire ont fini par convaincre Fitch de suivre l'exemple de 
ses rivales, Moody's et Standard & Poor's. 
En novembre 2012, dix mois après Standard and Poor'sc'était au tour de l'agence de notation américaine Moody's de faire perdre son triple A à la France.

Fitch cite notamment les interrogations persistantes à court et moyen termes
sur l'évolution de la production, du chômage et du déficit de l'Etat. D'autant plus que l'agence souligne avoir des divergences avec le gouvernement français sur les prévisions de croissance.

Fitch prévoit une contraction de l'économie française de 0,3% en 2013, puis une croissance de 0,7% en 2014 et de 1,2% en 2015, alors que l'équipe du président François Hollande table sur une croissance de 0,1% en 2013, 1,2% en 2014 et 2% en 2015 et 2016. "Cette divergence dans les prévisions explique la différence entre l'estimation du ratio de dette sur PIB réalisée par l'agence et les chiffres officiels", souligne Fitch.

Les différences portent aussi sur les prévisions de déficit budgétaire
Fitch s'attend à ce que le déficit français soit au-dessus de 3% du PIB jusqu'en 2014, avant de diminuer à 1% du PIB en 2017, à la fin du mandat de François Hollande. Le gouvernement socialiste prévoit, lui, un déficit de 2,9% du PIB diminuant à 0,7% à ces mêmes dates.

Fitch dit s'attendre à une reprise de l'économie française plus lente
que ne l'indiquent les estimations officielles, en raison de l'atonie de la demande externe, de la détérioration de la compétitivité, du chômage élevé et de la consolidation budgétaire.

L'agence dresse un tableau pessimiste de la situation économique de la France
L'économie française est en effet confrontée à plusieurs difficultés structurelles, en particulier un déclin de la compétitivité et de la rentabilité des entreprises, ainsi que des rigidités "persistantes" dans le marché du travail et celui des biens et services.

La dégradation de la note souveraine de la France, privée le 13 janvier par SP de sa note "AAA" avait été suivie d'une mise sous surveillance négative de trois grands établissements bancaires: Société Générale, Crédit Agricole et BPCE perdirent un cran, désormais notés "A", avec perspective stable.
En revanche, BNP Paribas, première banque hexagonale et deuxième de la zone euro, voit sa note confirmée à "AA-". Celle-ci reste d'ailleurs affublée d’une perspective "négative", impliquant un possible abaissement à moyen terme, seulement retardé du fait que ces établissements sont assurés d’un soutien indéfectible des pouvoirs publics en cas de difficultés.
Moscovici n'aura pas manqué de "prendre acte" que l'abaissement de la note de la France par Fitch fragilise la situation de BNP Paribas, mais aussi de Société Générale, Crédit Agricole et BPCE.

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