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mercredi 18 mai 2011

Affaire DSK: Indécence des propos de BHL


Bernard-Henry Lévy explose à son tour




Au Festival de (Strauss-) Kahn

BHL fait son cinéma

A chaud, il s'insurgeait sur son blog dès le lundi 16

Sur cet ami directeur général du FMI, "dès la première seconde", BHL donne dans son blog un témoignage objectif, mais n'est pas Zola qui veut et les "J'en veux" de BHL n'ont pas la classe d'un certain "J'accuse", une allusion faible mais déplacée, à un grand procès qui divisa la France.

L'ami parfait
"Et ce que je sais, encore, c’est que le Strauss-Kahn que je connais, le Strauss-Kahn dont je suis l’ami depuis vingt cinq ans et dont je resterai l’ami, ne ressemble pas au monstre, à la bête insatiable et maléfique, à l’homme des cavernes, que l’on nous décrit désormais un peu partout : séducteur, sûrement ; charmeur, ami des femmes et, d’abord, de la sienne, naturellement; mais ce personnage brutal et violent, cet animal sauvage, ce primate, bien évidemment non, c’est absurde."
Lien PaSiDupes

Procès d'intention
J’en veux, en France, à tous ceux qui se sont jetés sur l’occasion pour régler leurs comptes ou faire avancer leurs petites affaires.

J’en veux aux commentateurs, politologues et autres seconds couteaux d’une classe politique exaltée par sa divine surprise qui, sans décence, ont, tout de suite, dès la première seconde, bavé leur de Profundis en commençant de parler de « redistribution des cartes », de « nouvelle donne » au sein de ceci et de cela, j’arrête, car cela donne la nausée.

J’en veux, car il faut quand même en nommer un, au député Bernard Debré fustigeant, lui, carrément, un homme « peu recommandable » qui « se vautre dans le sexe » et se conduit, depuis longtemps, comme en « misérable ». "

Morning glory
De bon matin mardi 17, BHL était "vénère" au micro de Pascale Clark sur France Inter pour cracher sa rage à propos du traitement infligé à son vieil ami de vingt cinq ans, Dominique Strauss-Kahn. « Je suis très en colère, très en colère des commentaires que j'entends ici et là (...) Cette avalanche de blabla, cette façon qu'ont les uns et les autres de s'instituer chroniqueur judiciaire, cette façon que l'on a de disserter sur les crimes sexuels... Tout ça est absolument répugnant ! » a-t-il lancé par téléphone.
Il ne suffit pas d'en vouloir au monde entier, une fois découvert, pour avoir raison.

BHL fustige le principe d'égalité des citoyens devant la loi

Le procureur BHL s'ingère dans le système judiciaire américain
et s'insurge contre le traitement infligé à DSK, qui ne tient pas compte de la personnalité du prévenu, selon lui. Bien que son honorable ami ait les moyens, plus que le commun des mortels, d'espérer une libération sous caution et bien encore qu'il puisse attendre son procès dans confortable appartement personnel, le philosphe nanti pousse un coup de gueule populaire mais pourtant inégalitariste : « C'est absolument dégueulasse, on sait bien que tout le monde n'est pas pareil ! On sait bien que quelqu'un comme DSK est évidemment traité par l'opinion d'une manière différente. On sait très bien qu'il y aura une meute de photographes pour l'humilier, pour guetter le moindre frémissement de son visage. Donc c'est un argument faux ! Tout le monde n'est pas tout le monde !, assure l'intellectuel, héritier nanti et nourri au caviar de la gauche. Le président du FMI, l'homme qui était au bord d'être candidat à la présidence de la République française menotté, il est évident que ce n'est pas un quidam. Cette justice américaine est d'une formidable hypocrisie, elle est d'une tartufferie que je connais mais qui me saute au visage aujourd'hui » a-t-il expliqué.
Aucune critique qu'il puisse s'appliquer à lui-même ou à ses camarades de la presse militante.

Le présidentiable socialiste a dû abandonner sa suite au Sofitel pour une cellule

"Secret de polichinelle"

Depuis le dimanche fatal, certains hommes politiques et journalistes ont parlé du passé sulfureux de DSK, écrivant ou expliquant que son attirance maladive pour les femmes était « un secret de polichinelle ». De quoi exaspérer le méprisant BHL ce matin : «
J'en ai marre de ces petits messieurs qui disent "mais on savait, c'était un secret de polichinelle" (...) Ecoutez, que ces petits mecs, s'ils savaient tout ça, pourquoi ne le disaient-ils pas ? Dominique Strauss-Kahn est à terre, il est traité comme très peu d'hommes ont été traités dans l'histoire des démocraties modernes et vous avez des mecs qui se répandent en propos absolument indécents ! Qu'est ce que c'est de dire ça au moment où il joue sa vie, son destin ? Il dort en prison, je connais cette prison effroyable. Choisir ce moment-là pour devenir déballer son paquet, c'est absolument dégueulasse ! (...) Ils viennent applaudir la guillotine médiatique ».

Culpabilité
Naturellement, Pascale Clark a interrogé BHL sur les faits, pour savoir s'il pouvait à cette heure avoir des doutes à l'égard de son ami. « Est-ce que je doute de quoi, vous vous foutez de ma gueule ? a vitupéré déstabilisé le grossier, se sentant mis en cause. Vous pensez une seconde qu'on serait amis si je pensais que DSK était un violeur compulsif, un homme de Néandertal, un type qui se conduit comme un prédateur sexuel avec les femmes qu'ils rencontre ? Tout ça est absolument grotesque ! Je ne pense pas complot mais je dénonce un emballement judiciaire et médiatique qui est en train de fabriquer un coupable ». « Cette diabolisation de DSK, je la trouve atroce ! Un jour les gens se réveilleront et se diront "mais mon dieu qu'est ce qu'on a fait, nous avons été lamentables !" » a-t-il prédit.

BHL à la rescousse de DSK : une « honte pour la France » selon la presse américaine

Déliquescence

La tribune publiée par Bernard-Henri Lévy pour « défendre » son « ami » Dominique Strauss-Kahn suscite la consternation aux Etats-Unis.

Morceaux choisis.

Lundi, l’écrivain Bernard-Henri Lévy a mis en ligne un papier intitulé « Défense de Dominique Strauss-Kahn ».
Cette tribune sera reprise dès le lendemain sur le site de l’hebdomadaire Le Point. Son propos ? L’expression d’une colère quant aux circonstances exactes qui ont entouré l’arrestation à New-York de son « ami de vingt-cinq ans », Dominique Strauss-Kahn, à la suite d’une accusation de tentative de viol par une employée de l’hôtel Sofitel.
Mardi matin, au micro de France Inter, BHL a démenti les rumeurs faisant état de comportements menaçants de l’ex-dirigeant du FMI à l’encontre des femmes. Interrogé (à 4’20) par Pascale Clark à propos d’un éventuel doute, l’écrivain a répondu sur un ton cinglant : « Vous vous foutez de ma gueule ? Vous croyez que j’aurais été ami si je croyais une seconde que Strauss-Kahn était un violeur compulsif ? Tout cela est grotesque !"

Quelques heures plus tard, BHL a réitéré avec la même véhémence sa défense de DSK sur l’antenne de CNN. Un site américain, The Daily Beast, avait auparavant traduit et reproduit son billet en défense de l’homme incarcéré dans la prison de Rikers Island. Aussitôt, les réactions indignées parmi les journalistes locaux n’ont pas manqué d’apparaître.

Pour le New York Times, Maureen Dowd observe, non sans malice, que BHL n’a pas évoqué l’affaire Dreyfus pour illustrer son plaidoyer. Melissa Bell du Washington Post est davantage affligée : « C’est une méthode classique pour des avocats de la défense de blâmer la victime dans une affaire de viol. Il est honteux que Lévy ait adopté la même tactique ».
Au sein même du media US qui a publié la chronique de BHL, un célèbre chroniqueur, Andrew Sullivan, se révèle lapidaire : « Il se manifeste pour défendre sa classe ».

Dans un article publié par le populaire Huffington Post, Asher Smith a la plume acérée, fustigeant – à propos de l’argumentation de BHL- une « rationalisation pathologique de l’agression sexuelle ». Dans le même sac, les deux compères ?

Pour Ben Smith de Politico, à propos de « la défense de Dominique Strauss-Kahn par Bernard-Henri Lévy, plus connu récemment pour avoir embarqué la France et nous autres en Libye », on « doit la lire pour y croire ».

Quant à Jonah Goldberg du National Review, il est impitoyable : « Je suis fier de vivre dans un pays dans lequel une femme de ménage peut faire débarquer un dirigeant international d’un avion en partance pour Paris. Si ce genre de chose est impossible en France, eh bien honte à la France et honte à Lévy pour penser différemment ».

Taylor Marsh, analyste politique pour The Moderate Voice, ne manque pas de métaphores pour réagir à l’attitude de BHL : « Il est le Charlie Sheen de la philosophie, le Donald Trump de la bouffonnerie carriériste, la version Wall-Mart de Sartre ».

Après avoir ironiquement dépeint la plaignante en « agent d’une conspiration transatlantique et anti-socialiste », Tom Scocca de Slate échafaude d’autres extrapolations piquantes : « Si Lévy avait accablé Kadhafi comme il défend Strauss-Kahn, les Marines seraient actuellement en train de protéger Tripoli ».

Plus sévère, le site Feministe - on n'est pas en France - qualifie la tribune de BHL de « bel exemple de blâmons-la-victime et de mes-amis-ne-peuvent-commettre-aucun-mal ».
D’autres préfèrent adopter un ton plus caustique.

C’est le cas de Matt Duss. Ce membre d’un think-tank de Washington a exprimé sur Twitter son agacement au sujet de BHL au point d’envisager des représailles radicales : renommer- à nouveau- les fameuses « frites françaises » (French Fries) en « frites de la liberté ».

Relayé par le Wall Street Journal-un quotidien d’ordinaire plus favorable à l’endroit de Bernard-Henri Lévy, le billet le plus ravageur résulte de la plume talentueuse de Matt Welch : intitulé « BHL, la honte nationale de la France », son auteur dresse un bilan sans concessions de l’intéressé. Un homme qualifié de « millionnaire narcissique doté de chemises sans boutons » et aux multiples « professions prétendues ».

L’image déboutonnée de la France

En raison de sa critique véhémente de la justice américaine et de son soutien à l’égard d’un homme considéré aux Etats-Unis comme un criminel présumé, Bernard-Henri Lévy semble avoir rapidement perdu toute crédibilité pour une bonne partie de l’intelligentsia outre-Atlantique. Pourtant, quatre mois auparavant, il était encore accueilli chaleureusement par la plupart des grands networks audiovisuels. Quitte à faire- déjà- ricaner certains téléspectateurs : le 12 janvier, BHL, reçu par le célèbre animateur Stephen Colbert, avait dû endurer avec le sourire les sarcasmes de l’interviewer, visiblement peu impressionné par le personnage.

VOIR et ENTENDRE comment BHL se fait chambrer
Aujourd’hui, en reprenant à son compte les insinuations douteuses et autres spéculations hasardeuses de certains défenseurs zélés de DSK, Bernard-Henri Lévy s’avère finalement contre-productif en polarisant davantage l’opinion publique américaine. Les aléas de l’expédition libyenne –dont il est l’un des principaux responsables- n’auront pas rendu plus humble le va-t-en-guerre du café de Flore. Et malgré leurs inébranlables certitudes, il est parfois des amis à la rescousse qui précipitent, ce faisant, une chute inéluctable.

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