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samedi 14 février 2009

La Guadeloupe contaminera-t-elle l’Outre-Mer ?

Guadeloupe et Martinique toujours en crise, propagation possible à la Réunion

Les élus locaux socialistes débordés sur leur gauche

La première socialiste, Martine Aubry, assure craindre que la crise aux Antilles puisse se propager à la Réunion. Mais, tandis que les extrémistes repoussent l’offre de 100 euros pendant trois mois pour les plus bas salaires (40.000 personnes) proposée par Jacques Gillot, le sénateur-président du Conseil Général de la Guadeloupe soutenu par le député également socialiste, Victorin Lurel, Christiane Taubira (radicale apparentée socialiste) attise la crise en développant la thèse que toute crise socio-économique dans l’Outre-Mer est nécessairement sous-tendue par une revendication culturelle et identitaire.

Le mouvement se radicalise

Un Collectif emmené par les extrémistes du LKP (communistes dissidents, anarchistes et trotskistes) a appelé jeudi à la grève générale, tandis qu'en Guadeloupe les négociations sont au point mort et bien qu'en Martinique Yves Jégo ait mis sur la table 39 propositions.

  • Question de salaires en Guadeloupe
    Après plus de trois semaines de grève générale dénoncée par la majorité de la population tenue sous la menace, les négociations bloquent toujours en Guadeloupe sur la question des salaires. Le comité LKP, à la tête de la mobilisation, ne prétend même pas rechercher le dialogue et a décidé jeudi soir de quitter la table des discussions.
    La veille, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer avait installé les deux médiateurs dépêchés mardi par le Premier ministre François Fillon, mais le délégué FO, méprisant, a aussitôt prétendu qu’ils avaient dû être recrutés dans le métro...
    Une manifestation est en préparation pour aujourd'hui samedi 14, alors que le mouvement ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment en pleine saison touristique avec les personnels chargés de l'avitaillement pétrolier à l'aéroport international de Pointe-à-Pitre qui ont à leur tour cessé le travail. Yves Jégo a affirmé vendredi que "l'Etat fera respecter le droit" en Guadeloupe, en dénonçant "un climat de terreur, de pression" sur certains commerçants pour qu'ils ferment leurs magasins.

    => Affirmant que la crise en Guadeloupe est "une situation que personne n'a vu venir", Yves Jégo a réaffirmé qu'il n'avait jamais fait de promesse pour l'augmentation des bas salaires, ce que contestent les élus locaux en s'appuyant notamment sur un message du secrétaire d'Etat et un entretien. "Je n'ai jamais fait de promesse sur l'augmentation des bas salaires, ce n'est pas un ministre qui augmente les salaires dans une entreprise", a-t-il dit. "Je n'ai jamais évoqué dans les négociations les salaires, le montant des salaires".

    => Les négociateurs du LKP veulent imposer un préalable à la reprise de la discussion. Ils exigent que l'Etat co-signe le pré-accord élaboré le dimanche 8 février avec le patronat.

  • En Martinique
    En Martinique, la grève dure depuis huit jours et Yves Jégo a présenté 39 propositions qu'il a soumises au collectif intersyndical "du 5 février", qui proteste "contre la vie chère et pour l'emploi".

    Le collectif dit "du 5 février", à l'origine de la grève , a relevé vendredi "trois avancées notables" de la part du secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer:
    -> "la baisse supplémentaire du carburant" (8 centimes pour l'essence et 10 pour le gazole),
    -> "le versement d'une prime exceptionnelle" de 200 euros en avril aux 50.000 foyers martiniquais aux plus bas revenus,
    -> et enfin, comme en Guadeloupe, l'anticipation à 2009 du Revenu de solidarité active (RSA). Cette dernière mesure s'appliquera aussi en Guyane et à la Réunion.

    Non négligeables, mais souvent occultées par la propagande,
    -> la hausse de 20% des aides à la restauration scolaire,
    -> et une mesure allégeant le loyer restant à la charge des titulaires de l'allocation logement.
  • La Réunion plonge peu à peu dans la crise.
    Désormais, le mouvement de mobilisation contre la "vie chère" gagne néanmoins la Réunion où un collectif a appelé à son tour à la grève pour le 5 mars prochain.

    Le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion a arrêté une liste de quatre "mesures immédiates" pour lesquelles il compte "mobiliser la population". Composé de 25 organisations (contre 13 lors de sa constitution mardi), le Collectif rassemble les principaux syndicats de l'île (CGTR, CFDT, CFTC, FO, FSU, UNSA), les partis politiques de gauche (PCR, PS, Parti de gauche et, bien sûr, NPA, LO) ainsi que des associations anti-libérales (dont ATTAC, Agir contre le chômage, etc.).

    Les revendications portent sur
    -"une augmentation de 200 euros nets sur les salaires,
    - les minima sociaux,
    - les retraites
    - et les bourses étudiantes".

    Il réclame encore
    - une "baisse de 20% des produits de consommation courante",
    - un "gel des loyers sociaux" et,
    - enfin, une "baisse de 5 euros sur la bouteille de gaz".
    Avec 750.000 habitants, la Réunion est le plus peuplé des quatre départements d'outre-mer.
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