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mercredi 31 décembre 2008

Mort de sans-abri, mais surtout pas d’hébergement de force

Matignon soulève le problème des refus d’accueil
Selon le collectif "Les morts de la rue", les décès constatés lundi près de Paris portent à 360 le nombre de SDF morts en 2008 dans la rue ou à l'hôpital.
Or, la proposition d’un hébergement de force des sans-abri par grand froid a été repoussée par les associations qui estiment qu'elle renvoie une image fausse du problème des SDF et qu'elle serait inapplicable, mais qui se scandalisent pourtant de la mort de victimes du froid et font campagne pour dénoncer la politique gouvernementale.

Morts d’avoir refusé des abris

> En déplacement à Nantes lundi soir, Christine Boutin avait observé que tous les sans-abri morts en France avaient refusé des propositions d'hébergement.
"Tous les gens qui sont décédés ont été pris en charge par des maraudes, se sont vus proposer un logement mais l'ont refusé", avait-elle dit en inaugurant une "halte de nuit" expérimentale pour les sans-abri en terre socialiste à Nantes.
> Elle avait encore défendu sa proposition, suggérée à l'origine par Nicolas Sarkozy lors d'un Conseil des Ministres, soulignant que "83% des Français étaient favorables à ce qu'on prenne les SDF et qu'on les mette au chaud."

Le gouvernement est mobilisé mais contrecarré

Dans ce contexte, Matignon a déplacé le débat sur le problème des refus d'accueil de sans-abri.

> En pleine vague de froid, et après la découverte de deux sans-abri morts dans la rue lundi dans le Val-d'Oise, le Premier ministre, François Fillon, a donné "instruction pour qu'aucune demande d'hébergement ne soit refusée" lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, a annoncé Matignon.
Le chef du gouvernement venait de réunir Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives, Roselyne Bachelot (Santé), Michèle Alliot-Marie (Intérieur) et Rachida Dati (Justice) mais hors la présence de Christine Boutin (Logement), qui a fait la proposition controversée et se trouvait la veille au soir à Nantes.

> Martin Hirsch a expliqué après la réunion que l'idée de protéger les SDF contre leur volonté n'avait pas été abordée, mais qu'en revanche il avait été question d'ouvrir les portes effectivement à ceux qui le demandaient.
"Le Premier ministre a donné un mot d'ordre très simple qui est 'zéro refus d'hébergement', c'est-à-dire que toute demande d'hébergement qui est faite par une personne en difficulté soit satisfaite", a-t-il dit. "Il faut ouvrir les portes à tout le monde et qu'on ne se retrouve pas dans la situation dans laquelle quelqu'un a besoin d'hébergement et se voit fermer les portes", a-t-il ajouté.

> Un nouveau point doit être effectué mercredi matin sur les capacités des centres d'hébergement. Des associations font état tous les jours de refus d'hébergement. Dans la nuit du 24 décembre, une vingtaine de personnes se sont ainsi vu refuser un hébergement à Paris, mais au fil des jours ils sont de moins en moins nombreux et ce chiffre est passé à une quinzaine quelques jours après, a indiqué Martin Hirsch.

Des missions précisées

> Suite à la réunion de mardi, Matignon précise que François Fillon a demandé aux préfets de se mobiliser sur le problème. Il assure que 10.714 places d'hébergement supplémentaires sont proposées par rapport aux 99.600 déjà ouvertes.

> Il est aussi promis un renforcement des équipes mobiles d'intervention. La France connaît depuis quelques jours des températures négatives sur une grande partie de son territoire, qui devraient se prolonger environ une semaine.

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