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lundi 11 janvier 2010

Guyane et Martinique: non franc et massif des électeurs à une autonomie accrue

Oui à la Pwofitasyon ?

Dimanche 10 janvier, les départements et territoires d'outre-mer n'ont pas choisi de s'affranchir de la tutelle de l'Etat et de la République: les électeurs de Guyane et de Martinique ont dit clairement non par référendum à la demande d'une majorité de leurs élus locaux de l'autonomie accrue de leurs départements.
Les électeurs étaient invités à dire s'ils souhaitaient un passage de leur département (et région) d'outre-mer, soumis aux mêmes règles juridiques que la métropole, à l'article 74 de la Constitution, qui en aurait fait une collectivité d'outre-mer pouvant bénéficier d'une autonomie accrue.

=> Résultats annoncés lundi 11 janvier par le ministère de l'outre-mer:
  • 69,8% de « non » en Guyane, pour une une participation moyenne de 48,16%,
  • 78,9% de « non », en Martinique, avec une participation de 55,35%.

    => Le 24 janvier, Guyanais et Martiniquais auront à se prononcer sur la mise en place éventuelle d'une collectivité unique, à la place du conseil général et du conseil régional de leurs régions mono-départementales, demeurant régie par l'article 73 de la Constitution.

    Réactions politiques

    - La mauvaise foi de Christiane Taubira (députée DVG) :
    "Je pense que les arguments pour le 73, il n'y en a pas. Le tour de passe-passe a été de faire croire que la seconde consultation (celle du 24 janvier, ndlr) était une alternative à la première. Il y en a qui ont peut-être trouvé que la marche du 74 était trop haute. Mais on leur à fait croire que le 24 janvier accoucherait d'un article 73 renforcé. Renforcé par rien du tout. Il n'y avait pas de contenu, je comprends le désarroi du citoyen. On lui demandait : faites le pari de."

    - Chantal Berthelot
    (députée DVG) s'interroge:
    "C'est un résultat négatif qui pose question. D'autant plus que l'écart est énorme. Il ne faut pas minimiser ce qui s'est passé même s'il faudra prendre le temps d'analyser les choses. Il faut respecter le résultat. Je retiens deux choses : la faible mobilisation des électeurs et l'écart qui, c'est vrai, m'impressionne. Au-delà de la déception d'une défaite, il y a cet écart important. C'est une double interpellation."

    -
    Axel Urgin (PS) a estimé que "Ce choix traduit l'attachement des Guyanais et des Martiniquais à un statut qui soit proche de celui des collectivités de Métropole, réaffirmant ainsi le lien étroit qui les unit à la République".

    -Brice Hortefeux (Ministre de l'Intérieur) et Marie-Luce Penchard (ministre de l'Outremer) ont jugé qu'"avec ces résultats, les électeurs ont souhaité clore pour longtemps" le débat sur une autonomie accrue. Ils les ont appelés "à rester mobilisés pour exprimer leur choix définitif".

    Deux votes pour un triple désaveu

    Une claque pour les agitateurs autonomistes
  • Les demandes des élus locaux qui avaient rendu ces consultations nécessaires ont ainsi été désavouées par la population de ces deux départements d'outre-mer français (DOM).
  • En Guadeloupe, autre DOM, le fonctionnaire Elie Domota et le LKP ( Liyannaj Kont Pwofitasyon, ou LKP -"Collectif contre l'exploitation outrancière"- tentaient précisément de relancer la contestation avec une manifestation organisée opportunément samedi à Pointe-à-Pitre par ce collectif révolutionnaire.
    Mais seulement 7.500 personnes, dont "2.000 suivant le groupe carnavalesque Akyio", ont manifesté, selon la préfecture, et "plus de 20.000 voire 25.000", selon Elie Domota, meneur du collectif LKP, mais "plus de 10 000", selon RFO.
    Depuis, Elie Domota a mis de l'eau dans son rhum et révisé à la baisse ses ambitions de grève générale pour le 20 janvier, évoquant seulement une "mobilisation". Il cherche néanmoins à maintenir la pression pour "mobiliser pendant la période du Carnaval" de manière à "faire une confusion".

    Ces résultats traduisent un sentiment de défiance des populations à l'égard des élus locaux et vis-à-vis d'un système institutionnel qui renvoie à une loi organique ultérieure le contenu exact d'éventuels nouveaux statuts. En Guyane, les quatre parlementaires, dont les présidents du conseil régional et du conseil général, tous de gauche, qui avaient appelé à voter oui, ont démontré leur coupure avec la base.

    -> Ainsi, Axel Urgin, le secrétaire national du PS à l'Outre-mer a "pris acte" lundi matin des résultats des referendums statutaires en Guyane et en Martinique, "qui par leur ampleur sont incontestables".

    -> Christiane Taubira (PRG, apparentée au groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche) fut membre de l'équipe de campagne de Sa Cynique Majesté Royal candidate de la Présidentielle, en qualité de « déléguée à l'expression républicaine »...

    Les retombées sur les Régionales de mars prochain

    A court terme, les résultats des consultations démocratiques de dimanche auront des conséquences importantes sur les élections régionales.

  • En Guyane, Antoine Karam (1950), le président du Conseil Régional de la Guyane depuis 1992 et membre du Parti socialiste guyanais, ne se représente pas. Le candidat PS à la Région désigné par la primaire sera d'ailleurs Léon Jean-Baptiste-Edouard.
    Le maire de Cayenne Rodolphe Alexandre (ex Parti socialiste Guyanais), grand gagnant du non des Guyanais à une autonomie accrue pour leur département, a estimé lundi que "c'est la victoire de la démocratie, de la majorité silencieuse".

  • En Guadeloupe, Victorin Lurel (sortant), qui sera tête de liste élue par les militants et officialisée par le PS pour les élections régionales des 14 et 21 mars 2010, aura donc face à lui, outre les deux listes UMP (Jalton et Marc) et celle de Laurent Bernier (dissident UMP), une liste Verts et une liste PCG/LKP/Indépendantistes. Mais Lurel avait appelé à voter Oui à une autonomie accrue...
  • En Martinique, le président du Conseil Régional, Alfred Marie-Jeanne, (Mouvement indépendantiste) avait appelé à voter oui... Et le candidat PS n'est toujours pas désigné. Les candidats vont-ils se bousculer ?...

    Sur le fond
    , la fracture entre les partisans d'une autonomie accrue et la population est béante.

    Les partisans d'une autonomie accrue ne sont manifestement pas parvenus à convaincre les électeurs
    des vertus d'une plus grande autonomie pour assurer plus efficacement le développement local et satisfaire leurs besoins quotidiens (transports, logement, emploi, coût de la vie...).
    Une bonne partie de la campagne s'est faite sur la peur de la perte d'acquis sociaux, notamment en Martinique, à la population vieillissante, alors que ce qui relève de la protection sociale devait continuer à demeurer de la compétence de l'Etat.
    Se sont exprimées aussi des craintes sur les importants fonds européens dont bénéficient aujourd'hui les deux DOM, "régions ultrapériphériques" de l'UE, et une peur de "largage" par la métropole, malgré les assurances données par Nicolas Sarkozy sur ce point.

    L' « exploitation outrancière » de l'Etat et de l'Union Européenne a eu gain de cause, mais
    à l'inverse de la propagande du LKP ! ...

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