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jeudi 19 janvier 2012

Hollande reconnaît que tout n'est plus possible comme avant la crise de la dette

Angoissé, Hollande est obsédé par le projet Aubry et le bilan Sarkozy


Rares plans larges
au cours de la visite-éclair du
candidat PS aux Antilles
qui a suscité peu d'intérêt dans la population


Depuis les Antilles,
le candidat PS prend ses distances avec les agences de notation

Pire qu'une agence de notation: l'électeur
Sous le soleil des Antilles, François Hollande se sent lui aussi placé sous surveillance. En pleine crise financière, et alors que la France vient de perdre son triple A, le candidat socialiste prend un soin méticuleux à éviter "toute image qui pourrait donner l'impression d'une espèce de moment de détente…"

"On voit bien qu'on est observés" , confie le suspicieux. "Et puis les Français ne sont pas dans la fête," croit-il bon d'ajouter. Le candidat qui pense être capable de monter un projet en s'inscrivant simplement en négatif du bilan du Président sortant se croit pourtant attentivement observé par l'UMP, qui n'a qu'à attendre chacun de ses faux pas et reculades.

L'équipe du candidat socialiste a même soupçonné la maire UMP de Basse-Terre, Lucette Michaux-Chevry, d'avoir coupé l'alimentation électrique du gymnase où il tenait un meeting... Si -comme on l'espère- il ne croit pas à tout ce qu'il dit, les media rebondissent en revanche sur toutes ses idées saugrenues.
Ainsi ne leur vient-il pas à l'esprit que les indépendantistes ont pu vouloir lui dire leur façon de penser ?

Plutôt que de prendre le risque d'apparaître dans une ambiance festive, François Hollande a même préféré annuler une visite prévue dimanche dans une association carnavalesque. Dès l'atterrissage, samedi, son porte-parole Bruno Le Roux avait prévenu: "Il va garder son costume pendant trois jours." C'est donc en veste et cravate, la mine grave et le ton cérémonieux, qu'Hollande a traversé la Guadeloupe.
L'obsession du ridicule le pousse ainsi à refuser le port du casque de sécurité dans ses visites-éclairs d'usines.


Marges de manœuvre rétrécie

Il était venu assurer les habitants de l'outremer de l'attachement que leur porte la République, mais il n'a évidemment pas échappé à la question du triple A. La dégradation de la note française est aussi une mauvaise nouvelle pour lui. Ne serait-ce que parce que s'il gagne en mai 2012, comme le lui promettent les sondages, ses marges de manœuvre s'en trouveront rétrécies.
"Nous avions déjà intégré l'ensemble de ces paramètres" assure-t-il en rappelant que "depuis la publication du projet du PS, il y a déjà eu des changements importants du contexte économique". À Paris, Michel Sapin, chargé du programme du candidat, prépare le terrain et l'a assuré: "Le projet sera adapté à la situation extrêmement grave de la France."

La dégratation d'un A par une seule des trois agences de notation n'aura pas plus d'impact sur le contenu du programme qu'il annonce pour fin janvier que sur la politique du gouvernement. Mais, dans ses discours aux Guadeloupéens, Hollande laisse transparaître son angoisse, transmet sa peur et met en garde: "Tout ne sera pas possible, admet-il aujourd'hui. Il y aura nécessairement un renchérissement du coût du service de la dette. Et donc une réduction des marges de manœuvre financières.
Mais il a pour mission de rassurer et de promettre sa protection: "Je ne me mets pas dans les mains des agences de notation (…) Je n'ai jamais dit qu'il fallait conserver le triple A à tout prix pour ensuite être obligé de constater sa perte."


Une grande réforme fiscale

Hollande rêve de remporter la présidentielle pour gagner un peu en sérénité et mise tout sur le début de son éventuel quinquennat piour "redonner confiance".
Un peu à la manière de Nicolas Sarkozy en 2007, François Hollande espère que son élection créera un choc de confiance susceptible de provoquer le retour de la croissance. «Nous allons faire, dès les premières semaines, les grands textes, les grandes mesures qui nous permettront d'être efficaces», explique-t-il. Puis, dans une allusion à la soirée du ­Fouquet's du 6 mai 2007, il prévient: «Quand on ne réussit pas le début, on ne peut pas réussir la fin.»

Pour réussir son début, s'il est élu, Hollande promet notamment une grande réforme fiscale pour réorganiser la distribution des richesses et séduire son aile gauche. "Nous allons demander plus à ceux qui ont plus pour donner plus à ceux qui ont moins", tranche-t-il. Sans plus de détails. Il préfère éluder les demandes de précisions sur ses propositions. Lorsque la presse locale l'interroge sur la question de "l'indexation", il se montre assez flou dans sa réponse. "Le mieux est de traiter ces questions avec calme, méthode et concertation", esquive cet adepte de la langue de bois.

Dans ces moments de grande solitude de l'économiste, c'est dans l'antisarkozysme qu'il tente de trouver refuge.
Samedi soir, en meeting, il avait ainsi pointé la responsabilité du chef de l'État dans la perte du triple A. "Ce n'est pas la France qui a été dégradée. C'est une politique, c'est une stratégie, c'est une équipe, c'est un gouvernement, c'est un président", avait-il polémiqué devant un millier de militants. C'est ce qu'ils attendent et c'est tout ce qu'il a à leur offrir !

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