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mercredi 23 juillet 2008

L’implosion du PS, un avatar de la révision constitutionnelle

Un quarteron pense ‘oui’, mais vote ‘non’ !
Le socialiste Jack Lang a voté ‘oui’ à la révision constitutionnelle : c’est un homme libre. Il le revendique, et le clame d’autant plus haut et fort que le cas est rare en socialie française.
Lang cristallise aussi les critiques
Les noms d’oiseaux ont volé à l’annonce que l’ancien ministre de Mitterrand avait eu l’outrecuidance de bafouer l’ordre lancé par Flamby Ier de contrecarrer systématiquement l’action du gouvernement et singulièrement son entreprise de réforme des institutions.
Les 186 députés et 95 sénateurs socialistes sont tous passés sous les fourches caudines de leurs patrons paternalistes et ont suivi comme un seul homme les consignes de vote venues d’en haut, dans la crainte des foudres d’un Bureau national pourtant moribond. Le chantage à l’investiture socialiste aux prochaines élections a opéré sur ceux qui, faute d’envergure personnelle, dépendent de la direction parisienne.
Alors qu’avant le vote le PS dénonçait à droite de supposées pressions amicales du président, de prétendues menaces de redécoupages de circonscriptions, et d’imaginaires promesses de postes, Jack Lang n’a-t-il pas évoqué des marchandages à gauche. Les quatre du PS qui ont voté ‘non’ contre leur conscience seraient-ils de ceux-la ? Des consciences vertueuses mais extensibles…

La majorité des 3/5èmes requise s’était établie à 538 voix
En effet, sur les 906 parlementaires qui devaient se prononcer, 905 ont voté, dont 896 votes exprimés. Du côté des Verts et des Communistes, c’est le petit doigt à la couture du pantalon que les 24 députés et 23 sénateurs ont voté ‘non’, sans permettre aucune dissidence.
En revanche, les 18 élus PRG, suivant la consigne de Jean-Michel Baylet, leur patron, se sont joints aux centristes du MoDem qui ont ajouté 54 voix à celles de la majorité. En rupture avec la majorité des membres du MoDem, François Bayrou –qui s’isole toujours davantage- et deux sénateurs se sont, par leur ‘non’, définitivement marqués à gauche, en plus de leurs 5 abstentionnistes.
Ces chiffres soulignent que la victoire personnelle de Sarkozy va bien au-delà du passage de la réforme constitutionnelle qu’il a voulue, car les lignes de l’opposition s’en trouvent déplacées et pour longtemps brouillées. Certes, sept irréductibles UMP ont voté ‘non’ (Henri Cuq, Geoffroy, Goulard, Grand, Lardeux, Le Guen, Myard, tandis qu’ André Wojciechowski s’abstenait), mais le président du groupe UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé, n’envisage nullement des sanctions dans ses rangs.

En revanche, à quelques mois de son congrès de Reims, le PS se déchire.
Jack Lang se justifie : « Voter contre une réforme que j’ai en partie inspirée relèverait de la schizophrénie. », puisqu’il a participé à l’élaboration du projet de réforme des institutions au sein du comité Balladur. L’ancien ministre socialiste de la Culture a beau assurer : «Je reste plus que jamais un opposant déterminé », le PS a besoin d’une vierge expiatoire et en fait le bouc émissaire de l’échec de sa politique aveugle d’obstruction systématique. Julien Dray le désigne comme « l’ultime roue de secours de la majorité.» Jean-Marc Ayrault considère qu’il a commis « une faute politique » et conclut confraternellement: « c’en est presque pathétique ! » Mais c’est évidemment Sa Cynique Majesté Royal qui reste la plus cruelle en le traitant de traître. Pour gagner en autorité, elle cite Mitterrand : « sur le chemin de la trahison, il n’y a que le fleuve de la honte à traverser ». Lang a traversé le Rubicon, il doit être châtié. Cette croyante vertueuse en est toujours à l’Ancien Testament et à « l’oeil pour œil, dent pour dent ». Trahison + honte = exclusion.
Ces attaques indignes ont suscité le ralliement à Lang de quatre socialistes qui ont ainsi bravé les foudres du dieu descendu de l’Olympe Rue de Solférino. Les voix discordantes sont celles de Christophe Caresche, Gaëtan Gorce, Jean-Marie Le Guen et Manuel Valls. Ils ont critiqué la « stratégie d’opposition pavlovienne » du PS, pour fustiger son « antisarkozysme systématique ».Mais nous avons à faire à des braves non pas de la dernière heure, mais d’après l’heure. Ce quarteron d’élus factieux peut bien maintenant déclarer piteusement qu’ils ont voté contre la réforme « par discipline », après l’heure, ce n’est plus l’heure. C’est même pitoyable.

Lorsque Baylet, le cousin PRG, a déclaré : « Les Radicaux sont dans l’opposition et s’y tiennent », il s’est fait huer par la gauche. D’ailleurs, Jean-Marc Ayrault s’en prend ouvertement au Parti Radical de Gauche (PRG) et lui administre une leçon de démocratie devant la France entière « S’ils changent d’alliance, il faut qu’ils nous le disent tout de suite. On ne va pas continuer à déposer des candidatures communes aux élections sénatoriales et législatives [et les Européennes, alors ?] si ce parti s’en va dans la majorité. » Maître chanteur, le PS fait le vide autour de lui et se construirait-il ainsi un avenir de ‘splendide isolement’ ?
Nicolas Sarkozy était donc bien justifié à observer : « Le camp du mouvement l’a emporté sur le camp du sectarisme ».

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