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jeudi 1 octobre 2009

Crise: un déficit budgétaire record pour soutenir la croissance

La France fait plutôt mieux que la moyenne des pays de l'OCDE

Une partie de la presse admet que Nicolas Sarkozy a été l'homme de la crise, mais elle attend maintenant de lui qu'il en sorte le pays .

Nicolas Sarkozy a vu juste
Sous son autorité, la présidence française de l'Union européenne au second semestre 2008 fut un succès en pleine tourmente. Son choix d'une relance par l'investissement public, d'inspiration keynésienne, pour gérer la plus grave récession mondiale aura finalement été peu contesté. La gauche a évidemment jugé insuffisant le soutien à la consommation. Mais ses critiques ont perdu de leur acuité avec les mesures décidées au sommet social du 18 février pour aider les foyers les plus fragilisés.

Au coup pour coup
Cet été une nouvelle période s'est ouverte, tout aussi délicate : celle d'une sortie de crise atypique.
La hausse surprise (+ 0,3 %) du produit intérieur brut (PIB) dès le deuxième trimestre, l'augmentation de la production industrielle depuis le mois de mai, la stabilisation des effectifs de l'intérim, cet indicateur avancé de l'emploi constituent de bonnes nouvelles.
D'autres le sont moins.
Les niveaux d'activité restent bas. La consommation des ménages, moteur de la croissance, a donné des signes de fragilité en juillet et en août. Mais l'industrie automobile nationale reprend le dessus, Peugeot surtout, mais aussi Renault. L'épargne de précaution s'accroît. Le chômage risque d'augmenter tout au long de 2010. En somme, la crise financière s'éloigne ; la crise économique n'est pas achevée, résume l'Elysée.

Le chef de l'Etat maintient sa ligne,
face à l'ambivalence de ce début de reprise.
Avec Christine Lagarde et Eric Woerth, il dit non à la rigueur qui compromettrait les chances de la croissance et se révélerait, accessoirement, impopulaire. Ce choix trouve sa traduction concrète dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2010 présenté, mercredi 30 septembre, par les ministres de l'économie et des comptes publics, Christine Lagarde et Eric Woerth. "2009 était un budget de gestion de la crise, a rappelé ce dernier ; 2010 est un budget de gestion de la sortie de crise par la croissance, par la compétitivité et par l'emploi. Nous sommes dans une année charnière : la reprise reste fragile, et nous devons tout faire pour réussir non seulement à la consolider, mais à renouer durablement avec la croissance."

Conforté par le G20 de Pittsburgh, les 24 et 25 septembre, le gouvernement va donc continuer à soutenir l'activité, en tablant sur une croissance encore faible en 2010 (+ 0,75 %).
  • La mission "Relance" va être dotée de 4,1 milliards d'euros qui iront à l'investissement et à l'emploi (exonération de charges pour les très petites entreprises qui embauchent...).
  • Les crédits de l'emploi seront renforcés de 700 millions d'euros par rapport au budget triennal. Les entreprises pourront continuer à se faire rembourser immédiatement le crédit d'impôt-recherche (CIR).
  • Surtout, elles bénéficieront de la réforme de la taxe professionnelle (5,6 milliards d'allégement en régime de croisière) et de la restitution exceptionnelle de 7,4 milliards de trop-perçu au titre de 2009. Leur trésorerie en sera soulagée. L'Elysée a choisi de ne pas étaler la réforme pour donner un vrai ballon d'oxygène aux entreprises.

    Laisser jouer les stabilisateurs

    Un autre choix lourd a consisté à ne pas compenser les pertes de recettes pour laisser jouer à plein les stabilisateurs économiques et le dynamisme des transferts sociaux. "Nous pensons qu'il est trop tôt pour corriger le déficit. Si nous le faisions, nous nous exposerions à une forte rechute de la croissance", estime l'Elysée.

    En 2009, sous l'effet de l'augmentation des dépenses liées au plan de relance (40 milliards d'euros au total) et de la chute spectaculaire des recettes fiscales (- 53 milliards), le déficit public (Etat, collectivités locales et Sécurité sociale) atteindra le niveau historique de 8,2 % du PIB.
    En 2010, il pourrait passer à 8,5 % du PIB en raison du surcoût temporaire de la réforme de la TP l'année où elle est lancée. La dette publique atteindra, quant à elle, 84 % du PIB, soit "un niveau inférieur à la moyenne de l'OCDE (100 %) et de la zone euro (86 %)", a précisé M. Woerth. Cela n'empêche pas une partie de la majorité, rejointe par les socialistes, de s'inquiéter du poids considérable de la dette.

    Le gouvernement réaffirme en outre sa volonté de ne pas alourdir la fiscalité dans ce contexte tendu et dans un pays classé cinquième au monde pour le niveau de ses prélèvements obligatoires.
  • La création de la taxe carbone entraînera néanmoins des charges accrues pour certains ménages.
  • Par ailleurs, un certain nombre de hausses sont prévues pour limiter le dérapage des comptes de la Sécurité sociale déficitaires de 31 milliards d'euros.
  • Côté dépenses, le gouvernement condamne la rigueur mais revendique la "maîtrise" : 34 000 postes de fonctionnaires seront supprimés ; les dépenses de l'Etat et ses concours aux collectivités locales, hors plan de relance, ne progresseront pas plus vite que l'inflation (+ 1,2 %).

    Ayant fait le pari d'accompagner la reprise en 2010, le gouvernement renvoie à 2011 la réduction du déficit.
    Tandis que l'opposition n'évalue pas la crise économique internationale à sa juste valeur, le pouvoir table sur une croissance économique de 2,5 % et une progression des dépenses publiques limitée à + 1 % en volume. A cette double condition, difficile à remplir, le déficit public serait ramené à 6 % en 2012. Très loin des 3 % du pacte de stabilité et de croissance.
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