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vendredi 31 octobre 2008

La grève aux NMPP menace tous les quotidiens

Parution bloquée du Monde, en hors d’œuvre

La CGT impose sa loi aux NMPP
Les « ouvriers du Livre CGT » de la SGLCE-CGT (Syndicat général du livre et de la communication écrite, Lire PaSiDupes), fraction de la Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication (Filpac-CGT), a empêché, mercredi 29 octobre la parution du Monde, daté jeudi 30 octobre. La FILPAC-CGT est une fédération professionnelle de la Confédération Générale du Travail (CGT) qui rassemble les syndicats de l'impression de l'édition, de la presse du papier et de la communication. Elle cornaque notamment les ouvriers de la presse parisienne au sein du monopolistique Syndicat du Livre (dits « Ouvriers du Livre CGT», en fait SGLCE-CGT).

Dictature d’un syndicat sur une société monopolistique !
  • Le conflit a empêché la libre distribution de la quasi-totalité des quotidiens nationaux de jeudi matin. Seul Les Echos a pu être mis en vente en province, parce qu’il y est fabriqué dans les imprimeries de la presse quotidienne régionale.
  • A Paris, la parution des magazines a aussi été perturbée jeudi matin en raison du blocage des dépôts de distribution des Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP). Tout comme Le Monde, le Figaro, La Croix et La Tribune pouvaient toutefois être consultés sur leur site Internet.
    Les Messageries Lyonnaises de Presse (MLP) depuis 1945 a su s’ouvrir un créneau, résister à l’hégémonie des NMPP et devenir aujourd'hui une messagerie à part entière, s'imposant sur le marché des périodiques (hebdomadaires, annuels, ..

    Cette grève d'une partie des ouvriers du Livre CGT a pour but de protester contre un plan de restructuration de la direction
    Baptisé Défi 2010, il prévoit la fermeture ou la relocalisation de centres de traitement de la presse, ainsi qu'un plan de départ de 350 personnes sur les 3 500 salariés -grassement payés- que compte le groupe.
    Mercredi, 300 ouvriers du Livre se sont rassemblés devant le siège parisien des NMPP où un manifestant a brisé une vitre. Il faut dire que les exemples de violence sont légions et le quotidien gratuit Métro en a conservé les séquelles. Le syndicaliste a été interpellé et …vite libéré. Les ouvriers du Livre se sont pourtant mis en grève.

    Violences syndicales
    Malgré de longues négociations, la situation s'est durcie la semaine dernière, avec le blocage pendant sept heures du siège de Lagardère Active, l'opérateur des NMPP. Histoire de politiser l’affaire, car l’opérateur n’est pas le décideur ! A la suite de cette action, une réunion des responsables de Lagardère, des NMPP, et du SGLCE-CGT s'est tenue vendredi 24 octobre avec un texte de "sortie de conflit" ouvert à la signature. Mais dimanche, des ouvriers du Livre ont partiellement bloqué la diffusion du Journal du dimanche (JDD), un des titres de Lagardère. Histoire de détourner l’opinion des fauteurs de troubles, en tentant de désigner un responsable tout désigné…

    Condamnation des violences de la CGT
    Dans un communiqué publié mercredi, la direction des NMPP (le Conseil de gérance constitué des 5 coopératives d'éditeurs) a condamné le blocage des imprimeries et dénoncé "ces actes irresponsables, faits d'une minorité". Elle rappelle que la réorganisation des NMPP "s'effectue de manière exemplaire sans aucun licenciement sec et des départs en préretraite sur la base du volontariat". Selon la direction, ces perturbations ont coûté "plusieurs millions d'euros" au secteur. Le syndicat est-il poursuivi ?

    L’éthique syndicale
    Par ailleurs, la Filpac-CGT, qui domine le Syndicat du livre (SGLCE-CGT), a pourtant publié un communiqué pour se démarquer de l'appel à la grève et se refaire une virginité. Grâce aux miracles de la chirurgie esthétique de reconstruction, les agresseurs exigent maintenant l'application de la solution négociée ! "Nous sommes contre une non-parution des journaux", a assuré, la bouche en cœur, Jean Gersin, secrétaire à la Filpac-CGT, en fustigeant "ceux qui se prétendent être dirigeants syndicaux et qui ont en fait un double langage". Sans commentaires.

    En revanche, le Syndicat de la presse quotidienne nationale condamne "ces actions irresponsables et sans avenir" et souligne qu'empêcher la réorganisation des NMPP "sous couvert de vieux réflexes corporatistes, c'est donc avant tout nuire à la presse, à son présent et à son avenir (...) ; lui nuire aussi en prenant le risque d'amener certains éditeurs à envisager de quitter un système mutualisé qui contribue depuis longtemps au pluralisme de la presse française".

    Le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale
    Le SPQN a pour vocation le conseil et la défense des intérêts de la Presse quotidienne nationale. Il étudie toutes les questions économiques, juridiques et sociales concernant la presse. Il intervient en tant que de besoin sur l'ensemble des domaines relevant de la communication.
    Au plan national, le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale est présent dans diverses instances à participation gouvernementale (Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse, Conseil supérieur des Messageries de Presse, etc.).Il participe également aux travaux des organisations professionnelles et interprofessionnelles de la presse telles que la Fédération Nationale de la Presse Française. Le SPQN développe largement ses activités au plan international en tant que membre et administrateur du conseil d'administration de l'Association Mondiale des Journaux (W.A.N.) et de l'Association Européenne des éditeurs de journaux (E.N.P.A.).
    Le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale est dirigé par un Bureau composé des représentants des quotidiens nationaux. Le Bureau se réunit une fois par mois.
    L'élaboration des décisions du Syndicat repose sur les travaux de ses commissions.
    Ce Syndicat est né le 6 novembre 1882, sous la dénomination de Syndicat de la Presse Parisienne, un an après la consécration de la Liberté de la Presse par la loi du 29 juillet 1881. Après la clandestinité, il a été recréé à la Libération et de cette reconstitution est née la Fédération Nationale de la Presse Française, à l'initiative de douze quotidiens parisiens: "L'Aube", "Ce Soir", "Combat", "Défense de la France" (devenu "France Soir"), "Le Figaro", "Franc-Tireur", "France Libre", "Front National", "Libération", "Le Parisien Libéré", "Le Populaire", "L'Humanité", et un hebdomadaire "Carrefour". En 2006, le Syndicat change de dénomination: Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN).
    Lien ESJ-Lille
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