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mardi 16 mars 2010

Régionales: la gauche maquille sa confusion en fusion

Les magouilles de l'opposition au second tour, région par région

Les oppositions de personnes s'ajoutent aux divergences de projets

=> Seulement 7 accords à gauche mardi 16 mars à 6h30 du matin

Après un jour et deux nuits, les maquignons du PS, du Front de gauche et d'Europe-Ecologie se sont rapprochés dans seulement 7 des 22 régions : Alsace, Champagne-Ardenne, Corse, Lorraine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

=> Trois refus d'entente

3 régions continuent de se déchirer : Bretagne, Limousin et Nord-Pas de Calais, où les désaccords persistent et pourraient mener à des triangulaires.

=> Les négociations qui se poursuivaient dans la plupart des régions ne préjugent pas un risque particulier de rupture, mais plutôt la difficulté de ménager des amours-propres et des ambitions peu compatibles et de néanmoins préserver la sérénité des conseils régionaux à venir, autant que faire se peut à gauche. Pour autant, le respect de la proportionnelle n'est déjà plus aussi automatique qu'au moment des accords pré-électoraux et l'application des engagements provoque d'ores et déjà les frictions qui n'augurent rien de bon des prochains débats et de la défense des intérêts des populations régionales. Construire ensemble n'est pas naturel à ceux qui n'ont jamais partagé qu'une culture de dénigrement et d'opposition.
Les formations politiques ont jusqu'à mardi, 18h, pour présenter leurs listes.

Alsace

Les têtes de liste d'Europe Ecologie et du PS en Alsace ont présenté lundi leur liste fusionnée, en vue du second tour. Ils espèrent parvenir à une alternance "historique" dans l'une des deux seules régions restées à droite en 2004.
La liste fusionnée, qui sera conduite par le socialiste Jacques Bigot, comprend 26 noms issus de la liste PS et 21 venus d'Europe Ecologie, soit une répartition proportionnelle à leurs scores respectifs au premier tour, qui consacre donc l'amère déception des Verts qui se voyaient déjà prendre la tête de la région.
La liste des deux Jacques est issue d'un "accord de gouvernance équilibrée", prétend Fernique, le meneur des écologistes, qui s'exprimait sous le contrôle du socialiste Jacques Bigot, à son côté.
Les listes s'étaient mises à deux pour obtenir dimanche 34,57% des voix au premier tour, soit quasiment le même score que la liste unique de la majorité, menée par l'UMP Philippe Richert (34,94%), dans un scrutin marqué par un taux d'abstention record de 56,64%, contre 53,64% au niveau national. Le second tour, auquel participera également le Front national dans le cadre d'une triangulaire, s'annonce donc particulièrement serré, dans cette région qui n'a jamais été gérée par la gauche. Le vote des électeurs du FN est donc déterminant et confirmera -ou non- qu'il peut s'accommoder de la gauche, dont les communistes, en Alsace.
Interrogé de son côté sur les sujets annoncés de désaccords majeurs entre les deux partenaires - notamment sur le nucléaire, le tracé du futur TGV Strasbourg-Lyon ou la politique de développement de l'aéroport de Strasbourg -, l'autre Jacques a assuré -non sans un aplomb prometteur de dialogue sincère- que le PS et Europe Ecologie n'avaient aucun "désaccord qui empêche de gérer la région"...
Le leader du Mouvement écologiste indépendant (MEI), Antoine Waechter, qui fut le candidat des Verts à la présidentielle de 1988, avant de prôner pendant longtemps une ligne de "ni droite ni gauche", est 3e sur la section du Haut-Rhin de la liste fusionnée, pour simplifier les rapports !

Bretagne

En guise de fusion de leurs listes , Europe Ecologie et le PS n'ont réussi qu'à créer la confusion.

Pour le second tour des régionales en Bretagne, il y aura donc une "triangulaire", ont confirmé lundi soir à Rennes les chefs de file des deux listes rivales, à la suite d'annonces et de désaveux successifs dignes de la rive méditerranéenne.
"Je regrette que nous n'ayons pas abouti à un accord", s'est étonné la tête de liste d'Europe Ecologie, Guy Hascoët, à l'issue d'une journée de négociation tendue. "On est confronté à une vision hégémonique d'un parti vis-à-vis d'un camp", a-t-il regretté.
En effet, le chef de file du dominateur PS et président sortant de la région, Jean-Yves Le Drian, de son côté, n'est pas disposé à partager. "Malgré notre volonté d'ouverture, la position de M. Hascoët est restée intangible", a accusé Jean-Yves Le Drian devant la presse. Il a "préféré le choix de passer en triangulaire, mal élu, au lieu d'une dynamique enthousiasmante", a-t-il tenté d'expliquer.

En Bretagne, la liste de J.-Y. Le Drian qui fédérait le PS, le PCF et des dissidents Verts -façon compromission en Poitou Charentes- se targue d'avoir terminé largement en tête à l'issue du premier tour, avec 37,19% des voix, contre 23,73% à la tête de liste UMP, Bernadette Malgorn et 12,21% à Europe Ecologie.
"Je suis déçu, chacun prend ses responsabilités" et "nous allons poursuivre notre mobilisation dans le cadre d'une triangulaire", a-t-il répliqué avec hauteur, soulignant qu'il y avait déjà l'onction d' "écologistes patentés" sur sa liste.
Le Drian se dit rassembleur
Il avait reçu dès le 1er tour le soutien de militants écologistes regroupés sous la bannière Bretagne Ecologie. Deux conseillers régionaux Verts sortants, Marie-Pierre Rouger et Haude Le Guen, entendent conserver leurs voitures de fonction et figurent déjà sur sa liste, mais elles ont été suspendues par leur parti...
La masse des champs de maïs transgéniques de Dany-le-rouge et Joseph Bové a visiblement contaminé les quelques anti-OGM bretons authentiques !

Les accords pré-électoraux ne sont déjà plus tenus
Guy Hascoët a précisé que la fédération bretonne d'Europe Ecologie avait "libéré les autres fédérations" régionales "de leur obligation de solidarité à notre égard, pour ne pas nuire à la dynamique nationale". Ils s'étaient pourtant engagés à rester solidaires et d'appliquer à toutes les régions la règle du tout ou rien... "Nous allons montrer que nous avons un socle politique" en Bretagne "et que nous n'avons pas à accepter d'aller à Canossa", a défié le Verts.
Selon les comptables des deux partis, Europe Ecologie revendiquait 14 ou 15 sièges dans les négociations dans le futur exécutif, mais le PS n'est disposé à en accorder que 10, refusant de partager les sièges de "la prime majoritaire".
Ainsi, les électeurs sauront d'avance dans quoi il ne faut pas mettre le doigt le dimanche 21 mars.
Quant aux projets, ils ne sont pas plus compatibles que les individus. Les abstentionnistes auront donc toutes les raisons de se manifester.

Champagne-Ardenne

Avec elle, Europe Ecologie a fondu lundi ses militants à la liste de rassemblement à gauche menée par le président sortant DVG Jean-Paul Bachy. Eric Loiselet, tête de liste écologiste jusqu'au second tour des régionales, a officialisé sa soumission.
L'alliance, conclue en milieu d'après-midi, n'est pas une bonne affaire pour les écolos dont l'apport sera modeste. Ils ne pèseront pas lourd, puisque seulement cinq conseillers régionaux Europe Ecologie seront en position d'éligibles sur la liste de gauche.
"La fusion permet la présence de deux conseillers dans la Marne et d'un dans chaque autre département de la Champagne-Ardenne", a compté Eric Loiselet, qui semble ravi de faire nombre. "C'est un accord qui nous satisfait d'autant que Jean-Paul Bachy a confirmé son intérêt pour les thèses que nous défendons, comme le combat contre la précarité énergétique ou la création d'emplois dans l'économie verte", a-t-il pavoisé. Les électeurs verraient-ils la différence s'ils se laissaient aller ?

Eric Loiselet ne pouvait décemment pas faire le délicat
En tant qu'ancien socialiste responsable du pôle écologiste au PS, il avait la souplesse requise pour se soumettre à son mâle dominant. En revanche, le parti de Daniel Cohn-Bendit n'est pas ravi de l'acquisition tardive de cet entriste opportuniste, arrivé dimanche soir en quatrième position avec 8,48% des voix.
L'abstention a été de 56,95% en Champagne-Ardennes.

Corse

La gauche offrira l'apparence d'un visage uni pour le second tour des élections territoriales en Corse, mais en fait une face profondément ridée. Les quatre listes engagées au premier tour ont décidé de rafraichir la façade lézardée avant la mise en vente du 21 mars.

Lundi soir, à l'issue d'une réunion d'une dizaine d'heures à Venaco (Haute-Corse), Paul Giacobbi, le député radical de gauche de Haute-Corse, qui conduisait la liste soutenue par le PS et qui a réalisé le meilleur score à gauche dimanche: 15,48% des voix (sic), a déclaré que les quatre listes avaient accepté de se fondre dans le maquis de gauche pour afficher leur unité jusqu'à dimanche prochain.

Au vu des résultats du premier tour, la presse militante assure déjà que cette liste de bric et de broc sera en position très favorable pour l'emporter. Les quatre listes de gauche ont certes obtenu un total de 40,1% des voix au premier tour. Les trois listes de gauche assujetties à Giacobbi sont celles du Front de gauche (10,02%) conduite par un élu à l'assemblée sortante, Dominique Bucchini (PCF), celle soutenue par le PRG et conduite par le maire radical de gauche de Bastia, Emile Zuccarelli (8,05%) et la liste social-démocrate du maire d'Ajaccio, Simon Renucci (6,64%).
La presse n'est donc pas en mesure de garantir que la coalition sera en état de gérer la région. Est-elle seulement capable de séduire la majeure partie des abstentionnistes ?
L'UMP est arrivée en tête avec seulement 21,34%, mais l'abstention est le principal parti en Corse comme ailleurs. Parmi les 37,62% se joue la différence.

Trois de ces listes pouvaient se présenter au second tour ayant obtenu plus de 7% des suffrages au premier. Celle de M. Renucci n'était pas parvenue à ce résultat mais était autorisée à fusionner car ayant dépassé le seuil de 5%.
Au terme des pourparlers, les représentants de la gauche ont décidé que, en cas de victoire, c'est M. Giacobbi qui présiderait le conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et M. Bucchini l'assemblée.
La liste de M. Giacobbi obtiendrait aussi cinq des neuf postes de conseillers exécutifs, celle de M. Zuccarelli deux et celles de MM. Bucchini et Renucci un chacune.
La liste de gauche pour le second tour doit souligner dans sa profession de foi sa volonté de rompre avec la politique de la majorité de droite au pouvoir depuis 2004 et, au plan national, avec celle de la majorité et du gouvernement, a indiqué M. Giacobbi.

Limousin

La liste d'alliance PCF-Parti de gauche-NPA conduite par Christian Audouin (PCF) a annoncé lundi son intention de se maintenir au second tour, bien que créditée de 13,13% des voix au 1er tour des régionales en Limousin. C'est donc une triangulaire que la gauche a voulu, après l'échec des négociations avec le PS.
"Malgré notre appel à l'unité, on est conduit à se maintenir au second tour, par la faute entière et exclusive de la fédération PS de Haute-Vienne", a expliqué sans conviction Stéphane Lajaumont, porte-parole du NPA et n°3 de la liste "Limousin, terre de gauche" en Haute-Vienne.
Selon le trotskiste, le PS, dont la liste conduite par le président sortant Jean-Paul Denanot est arrivée en tête au 1er tour avec 38,05% des voix, a refusé la présence d'un anti-républicain dans la liste départementale de Haute-Vienne.
Christian Audouin (PCF), tête de cette alliance PCF-Parti de gauche (Mélenchon)-NPA présentée comme un cas d'école, a confirmé que "le PS avait rompu unilatéralement" tout en précisant qu'il restait "disponible pour reprendre les discussions avec le PS jusqu'à la limite des horaires imposés par l'imprimerie pour les bulletins de vote".
Cet exemple de mésentente profonde est symptomatique de ce qui attend les régions lorsqu'elles jouent le jeu des apparences contre la réalité des rivalités. Un jeune en a fait les frais en Ile-de-France à Vitry-sur-Seine, où le PS et Le PCF se sont disputés une bande de terrain jusqu'à ce que l'irréparable se produise. Lire PaSiDupes (cf. libellé)
"Pour nous, il était hors de question de mener une triangulaire, on est catastrophés", a ajouté le communiste. Dans la journée, un accord semblait pourtant se dessiner pour la constitution d'une liste d'alliance au niveau régional intégrant 3 PCF, 2 NPA et un représentant du Parti de gauche, a-t-il feint de regretter.
L'entourage de Jean-Paul Denanot a donc officiellement consommé le rejet de l'alliance avec les PCF-PG-NPA. Dimanche soir, le président sortant de la région avait pourtant exprimé son accord à la constitution d'une liste d'alliance intégrant le PS, l'alliance PCF-PG-NPA et Europe-Ecologie (9,74%).
Le PS est archi-favori pour conserver la gestion de cette région et pense pouvoir revenir à ses vieux démons hégémoniques.

La liste de la majorité, emmenée par Raymond Archer, a recueilli 24,16% des voix, mais le réservoir des abstentionnistes est de 46,18%.

Lorraine

Le Parti socialiste (PS) et Europe Ecologie (EE) ont annoncé qu'ils iraient "rassemblés" au 2e tour des élections régionales en Lorraine, lundi à Maizières-lès-Metz (Moselle).
"A l'issue du 1er tour, nous nous sommes retrouvés avec EE dans une grande facilité", a déclaré à des journalistes le sénateur (PS) Jean-Pierre Masseret, président sortant de la Lorraine. "Nos amis écologistes auront huit places éligibles sur nos listes communes", a-t-il ajouté.
La liste PS, qui avait reçu au 1er tour le soutien du Parti communiste et du Mouvement républicain et citoyen de Jean-Pierre Chevènement, est arrivée en tête dimanche avec 34,36% des suffrages à l'issue d'un scrutin marqué par un taux d'abstention record de 58,45%.
EE n'a obtenu que 9,16% des voix, en repli de près de sept points par rapport aux élections européennes, alors que le parti écologiste s'était vu offrir douze places éligibles sur les listes socialistes.
"Je n'aurai pas d'atermoiements sur notre résultat du 1er tour", a répondu Daniel Beguin, le meneur d'EE. "L'écologie a reçu toute sa place (sur les listes de 2e tour du PS) et nous nous y retrouvons", a-t-il souligné.
Laurent Hénart, qui n'a réuni que 23,77% des suffrages à la tête de la liste de la majorité présidentielle, a par ailleurs indiqué lundi qu'il reconduirait "la même équipe" au 2e tour.

Dimanche soir, le radical valoisien avait reconnu que "si ce sont les mêmes qui vont voter (le 21 mars), la région ne peut pas être regagnée".
Arrachée à la droite en 2004, la Lorraine devrait rester à la gauche à l'issue d'une triangulaire qui doit l'opposer dimanche à la majorité présidentielle et au Front national, arrivé en 3e position avec 14,87% des voix.

Midi-Pyrénées

Le Parti socialiste et Europe Ecologie ont conclu lundi un accord pour le second tour des élections régionales en Midi-Pyrénées, permettant une possible entrée au Conseil régional des écologistes, a-t-on appris auprès de leur chargé de communication, Philippe Gagnebet.
Europe Ecologie détiendra "15 candidats en position éligible" sur la liste commune, a préciséPhilippe Gagnebet, soulignant que les deux formations s'étaient mises d'accord sur un texte commun pour la profession de foi.
Le responsable presse pour la liste PS, Pascal Jalabert, a confirmé cet accord, qui sera signé sous réserve qu'un accord national soit conclu, a-t-il dit.
La liste PS menée par le président sortant du conseil régional Martin Malvy était arrivée dimanche en tête sur l'ensemble des huit départements de la région, remportant 40,93% des suffrages exprimés. Europe Ecologie, emmenée par Gérard Onesta, était arrivé en troisième position avec 13,46%, derrière la liste de l'UMP (21,75%).
"Les négociations se sont bien passées", a encore assuré Gagnebet en se félicitant de la rentrée attendue de candidats d'Europe Ecologie au Conseil régional de Midi-Pyrénées, qui n'en compte aucun actuellement.

A 74 ans, Martin Malvy brigue un troisième mandat à la tête de la Région, dont sept des huit départements sont aux mains de la gauche, est désormais assuré de l'emporter au second tour avec une confortable majorité.
Au premier tour, la liste socialiste a obtenu plus de 40% des suffrages dans plusieurs départements, dont la Haute-Garonne (40,74%), le Lot (47,69%), le Gers (42,71%) et l'Ariège (42,95%).

Quant à la liste d'Europe Ecologie, elle est arrivée en troisième position dans tous les départements de la région, sauf dans le Tarn-et-Garonne, où elle était devancée par le FN. Elle a réalisé un score spectaculaire à Toulouse avec 18,88% des suffrages.

Le score le plus frappant reste pourtant celui sur lequel la presse militante évite de s'appesantir. Martin Malvy ne se vante pas en effet, en tant que président socialiste sortant, de n'être pas parvenu à déplacer les électeurs.
Malvy n'a pas motivé les Midi-Pyrénéens qui ne se sont pas précipités dans les bureaux de vote. Le taux d'abstention atteint le record régional pour une telle élection. Il est de 15 points supérieurs à celui des régionales de 2004: !
48 %, un taux qui laisse de la marge aux frontistes et aux pêcheurs pour exprimer leur rejet de la gauche arrogante.

Nord-Pas de Calais

Le Front de Gauche du totalitaire Alain Bocquet ne fera pas liste commune avec le PS du président sortant Daniel Percheron, a annoncé lundi soir le PCF.
"Nous n'avons pas réussi à trouver d'accord avec le PS et nous allons donc déposer notre propre liste Front de Gauche pour le deuxième tour des régionales mardi matin", a déclaré Fabien Roussel, porte-parole de la fédération du Parti communiste du Nord.

Du « tous ensemble » au « chacun pour soi »
"Le PCF, qui avait pour coutume de fusionner avec la liste PS pour le deuxième tour des régionales, s'est vu opposé une fin de non recevoir à ses propositions et a donc décidé de faire liste à part", a confirmé Roussel. Ce qui ne devrait pas empêcher Marie-George Buffet d'apparaître sur la photo avec la Ch'tite Aubry et la JOCrisse Duflot des Verts.
"Nous réclamions d'avoir 20 élus, contre 19 dans la précédente législature, et le PS nous a proposé d'en avoir seulement 16. De même, nous voulions pouvoir conserver notre liberté de choix et de vote", a expliqué le responsable communiste.
La liste Front de Gauche d'Alain Bocquet (et de Mélenchon) a obtenu au premier tour 10,78% des suffrages. En 2004, il avait obtenu 10,68% des voix au premier tour et décidé de fusionner avec le PS pour le second.

L'abstention montante pourrait-elle peser?
Entre 2004 et 2010, le nombre d'inscrits a progressé de 81 366, alors que l'on que les votants sont 434 613 de moins. Le recul est quasi général: il est de l'ordre de 126 000 voix pour le PS, 46 000 pour l'UMP, 65 000 pour le FN et 40 000 pour le Front de gauche.

Poitou-Charentes

Les équipes de Sa Cynique Majesté Royal et d'Europe Ecologie sont parvenues lundi à un marché de dupes sur la répartition des places en vue de la constitution des listes pour le second tour des élections régionales en Poitou-Charentes. Un "accord est intervenu ce jour" pour opérer "le rassemblement autour de Ségolène Royal", a déclaré Alexandre Godin, directeur de cabinet de l'amère de Melle à la région.
Europe Ecologie, qui a rassemblé 11,92% des suffrages dimanche, a obtenu "neuf places éligibles" sur les listes menées par la battue de la présidentielle (38,98%), en plus des trois ex-militants Verts (dont deux en position éligible) qui l'avaient déjà rejointe avant le premier tour, a précisé M. Godin.
Chez Europe Ecologie, on a avoué "être encore en négociation concernant l'organisation de la mandature (le marchandage des vice-présidences et le contenu programmatique": il est toujours temps ! Le rideau de fumée est prêt. "On attend de pouvoir faire une conférence de presse commune pour dire 'On part ensemble au deuxième tour", mais on ne sait pas très bien où...
Dans l'assemblée sortante, les Verts disposaient de sept élus sur 55 sièges.
M. Godin a quant à lui également affirmé que le PCF, qui avait constitué des listes Front de gauche rassemblant dimanche 4,66% des voix, avait "appelé à voter pour Mme Royal".
Quant au MoDem ?

Dimanche, les listes UMP menées par le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau ont recueilli 29,46% des suffrages, celles du Front national 7,72%, le MoDem 4,37% et l'extrême gauche 2,89% (1,85% pour le NPA et 1,04% pour LO).
Un picto-charentais sur deux n'a pas choisi au 1er tour, ce qui paraît inconcevable, considérant le degré de médiatisation de la tête de liste et l'énergie qu'elle déploie tout à coup en région. Les abstentionnistes peuvent encore faire bon usage de leur droit de vote et créer la surprise.
Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le président sortant du Conseil régional, Michel Vauzelle (PS), a confirmé lundi la décision d'Europe Ecologie et du Front de gauche de serrer les coudes sur une liste commune dans la tourmente socialiste des affaires Jean-Noël Guérini et Sylvie Andrieux, en vue du deuxième tour des élections régionales dimanche en Provence-Alpes-Côte d'Azur. cf. les libellés à leurs noms
Lors du 1er tour, la liste Vauzelle avait totalisé 25,8% des voix, celle d'EE, conduite par la magistrate Laurence Vichnievski, 10,9%, et celle du Front de gauche, conduite par Jean-Marc Coppola (PCF), 6,10%.
"La liste est bouclée et j'irai la déposer demain (mardi) matin à la préfecture avec Mme Vichnievski et M. Coppola" et la profession de foi est terminée, a précisé Vauzelle, comme si ce ne devait pas être évident.

La réalité des tensions
Le Front de Gauche a indiqué en début de soirée ne pas avoir encore signé d'accord.
De nombreux communistes déplorent vivement en effet la tutelle Vauzelle pour quatre années de plus. "Des discussions sont en cours afin de créer la meilleure dynamique possible, dans le respect de toutes les composantes", a-t-il nuancé, relevant qu'"un accord est largement à notre portée", ce qui souligne ces réticences.
Michel Vauzelle prétend pourtant très honnêtement que l'accord entre les trois formations n'a pas soulevé "beaucoup de difficultés", car, a-t-il assuré, "Verts, communistes et socialistes ont travaillé ensemble pendant douze ans dans la même majorité régionale et ont une communauté de culture". Il semblerait qu'ils saturent.
Sur les questions programmatiques, un accord aurait ainsi été trouvé avec les écologistes sur le projet Iter de fusion thermonucléaire qui les opposait jusqu'au 1er tour ! "La région va continuer à accompagner ce programme de recherche et de développement si important notamment pour nos universités", affirme désormais M. Vauzelle. Jusqu'au 22 mars ?
Et puisque, tout à coup, le budget régional ne doit plus souffrir d'un remplacement de la taxe professionnelle, les infrastructures de transports routiers devraient voir la part de leur financement baisser progressivement au profit du ferroviaire, si la CGT, qui a fait grève contre, vire aussi.

Le président sortant n'est pas tranquille et craint notamment que l'abstention ne soit pas réduite au profit de la gauche. La réserve des abstentionnistes s'élève en Rhône-Alpes à 56% et en Paca à 55%. Thierry Mariani est donc bien toujours dans la course.

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