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vendredi 27 février 2009

Terrorisme du gang LKP en Guadeloupe

L’empire des tontons macoutes syndicalistes

Les méthodes d'intimidation de l'UGTG font penser aux tontons macoutes d'Haïti, la milice paramilitaires des Volontaires de la Sécurité Nationale (VSN,). créé en 1958 à la suite d'un attentat contre le président François Duvalier de sinistre mémoire, en raison de ses violations graves des droits de l’homme (meurtres, arrestations arbitraires, extorsions) contre les opposants politiques et les populations civiles. Cette milice de plusieurs milliers d’hommes répondait à l'idée de Duvalier de faire de chaque Haitien un défenseur de la « Révolution ». Ce qu’a réalisé LKP.
L’expression « macoutisme » sera employée pour désigner les régimes politiques qui s'appuient sur l’intimidation et la peur, voire la violence contre les opposants.. D'une manière plus générale, le terme s'applique aussi à une forme de terrorisme révolutionnaire , avant de devenir institutionnel, avec l’accession au pouvoir..


Le Figaro a publié le 21/02/09 un article de Véronique Grousset, dont voici l’intégralité :

Guadeloupe : ces vérités qui dérangent

Après un mois de conflit, marqué par la violence et les surenchères des manifestants, la tonalité désormais raciale et politique du discours de leur leader, Elie Domota, commence à inquiéter les Guadeloupéens.
Un premier mort. Par balle. Dans la nuit de mardi à mercredi, un syndicaliste d'une cinquantaine d'années, Jacques Bino, a été mortellement touché au volant de sa voiture alors qu'il s'approchait d'un barrage tenu par des jeunes dans la cité Henri-IV, une zone sensible de Pointe-à-Pitre. Et trois policiers escortant les pompiers venus le secourir ont également été blessés, par des plombs provenant «vraisemblablement d'une arme de chasse». Après quatre semaines de conflit, la Guadeloupe basculait dans le drame.

Lundi matin, tout était encore à peu près calme. A part le fait, naturellement, qu'on ne pouvait plus du tout circuler dans l'île. Peu avant l'aube, les troupes du LKP (Liyannaj kont pwofitasyon - Collectif contre l'exploitation) avaient barré la plupart des routes. Pas seulement neuf d'entre elles, comme il a été indiqué, mais absolument tous les accès (rocades ou venelles) qu'il leur plaisait d'interdire : rien que dans une petite ville comme Le Gosier, nous avons compté six barrages, dont deux en feu.
Presque tous étaient environnés de débris de pare-brise et d'effets personnels (sacoches, photos, livres, chaussures...) éparpillés sur le bitume, qui témoignaient de la violence avec laquelle certains conducteurs avaient dû être « convaincus » du bien-fondé des thèses du LKP.


Cette organisation très bien réglée, de la part d'un collectif regroupant quelque 43 organisations syndicales ou culturelles dont la création ne date pourtant que d'un mois, apparaît sans faille, car copiée sur celle des comités de surveillance révolutionnaires cubains : au moins un groupe par commune, sinon par quartier, composé de militants connaissant parfaitement leur voisinage, ce qui leur permet de bloquer n'importe quelle route ou hôtel (avec des pneus, des parpaings arrachés aux trottoirs, un cocotier ou un véhicule renversé) sur un simple coup de téléphone, même en ne disposant que d'une vingtaine de volontaires, gamins de 12 ans compris.

Echauffés pendant des heures à écouter leurs meneurs
Les gendarmes ne pouvaient évidemment pas laisser faire, et les manifestants n'attendaient que cela. Certains l'ont joué « pacifiste », en levant bien haut les mains devant les caméras, pendant que, à l'arrière-plan, les autres continuaient à balancer sur les forces de l'ordre tout ce qui leur tombait sous la main : des pierres, le plus souvent, et jamais choisies parmi les plus légères. Une cinquantaine d'entre eux ont été interpellés, puis relâchés avant la nuit. Ce qui leur a permis de regagner très vite le palais de la Mutualité de Pointe-à-Pitre, où les militants et les sympathisants du LKP se retrouvent tous les soirs, depuis un mois, pour écouter leur leader Elie Domota [...] les haranguer, ou pour danser, chanter, dîner d'un colombo de poisson cuisiné sur place, et recevoir leurs consignes pour le lendemain.
Après avoir gagné Pointe-à-Pitre en Zodiac depuis Le Gosier, avec une poignée de touristes qui n'avaient pas d'autre solution pour tenter d'attraper leur avion, nous en avons vu arriver quelques-uns, tous accueillis en héros, et très pressés d'y retourner. Trois heures après la tombée de la nuit, vers 20 h 30, les choses sérieuses commençaient : brutalement plongés dans l'obscurité totale par une panne de courant généralisée, les coteaux du Gosier résonnaient de galopades et de cris, rompus de temps à autre par une détonation sourde, tandis qu'un hélicoptère ne cessait de tourner en tentant d'éclairer les recoins du faisceau de son projecteur. Au cœur de Pointe-à-Pitre, c'était pire : échauffés par des heures passées à écouter leurs meneurs répéter leur indignation face à la «violence arbitraire» dont ils se prétendaient victimes, les casseurs se déchaînaient. Pillages, incendies, affrontements directs avec les forces de l'ordre, gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes. Et nouveaux barrages dans de nombreuses communes de l'île - sachant que la plupart de ceux érigés la veille n'avaient jamais été démantelés.
Le matin du mardi, on pouvait parler sans exagérer de climat insurrectionnel. L'aéroport, qui avait résisté jusque-là aux nombreuses tentatives de blocage des grévistes, était fermé.
Les touristes, regroupés dans les hôtels encore ouverts (la plupart du temps sans télévision, sans service de chambre, sans eau chaude et sans aucune possibilité d'en sortir), étaient exaspérés, parfois même paniqués. Elie Domota avait enfin obtenu ce qu'il désirait.


Dès la nuit du vendredi 13 février, lorsqu'il nous reçoit, il ne cache déjà plus, en effet, que les 200 euros d'augmentation pour tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le smic - ce fameux « point » qui fait officiellement blocage et dont «les médias nationaux font tant de cas» - ne sont pas sa priorité. Tout en estimant qu'aucune de ses 131 revendications n'a été satisfaite, il ne nous parle alors que de sa colère contre ce qui se passe en Guadeloupe, du point de vue racial, économique et culturel. «Ce que nous voulons, c'est que la France cesse de nous mépriser et nous fasse enfin confiance en rétablissant les droits légitimes des Noirs en tant que peuple majoritaire sur cette île», nous dit-il en insistant sur l'urgence d'un «rétablissement aussi rapide que possible d'un meilleur équilibre sociologique, professionnel et économique entre les différentes composantes, dont les Blancs, bien entendu- personne ne dit qu'ils ne sont pas Guadeloupéens - de la société guadeloupéenne». Les mots « indépendance » (honni par l'immense majorité des électeurs d'outre-mer) ou « révolution » (Haïti est très proche, et ne fait pas vraiment rêver) ne sont évidemment pas prononcés. Mais l'expression «libre droit des peuples à disposer d'eux-mêmes», si.
Un discours foncièrement politique, qui présente l'incontestable avantage de permettre à Elie Domota de sortir la tête haute de ce conflit, en s'assurant le soutien d'une partie non négligeable des Antillais, effectivement convaincus d'être «exploités et méprisés» (lien PaSiDupes), non seulement par les Blancs en général, mais aussi par l'Etat français. Il est en effet sidérant de constater que beaucoup d'entre eux croient sincèrement qu'ils rapportent davantage à la métropole («en impôts, en taxes, et en consommation des surplus de l'Union européenne», ainsi que le proclame Elie Domota) qu'ils ne lui coûtent. Et qu'ils sont en revanche très peu nombreux à réaliser que les prix baisseraient d'eux-mêmes si les fonctionnaires (presque tous les militants du LKP le sont ; Elie Domota étant lui-même directeur-adjoint de l'ANPE) n'étaient pas payés 40 % de plus en Guadeloupe qu'en métropole. Ou si les élus des Antilles cessaient de défendre la défiscalisation (voir aussi lien PaSiDupes: nouvelles mesures douanières) , conçue au départ pour augmenter le nombre de logements, mais qui n'a fait que renchérir la valeur des terrains et le coût des travaux.


Le paiement des jours de grève est bien sûr exigé
Mais, en favorisant les émeutes, son unique carte vu la fin de non-recevoir qu'il n'a cessé d'opposer au secrétaire d'Etat, Yves Jégo, comme aux élus de l'île, Elie Domota fait un pari des plus risqués. Car les Guadeloupéens ont commencé de le lâcher et de s'en méfier depuis au moins trois semaines, dès qu'il est devenu évident que le combat du LKP n'était pas dirigé uniquement «contre la vie chère». La fermeture des stations-service et des commerces, l'impossibilité d'envoyer leurs enfants à l'école, les barrages et les menaces auxquels ils se heurtent sans arrêt lorsqu'ils tentent de se rendre à pied à leur travail, la peur qu'ils ont de perdre leur emploi (une angoisse qui n'épargne que les militants fonctionnaires du LKP, et d'autant plus que leurs dirigeants syndicaux ont d'ores et déjà prévenu que, «bien entendu», ils exigeraient le paiement des jours de grève), les exactions contre les rares commerçants qui refusent de s'incliner face aux intimidations dont ils sont quotidiennement victimes, l'exode des touristes (30 % d'occupation dans les hôtels, contre 70 % en cette période de l'année en temps normal), et les dépôts de bilan en chaîne (185 pour les quatre premières semaines du conflit), les avaient déjà considérablement détourné d'un mouvement qui n'a, de toute façon, jamais été majoritaire. La tonalité désormais raciale et politique du discours de Domota n'a fait que renforcer leurs craintes. Mais maintenant, avec les pillages et les affrontements, la coupe est pleine. Dès lundi, tous les Guadeloupéens que nous avons croisés ne disaient déjà plus «les grévistes» en parlant des militants du LKP, mais «les voyous». Un glissement sémantique qui équivaut à une condamnation dans une société qui déteste la violence, et qui n'a déjà que trop subi - toujours à son détriment - celle des gros bras de l'UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe).
Des cases en tôle avec «un veau au piquet»
Jusqu'à présent, toutes les grèves menées par ce syndicat, le plus important de l'île, dirigé depuis avril dernier par Elie Domota, n'ont en effet profité qu'à ceux qui ont déjà le plus : les dockers, payés 6 000 euros net par mois, les fonctionnaires, les employés des banques, les transporteurs. Et ce, tout en renforçant à chaque fois les monopoles, privilèges, rentes de situation et autres abus du droit et de la morale qui foisonnent de toute façon sur l'île. Car, quoi qu'en dise Elie Domota, les plus pauvres n'y ont jamais rien gagné. Les plus pauvres, c'est-à-dire 40 % de la population : tous ceux qui n'ont rien à faire de 200 euros de plus, puisqu'ils ne touchent pas de salaire, ni du gel des loyers puisqu'ils vivent dans des cases en tôle avec «un veau au piquet» (revendu cinq fois son prix d'achat après un an passé à brouter l'herbe saturée d'essence du bord des routes), en donnant ce qu'on appelle ici des «kou de main» (travail au noir). Et tous ceux qui souffrent aussi le plus de cette grève, avec l'explosion des prix que pratiquent les «lolos», ces petites épiceries locales que le LKP autorise à ouvrir et à s'approvisionner, mais qui abusent souvent de la situation. Comme quoi la «pwofitasyon» n'est pas toujours du côté des mêmes... Et cela aussi, les Guadeloupéens sont bien placés pour le savoir.

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