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vendredi 18 novembre 2011

Allègre doute des capacités de Hollande en temps de crise

Claude Allègre : “Hollande n’est pas un pilote de grand vent”


François Hollande n'inspire pas le respect de ceux qui le connaissent le mieux dans son propre camp.

Le débat socialiste des primaires a permis de compléter le portrait de Hollande
Son ex-concubine ne l'a pas épargné
Désirdavenir Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes, a éreinté François Hollande. Sur la capacité de gestionnaire du président de Conseil général, elle a critiqué les hausses d’impôts de la Corrèze endettée jusqu'au cou. " Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique? Une seule ?", a-t-elle demandé, vacharde, dans Le Figaro.
Elle connaît le père de ses enfants de l'intérieur (!) et ne manque pas de raisons de le dézinguer :" François Hollande avait promis un livre sur son projet, il publie une compilation de discours et Martine Aubry se contente d'écrire une lettre aux Français ", déplora le poil à gratter socialiste.

La Ch'tite Aubry n'a pas fait de quartier
"Gauche molle", "propositions floues", "utilisation des mots de la droite", "candidat du système" : le portrait que la Ch'tite Aubry a dressé de François Hollande, si acerbe et violent soit-il, apparaît chaque jour plus fidèle.
On le sait désormais, elle était justifiée à dénoner le manque de constance de François Hollande: " J'ai dit qu'il avait changé d'avis sur l'éducation et demandé comment il finançait. Il a changé d'avis sur la loi Hadopi, il a changé d'avis sur la règle d'or, a ainsi relevé la maire de Lille.
L'accord falsifié sur le nucléaire avec les altero-écolos d'Europe Ecologie-les Verts le décrédibilise encore aujourd'hui du fait de sa versatilité et son hypocrisie.
Sur TF1, Martine Aubry a réitéré ses critiques sur la "gauche molle", parlant de la nécessité d’une "gauche forte qui ait véritablement des lignes".
Sur France 3, interrogée sur le tempérament de son adversaire, François Hollande avait répliqué: "le problème n’est pas d’être coriace ou pas coriace. C’est d’être crédible ou pas crédible". LOL !
Or, l'un comme l'autre est impliqué dans le vrai-faux accord PS-EELV sur le MOX.
Depuis, le choix des militants suscite des réactions acides du milieu
Après Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, qui l'avait qualifié de "capitaine de pédalo" dans une "saison des tempêtes", c'est maintenant Claude Allègre, qui y va de sa petite formule.
Paris Match - François Hollande a-t-il raison de ne pas céder à Europe Ecologie sur le nucléaire ?
Claude Allègre. Bien sûr qu’il a raison. Il ne peut pas faire passer le PS sous la table. Les Verts sont favorables à la décroissance. Ils font de l’idéologie. Ils sont contre tout. Ce n’est pas le cas du PS. Aujourd’hui, plus personne n’est favorable au tout-nucléaire. La diversification énergétique est la priorité de tous les gens sérieux. D’abord parce que les réserves d’uranium ne sont pas infinies. Ensuite parce que le nucléaire évolue et devient plus sûr. Enfin parce que l’Allemagne va nous acheter du nucléaire...

Monti, Papademos… Ce sont les marchés qui choisissent les Premiers ministres, désormais ?
C’est une première historique qui pose beaucoup de questions. Aujourd’hui, les marchés sont très rapides, et la démocratie est très lente, en particulier en régime parlementaire. On voudrait que la démocratie gouverne les marchés ; c’est l’inverse qui se passe. Notre défi de ce siècle est de remettre les choses dans l’ordre. C’est pourquoi la taxe sur les transactions financières est plus indispensable que jamais : elle ralentira les marchés.

L’Europe peut-elle s’en sortir ?
Il faut chambouler toute l’organisation européenne. Il faut dissocier l’Euroland (à 17) et l’Union européenne (à 27), qui n’est qu’un grand marché. Aujourd’hui, les choses tiennent encore grâce au couple franco-allemand, mais on se demande bien où sont passés Barroso et la Commission de Bruxelles.

La France a-t-elle, selon vous, déjà perdu son triple A ?
Non, pas du tout. Tous ceux qui se livrent à un petit jeu autour de cette question ne rendent pas service à leur pays et même à toute l’Europe. Si la France sombrait, l’Allemagne sombrerait également tant nos destins sont liés. Il faut aussi se calmer. La France a une dette de 1 700 milliards d’euros ; les actifs gérés par la BNP Paribas ont été estimés en 2010 à plus de 3 000 milliards de dollars. Nous ne sommes donc pas dans des ordres de grandeur aussi pharaoniques qu’on le dit. Mais il faut prendre des décisions, par exemple séparer les banques qui prêtent aux particuliers et aux acteurs économiques et les banques spéculatives.

Est-ce que François Hollande patine ?
Il n’est pas adapté aux crises. On l’avait déjà vu au PS quand cela tanguait. Ce n’est pas un pilote de grand vent. Mélenchon a raison. C’est en revanche le point fort de Nicolas ­Sarkozy. On peut discuter certains aspects de son quinquennat ; mais le président est excellent dans les tempêtes.

Pour qui voterez-vous ?
Je ne vous le dirai pas. Je plaide pour un gouvernement d’union nationale. L’alliance entre les Verts et le PS, comme celle entre la droite et l’extrême droite, sont contre nature. En revanche, entre la droite et la gauche, les points de vue se sont rapprochés. Le PS n’est plus pour l’économie ­administrée ; Sarkozy est devenu ­keynésien. Bien sûr, il y a encore des différences de sensibilité, mais il ­serait bien que Sarkozy, Hollande, Collomb, Vallini… travaillent ensemble. Je suis pour l’équipe de France !

L’ex-ministre de l’Education de Lionel Jospin est l’auteur de " Peut-on encore ­sauver l’Europe ? " (éd. Plon).

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