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lundi 5 décembre 2011

Avis de naissance: data.gouv.fr, site de partage de données publiques

Pour une information à la source

Le gouvernement français a officiellement lancé lundi sa plateforme en ligne de partage des données publiques, data.gouv.fr
, qui vise à rendre facilement accessibles et réutilisables les informations produites par les institutions.

Avec ce site internet, l'Etat français rejoint quelque 28 pays et cinq villes françaises déjà engagés dans le mouvement dit d'open data, dont l'objectif est double :
- assurer une plus grande transparence de l'Etat
- et encourager le développement d'innovations et de nouveaux services en ligne.

Aux Etats-Unis, par exemple, les citoyens se servent d'un site similaire pour comparer les performances des compagnies aériennes et leur ponctualité.
La Commission européenne évalue à 140 milliards d'euros l'impact économique et social de la réutilisation des données publiques dans tous les pays de l'Union européenne.
Ce n'est pas un aboutissement, mais "le commencement de tout", déclare Séverin Naudet, directeur d'Etalab, la mission créée en février dernier par le Premier ministre François Fillon pour mettre en place la politique française d'open data.

Le site data.gouv.fr sera en effet constamment alimenté de nouvelles données.
Celles-ci seront recensées et collectées par des coordinateurs nommés au sein de chaque administration.

La première moisson présentée lundi comporte 352.000 jeux de données allant de dépenses de l'Etat à la qualité de l'air dans le pays, en passant par les ressources de la BBF (Bibliothèque nationale de France), en passant par les secteurs classés en Appellation viticole AOC (lien) ou les permanences d'accès au droit du réseau judiciaire de proximité (lien), par exemple.

Un vaste catalogue qui, estime Séverin Naudet, couvre toutes les thématiques d'action de l'Etat. Ces données proviennent de 90 "producteurs", dont quelques villes et collectivités.

Imaginer les services de demain

Certaines de ces données, notamment la localisation, la nature et la gravité des accidents de la route, n'avaient jamais été publiées auparavant. D'autres étaient publiques, mais dispersées dans des centaines de rapports écrits.

Outre le développement technique du site et la collecte des données, l'équipe d'Etalab, composée de 7 personnes et d'une petite dizaine de développeurs, a dû mettre en place un cadre juridique et politique adapté à la publication et à la réutilisation de ces données.

A ce stade, le projet a coûté 900.000 euros hors taxes. Difficile en revanche d'évaluer le coût de fonctionnement normal du site une fois lancé, précise Séverin Naudet.

L'ambition gouvernementale est d'accompagner l'éclosion d'une économie des applications et des services en ligne.

"Nous faisons appel aux entrepreneurs d'Internet pour imaginer les services que l'Etat n'a pas encore créés", déclarait Nicolas Sarkozy en avril dernier lors de l'installation du Conseil national du numérique (CNN).

Les exemples d'applications développées à la faveur de sites de partage de données publiques sont légion aux Etats-Unis et en Angleterre, deux pays précurseurs du mouvement de l'open data.
FlyOnTime.us permet ainsi aux voyageurs américains de comparer les performances des différentes compagnies aériennes sur un même trajet, et de se renseigner sur les durées moyennes d'attente. UK Pharmacy offre aux Britanniques un service de localisation rapide de la pharmacie la plus proche.

Encourager l'utilisation par le grand public

En France
, de nombreuses applications se sont également développées avec la mise en place de sites d'open data dans deux départements et 5 villes (Nantes, Rennes, Paris, Montpellier et Bordeaux).
Le site KelQuartier.fr permet par exemple aux utilisateurs de chercher, en fonction de leurs préférences, le quartier qui leur est le plus adapté.

En guise d'exemple, l'équipe d'Etalab a également créé une application avec certaines données publiées sur data.gouv.fr. Elle permet de comparer, sur les 60 dernières années, l'importance des différents postes de dépense des Français par rapport à leur revenu.

Pour Etalab, le grand défi des mois et années à venir sera d'encourager l'utilisation des données par le grand public. Un défi qu'elle a l'intention de relever avec un programme de soutien à l'innovation appelé Dataconnexions.

Ce programme sera lancé mi-janvier en partenariat avec des acteurs privés et publics parmi lesquels Orange et l'institut de recherche numérique Inria.

Sur le modèle américain, Dataconnexions organisera des concours annuels et bimensuels de réutilisation de données, récompensant les meilleurs services.

Pour aider à sensibiliser et à former toute une génération de développeurs, une collaboration pédagogique avec plusieurs écoles d'ingénieur sera également lancée.

"Idéalement, dans un an, la plateforme sera plus efficace, il y aura encore plus de données, et surtout on aura vu se développer un très grand nombre de services et d'applications", espère Séverin Naudet.

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