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jeudi 7 mai 2009

Prisons: deux syndicats sur trois d’accord avec le projet

La majorité des pénitentiaires en faveur de la reprise
Trois syndicats se disputent la maîtrise des prisons : l'Ufap-UNSA, FO-pénitentiaire et, loin derrière, la CGT-pénitentiaire.
Les deux premiers syndicats de surveillants de prison ont conclu un projet d'accord avec la Garde des Sceaux, Rachida Dati, dans la nuit de mercredi 6 au jeudi 7.

Partisane et négative, la presse militante serait-elle une force syndicale non invitée ?
La presse favorable au troisième syndicat considère d’une part qu’avec un accord de plus des deux tiers en voix, l’accueil est ‘mitigé’ (qui désigne la moitié et la parité) , et d’autre part, que c’est néanmoins la poursuite du blocage, plutôt que son arrêt, qui est discutée par la base. Les surveillants sont actuellement 24.300 en France.

Les manifestations et évacuations

Partout en France, la police est intervenue pour des évacuations mercredi matin: à Paris vers 07h30, pour une vingtaine de surveillants qui bloquaient les accès de la prison de la Santé. Les pompiers ont dû intervenir pour un incendie de barricade. Mais la violence, selon l’agence R*****s, porte parole des bloqueurs, est pourtant d’origine policière...

Les négociations

Les dix heures de discussions de mardi avait laissé insatisfait une partie de la base. Mercredi vers 21h30, Rachida Dati, qui laissait depuis lundi son directeur de cabinet et ses conseillers conduire les discussions, a rejoint la réunion. Jeudi au petit matin, après sept heures de négociations, dont une partie dirigée par la Garde des Sceaux, l'Ufap-UNSA et FO-pénitentiaire ont salué de "réelles avancées".
Ainsi, outre une nouvelle fournée de créations de postes, le retrait des primes lors de congés maladie serait revu. Il est également question de la création d'un bureau d'aide sociale.

Mais la CGT-pénitentiaire, troisième organisation en représentativité, avait pourtant claqué la porte, révélant une première brèche au sein de l'intersyndicale à l'origine de la mobilisation pour de meilleures conditions de travail dans les prisons surpeuplées. La CGT n’a pas noté d’avancées…

Consultation de la base
Sur le terrain, la situation demeurait incertaine à la mi-journée.

  • La CGT, par la voix de Céline Verzeletti, a clairement souhaité "le maintien de la mobilisation". "On ne sait pas d'où tombent les 174 nouveaux emplois [est-ce un argument ?] et de toute façon, ce n'est pas comme cela qu'on répondra au malaise", a déclaré la responsable de la CGT.
    A la prison parisienne de la Santé, les surveillants ont d’ailleurs voté la poursuite de l'action. L'accès à la prison a été dégagé sans violence par les forces de l'ordre et les manifestants ont été maintenus à distance.
    Le mouvement a également été maintenu à Dijon, ainsi que dans plusieurs établissements de l'Ouest (Lorient, Angers, Argentan, Caen et Rennes). "174 postes, ce n'est même pas un surveillant par établissement!", a protesté Eric Lemoine, de la CGT à Rennes. Il existe 194 centres de détention.
  • La situation était plus confuse à Nice et à Fresnes (Val-de-Marne), où le blocage a été levé jeudi matin, mais où l'assemblée générale a rejeté le projet d'accord, le personnel attendant les prochaines consignes syndicales.
  • Pourtant, le blocage a été suspendu dans la plupart des prisons de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, ainsi qu'à Strasbourg, Lille, Reims, aux Baumettes à Marseille, à Gradignan (Gironde), Corbas (Rhône), Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Meaux (Seine-et-Marne), ainsi qu'à Borgo (Haute-Corse).En revanche, "Je pense qu'on se dirige vers la fin du mouvement", a prédit Alain Guillemet, responsable de l'Ufap-Unsa à Gradignan.
    A Fleury-Mérogis (Essonne), la plus grande prison d'Europe avec plus de 4.000 détenus, la prison n'était pas bloquée et une assemblée générale était convoquée à la mi-journée.

    Le projet d’accord

    Le "relevé de conclusions" sur lequel se sont mis d'accord l'Ufap, FO et le ministère de la Justice prévoit la création de 174 emplois supplémentaires, qui s'ajoutent aux 177 promis dès février 2008. Non pas 350 au total, mais 351…
    Ces créations, 60 dès octobre et 114 fin 2010, bénéficieront principalement aux "plus petits" des 194 établissements pénitentiaires, qui obtiendront un quatrième agent pour la surveillance de nuit. Les autres petits établissements seraient aussi renforcés avant fin 2010.

    Les syndicats sont divisés

    L’unité de façade du 1er Mai ne s’est pas fissurée : elle a éclaté.

  • Les deux syndicats dominants ont demandé aux surveillants de suspendre les blocages le temps que la base se prononce sur le projet d'accord.
    "On n'a pas décroché la lune (...) mais ces avancées non négligeables méritent d'être appréciées par les personnels", a estimé Jean-François Forget, le leader de l'Ufap. Christophe Marquès, de FO, a salué de "réelles avancées".

  • Le délégué cégétiste, bien que troisième, a menacé les deux plus puissants que "s'ils signent ce ‘relevé de conclusions’, il n'y a plus d'entente".
    =>La très démocratique CGT va-t-elle adopter des méthodes radicales comme les pratique SUD ?

    => Bien qu’elle revendique le dialogue, la CGT a quitté la table des négociations, laissant la ministre face aux seuls représentants des syndicats UFAP et FO.

    => Remarquons enfin que la CGT manifeste tous les mois contre les suppressions de postes et réclame des créations, mais quand des postes sont créés, elle réplique que « ce n'est pas comme cela qu'on répondra au malaise » !

    L’action gouvernementale en direction des prisons

    La Garde des Sceaux reste fidèle à son poste à un mois des Européennes, élections auxquelles elle est pourtant candidate.

    Interrogée sur RMC et BFM TV, Rachida Dati avait estimé que la mobilisation ne concernait que "7% des agents de l'administration pénitentiaire".
    "Le dialogue est ouvert", a-t-elle dit, soulignant que les transferts de détenus et les parloirs avaient pu se tenir jusqu'ici.

    "Le budget de la Justice est un des rares budgets qui est en progression. Nous allons créer cette année 1.200 postes supplémentaires, plus de 5.000 places supplémentaires vont être ouvertes cette année dans les prisons", a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres.

    Rien n’est fait pour les prisons ?
  • Dimanche 3 mai, 400 détenus des prisons vétustes du centre de Lyon étaient transférés vers la nouvelle maison d'arrêt de Corbas, dans le Rhône.
    Les condamnés passent ainsi directement du XIXe au XXIe siècle - les prisons qu'ils quittent ont été décriées pour leur insalubrité -, et ils rejoignent un établissement où toutes les cellules sont des studios équipés de réfrigérateur, de douche et de toilettes abritées des regards. Près de la moitié sont individuels : bientôt se multiplieront donc les suicides des détenus qui se sentiront trop seuls. Les femmes, réparties dans différents établissements de la région, rejoindront Corbas la semaine prochaine.
  • Les mineurs ont été transférés vers un nouvel établissement fermé pour mineurs, celui de Meyzieu (Rhône), qui est neuf puisqu’inauguré en 2007.
  • La maison d'arrêt de Corbas, construite dans le cadre d'un partenariat public-privé, offre une capacité de 690 places sur plus de 33.000 m2, comprenant aussi un terrain de football en gazon synthétique, une salle de musculation, une salle informatique et de nombreux ateliers.

    L’agitation des surveillants menée par les syndicats démocratiques les plus radicaux aurait pu être l’occasion pour la presse objective de rappeler les créations de maisons d'arrêt …
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