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jeudi 6 décembre 2012

Peillon promet une formation à 20.000 jeunes "décrocheurs"

Education: se décharger sur les entreprises


70.000 à la fin du quinquennat, grâce à l'alternance et au service civique

Le ministre socialiste de l'Education s'inscrit dans la "continuité" de  la politique de droite.
Mais  "nous allons changer de dimension", s'exclame  Vincent Peillon, lors du séminaire national de lutte contre le décrochage à l'Ecole nationale supérieure de chimie de Paris. 
En six mois, il y aurait "aujourd'hui un résultat qui est déjà de 9.500" jeunes raccrochés, a-t-il affirmé, fixant "un objectif raisonnable de 20.000 jeunes "décrocheurs" (...) à qui nous pourrions [conditionnel inquiétant] proposer d'ici la fin de l'année 2013 une solution [flou artistique]". 

Echec du collège unique
Il a appelé à la "mobilisation" pour atteindre l'objectif fixé par François Hollande de diviser le décrochage par deux sur le quinquennat. Le ministère évalue à 140.000 le nombre de jeunes affectés chaque année.

Absentéistes pour la plupart, des jeunes quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification
-sauf dans l'économie souterraine - et sont majoritairement issus de milieux populaires -voire clandestins-, orientés dans des filières professionnelles sans l'avoir choisi - en fonction de leur aptitude à parler, écrire, lire et compter - et surtout à comprendre la langue commune.

Concrètement, les "décrocheurs" seront "appelés un par un" par les 360 plateformes d'appui et de suivi des "décrocheurs" à partir de début décembre, donc dès maintenant: en avez-vous des exemplesAprès entretien et évaluation de leur niveau scolaire, ils se verront "proposer" -et ça devrait mener à janvier - un parcours personnalisé de retour en formation dans le cadre d'un contrat "objectif formation-emploi", c'est-à-dire en entreprise, et seront accompagnés par un tuteur. 

Sur le papier, le plan prévoit "la désignation d'un référent en charge de la lutte contre le décrochage" prioritairement dans les lycées les plus touchés, et "la mobilisation des places disponibles dans les formations menant à des métiers ayant des besoins de recrutement". Le ministère évoque ainsi 40.000 places en lycée professionnel, dont deux tiers dans la production industrielle. 

Parmi les solutions proposées, l'apprentissage, la formation continue, ou une nouvelle solution mixte service civique-formation et éventuellement un retour dans un lycée classique. 

Sur les 30.000 jeunes qui feront un service civique en 2013, au moins 10% des places seront réservées aux "décrocheurs", a annoncé Martin Hirsch, président de l'Agence du service civique. Ils pourront par exemple mettre en oeuvre une politique "zéro gâchis, zéro déchets", dans les cantines ou aider des personnes âgées à se distraire dans des maisons de retraite tout en suivant une formation et en touchant une indemnité, dont le montant n'a évidemment pas été chiffré
"En se rendant utiles au moins 24 heures par semaine" "nous savons qu'ils reprendront confiance", a expliqué le ministre philosophe. 

Autres possibilités


Des structures innovantes comme le micro-lycée, le lycée de la nouvelle chance, le pôle innovant lycéen, ou le lycée-chantier René Char d'Avignon, où une dizaine de "décrocheurs" ont repris confiance en bâtissant l'année dernière une jardinière en pierres sèches placée sur un rond-point.

En termes d'innovation, la formation professionnelle continue (FPC) existe depuis 1971...


L'ONISEP lancera de nouveaux services, d'abord sur internet, puis sur smartphone. Avec leur code postal, les jeunes verront apparaître les structures d'accueil les plus proches: si ils veulent, ils n'auront plus qu'à se lever avant l'heure de fermeture. De même, ils pourront dialoguer par "chat" avec des conseillers de l'ONISEP, en gardant l'anonymat, s'ils le souhaitent. 

Ni les Onisep, ni les autres structures d'accueil n'ont encore sourcillé sur le manque d'effectifs et de crédits: seront-ils retranchés de l'enveloppe budgétaire que les lycées et collèges devront se partager ?  

Il s'agit d'aider dans un premier temps ceux qui sont sortis du système sans qualification, en attendant les résultats de politiques de lutte contre l'échec qui prendront du temps, comme la priorité au primaire -qui est moins prioritaire que les décrocheurs- et le principe du "plus de maîtres que de classes", a souligné V. Peillon. 

Car les difficultés des "décrocheurs" ont commencé "très souvent dès la grande section, le CP, le CE1", a-t-il souligné. 

"Certains éprouvent de la difficulté, nous transformons cette difficulté en échec, ces échecs finissent par être de l'exclusion", a-t-il déploré, après d'autres ministres avant lui.

Conclusion: les "décrocheurs" sont fichés
Alors que les "livrets scolaires" sont vidés des informations qui pourraient éclairer les professeurs, un nouveau fichier, le SDO – “suivi de l’orientation” – sera mis en place dans les collèges et lycées, via une application nationale dénommée SCONET-SDO. 
Il s’agit cette fois d’un fichage des “décrocheurs”. " Un outil de plus pour lutter contre le décrochage, qui est avec l’absentéisme, un fléau majeur de notre société ", a déclaré Jean Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire au Ministère de l’Education. 
Le dispositif vise à collecter des informations sur les 100 à 150 000 élèves qui abandonnent chaque année. La fiche d’un “décrocheur” devrait comporter son parcours scolaire, le motif du décrochage, ainsi que des commentaires libres. L’utilisation de ces contenus inquiète. Le ministère affirme que ces informations ne seront pas transmises à d’autres administrations, mais les parents d’élèves et les enseignants sont très sceptiques (…). On notera – la circulaire le fait remarquer – que l’article L.313-7, introduit au code de l’Éducation (…), a instauré l’obligation pour les établissements d’enseignement de transmettre les coordonnées de leurs décrocheurs à des personnes et organismes désignés par le préfet ainsi qu’à la mission locale. 
On remarquera d’autre part que le dispositif mis en place sera complété puisqu’une deuxième partie du SDO, un fichage de l’orientation complète de l’élève, devrait voir le jour.

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