POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 31 juillet 2008

SMA : le PS s’oppose à l’accueil des élèves à l’école en temps de grève

Les mamans devront-elles continuer à se débrouiller ?
La loi instituant le service minimum d'accueil (SMA) a été adoptée mercredi par le Parlement.

Sa Cynique Majesté Royal va probablement finir par trouver à s’exprimer utilement. N’a-t-elle pas en effet été adjointe à Claude Allègre, ministre de l’Education Nationale, et secrétaire d’Etat à la famille ? Bien que par conséquent toute désignée pour critiquer la mesure gouvernementale d’encadrement des grèves, en faveur des scolaires et des mères qui travaillent, Désirdavenir n’a pas encore pris de position claire et définitive. Aurait-elle désormais du retard à l’allumage, suite à ses nombreuses déclarations intempestives et indignes qui la placent encore deuxième, cette fois dans la course au poste de Premier secrétaire du PS, loin derrière Bertrand Delanoë ?

Les sénateurs socialistes annoncent en revanche avoir saisi le Conseil Constitutionnel de la loi instituant un service minimum d'accueil dans les écoles en cas de grève : elle entrave, selon eux, le droit de grève, prioritaire sur le pouvoir d’achat des plus défavorisés et sur leurs RTT. Pourtant, à propos des RTT, pour J.-M. Ayrault, le président du groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) de l'Assemblée Nationale, "l'extension des forfaits à la plupart des salariés va les conduire à faire des heures supplémentaires sans être rémunérés [il en a en tout cas 'le sentiment', a priori], à réduire leurs jours de repos."
Démagogiquement, le président du groupe SRC prétend encore, et sans un début de preuve, que "cette atomisation des règles du droit du travail en matière de santé et de sécurité des salariés porte atteinte à la conception sociale de notre République pourtant reconnue par la Constitution". Les grèves à répétition depuis la rentrée sociale 2007 prouve plutôt que telle n’est pas la préoccupation réelle de l’opposition, qui a fait bien peu cas des soucis d’organisation de la garderie des enfants en bas âge, du compte de sommeil et des marches forcées des français(es). Selon le cas, et pour des raisons de santé et de sécurité, il ne faut donc pas toucher au temps de repos, les RTT… Logique et cohérente, l’opposition ?

Que les grèves, à répétition ou non, entravent l’activité professionnelle des mères, voire des pères, et l’économie nationale, leur paraît donc subalterne et négligeable. Dans le même temps, et dans leur logique personnelle et imperturbable, les incertitudes sur le maintien des RTT des cadres les préoccupent bien davantage que le recours forcé aux RTT imposé aux femmes pour la garde des enfants pendant les grèves.

Indifférents donc aux problèmes de garderie et aux pertes de journées de travail ou de RTT occasionnées par les grèves, les élus républicains du Sénat estiment qu'"aucun motif de continuité du service public ne justifie cette atteinte". Il était prévisible que le sacrifice des journées de RTT des femmes cadres ne constituerait plus un motif suffisant, mais que la préservation des journées de travail et des RTT des plus défavorisées ne soit pas pour les sénateurs socialistes un motif prioritaire dépasse l’entendement, au regard du discours du PS en campagne. Les électrices concernées sauront-elles s’en souvenir ?

Dans le même communiqué, les sénateurs contestent également le financement de ce service d'accueil qui "ne respecte pas le principe constitutionnel de compensation par l'Etat d'une charge créée pour une collectivité".

Faudra-t-il donc pareillement instituer des compensations par les syndicats en faveur des non-grévistes
, hommes et femmes, pour les heures de travail qu’ils ne peuvent normalement effectuées pour cause de grève ?

Les familles avec enfants d’âge scolaire ont-elles été consultées ?
Les socialistes peuvent-ils en effet assurer qu’elles ne préfèrent pas, à un service communal pléthorique des espaces verts, un service minimum d’accueil de leurs enfants assuré par les communes ? D’autant qu’il faut bien rappeler ce que les sénateurs, les syndicats et la presse, malgré le devoir d’information de celle-ci, que le coût du SMA est aidé par le gouvernement.

Dans un souci d’efficacité de l’organisation, la loi instituant le service minimum d'accueil prévoit enfin que les enseignants grévistes devront se déclarer au plus tard 48 heures avant l'arrêt de travail. Elle n’impose aux communes de mettre en place l'accueil des écoliers que si le taux de grévistes est supérieur à 25%. Or, si les estimations syndicales font foi, nul doute que le risque est majoré !

Loi sur la démocratie sociale et le temps de travail devant le Conseil Constitutionnel

35h : l’opposition parlementaire tente un recours
Le Parlement a définitivement adopté mercredi le projet de loi sur la rénovation de la démocratie sociale, dont le volet réforme du temps de travail vise à faire des 35 heures la base de négociations entreprise par entreprise, dans un souci de souplesse et d’adaptabilité aux besoins et aux réalités locales, secteur par secteur.
Mais les députés et sénateurs socialistes, communistes et Verts ont annoncé vendredi avoir déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel contre la loi sur la démocratie sociale et le temps de travail, dont un volet a trait aux 35 heures.
Bien que la loi maintienne la référence aux 35 heures, un communiqué co-signé par les parlementaires de gauche prétend que "cette loi est dangereuse parce qu'elle fait disparaître des règles collectives de référence en matière de droit du travail". "Elle fait des droits sociaux un enjeu de concurrence entre les salariés au détriment de leur sécurité et de leur santé", selon le président du groupe, Jean-Marc Ayrault, dans un communiqué.
C’est pour eux une atteinte au collectivisme actuel et une limitation à l’hégémonie syndicale sur l’ensemble du territoire, qui veut continuer à ignorer les contraintes particulières aux entreprises et aux salariés.

mercredi 30 juillet 2008

CGT : Le Monde rend compte d’un syndicalisme sur le déclin

L’humour de Plantu est-il conducteur ?

PaSiDupes a contribué à la bonne information de tous et toutes sur les privilèges des grands de ce monde. Les patrons, pensez-vous, en bons enfants de l’école publique ? Alors, c’est que nous sommes tous issus de l’enseignement, certes obligatoire, mais non pas laïc, puisque ce réflexe FSU montre combien les missionnaires laïcs nous ont formatés?


Les grands ne sont ni les aristocrates de l’Ancien Régime, ni les bourgeois de Guizot, et pas mêmes ceux du CAC 40, mais les syndicats et associations. Patrons ou ouvriers, ils ne s’entendent pas aussi mal qu’il y paraît. Ils s’entraident et mutualisent leur ressources. C’est ce que révèle l’affaire de l’UIMM.

PaSiDupes a déjà précisé comment les salariés d’EDF, qu’ils soient CGT, CFDT ou FO (et même SUD !), nous ont refait le coup des pauvres salariés victimes d’une réforme brutale, bien que venue après toutes les autres, et à laquelle ni l’entreprise, ni le pays ne survivrait. Mais nous savons que les inconvénients sont plus que compensés par les avantages : de nouveau privilèges sont venus remplacer ou compléter les anciens ! Et comment s’y prend-on ? Voici de nouveaux éléments.

Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 juin, le syndicat CGT parisien du Réseau de transport d’électricité (RTE) a organisé la coupure du courant sur une partie du réseau d’alimentation des lignes des plusieurs gares de Paris.

Le lendemain, France Soir titrait : « Sévices publics ». Et Le Monde, en trois éditoriaux (dont l’un assorti d’un dessin de Plantu), noyait les faits sous une pluie de commentaires explicatifs.

La « Une » du quotidien, le 9 juin 2004 titrait: « Réforme d’EDF : la CGT veut-elle l’épreuve de force ? » C’est la question logique que ses lecteurs se posent naturellement. Mais la réponse peut surprendre, à condition de sortir les pataugas et le K-Way. Qu’importe la réforme, puisqu’elle se fera en douceur...

En illustration de la vraie réponse à la fausse question angoissée du Monde, Plantu offre son dessin du jour. Le voici :

Avec EDF, on ne débat pas, on ne discute pas, on opine

La gauche a prétendu que la caricature, on ne le sait pas assez, est bonne à tout dire. Mais à gauche, on a le sens de l’humour épidermique. Ni premier, ni second degré quand l’atmosphère est électrique. Elle n’autorise pas la comparaison des travailleurs en lutte à des tortionnaires : l’hyperbole est excessive et le courant alternatif ne fonctionne pas quand elle est en cause. Il faudrait comprendre qu’à EDF le courant ne passe plus avec les clients quand les privilèges corporatistes sont menacés. L’humour pas plus qu’EDF ne relie les hommes.

Dans le dessin de Plantu, les tortionnaires sont envoyés en mission en Irak par l’extrême droite américaine. Un parallèle avec des pratiques de l’extrême gauche française n’est pas aussi drôle. La gauche disjoncte à tant d’audace rebelle de la part de son prestigieux caricaturiste vénéré.

Sous le titre « Jeu à hauts risques », l’éditorialiste du Monde prétend que, survoltée, « la CGT durcit sa stratégie de la tension avec le gouvernement ». On saura au final qu’au jeu du passage à la retraite à 41 annuités théoriques, le gouvernement a accordé nombre d’avantages aux tortionnaires potentiels de la ménagère au tout électrique.

La CGT joue son va-tout

On apprend, si on ne le savait déjà, que « le patron de la CGT énergie, Frédéric Imbrech, [...] a hérité, en succédant au réformiste Denis Cohen, du mandat de préserver vaille que vaille le statut public d’EDF [...] »

La fédération CGT de l’énergie « redoute de se couper d’une base qui se radicalise et qui voit dans chaque concession de M. Sarkozy une raison d’essayer d’obtenir encore plus. Elle est quotidiennement mise en cause par SUD-Energie qui, au diapason de l’extrême gauche, dénonce la "mollesse" de la CGT et pousse à la grève générale. »

La « centrale de Bernard Thibault […] ne veut pas davantage se démarquer d’une fédération qui dirige un de ses derniers bastions. Elle fustige l’autisme du gouvernement qui, des retraites à l’assurance-maladie, poursuit sa politique en dépit des protestations sociales et des sanctions électorales. [...] » Le pouvoir a donc beau jeu, face à une confédération et une centrale débordées sur leur gauche par une base agitée par les anti-républicains de SUD. Le pouvoir est-il pour autant responsable des surtensions ? « Il reste que cette stratégie "basiste", qui peut faire voler en éclats une unité syndicale jusqu’alors préservée, est à très hauts risques. Il est dangereux de prétendre défendre le service public en perturbant son fonctionnement, de surcroît en réglant les comptes d’EDF par SNCF interposée. »

Attention, ne pas mettre les doigts dans la prise

« En jouant l’épreuve de force, la CGT risque de perdre la bataille des idées [...] Elle a aussi peu de chances d’empêcher le vote de la nouvelle loi. Le danger concerne aussi la stratégie réformiste de M. Thibault, celle qui lui a permis d’engranger des concessions à EDF. Si, à l’arrivée, elle fait marche arrière, elle manquera l’occasion de démontrer l’efficacité de son nouveau pragmatisme. » Les salariés d’EDF n’ont pas les moyens de demander le retrait du projet de changement de statut. Elle ne peut se démarquer du « pragmatisme » de la CFDT.

Le procès intenté au Monde permet de masquer la baisse d’influence de la CGT jusqu’au point du renoncement social qui arrange les affaires de SUD. Le dessin de Plantu illustre cet état de fait et pour cela déplaît aux nostalgiques de la dictature syndicale passée.

Liberté d’expression : Plantu serait pour, la CGT contre

La CGT consentait à blanchir l’argent de l’UIMM


Le syndicat trouve maintenant une odeur forte à l’argent des patrons


Les dessinateurs politiques prennent-ils trop de libertés ? La gauche n’apprécie pas. Encore faut-il nuancer ! La mouche de Plantu n’a jamais provoqué aucun mouvement d’indignation dans les rangs des gardiens auto-proclamés du temple de la démocratie. Mais voilà qu’ils poussent tout à coup des cris de vierges effarouchées, comme il se doit pour des vestales. Quelle mouche, cette fois, les a donc piquées, que la précédente avait amusées, puisqu’elle symbolise Nicolas Sarkozy ?
Le religieux déchaîne les canards

Le samedi 19 juillet, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait jugé "indignes" les propos tenus par le dessinateur Siné dans une chronique qui lui a valu d'être licencié de Charlie Hebdo. Le 2 juillet dans Charlie Hebdo, déjà grand amateur laïc de caricatures de Mahomet, Siné ironisait sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage annoncé par la presse avec la fille du fondateur des magasins Darty. "Les allégations de trafic d'influence et de cynisme, ainsi que le rapprochement glauque opéré entre le Juif et l'argent, renvoient aux temps les plus misérables de l'antisémitisme des 19e et 20e siècles", ajouta la Licra. Depuis, l’humoriste délicat s’est fait licencier de l'hebdomadaire satirique d’extrême gauche. Si, sous ce régime, on ne peut même plus brocarder les hommes de droite au pouvoir, manquer de respect aux juifs et succomber à cet anti-sémitisme primaire généralement attribué en exclusivité aux beaufs de l’autre extrémisme, mais où va la démocratie ? La Licra aura probablement subi des pressions de qui vous savez !


Or, voilà que les dessinateurs militants perdent leur sens de l'humour

Est-ce dans un louable souci démocratique d’égalité bien comprise que l’internationale athée se retrouve dans des provocations humoristes contre les musulmans, puis les juifs ? Le pape Jean-Paul II n’a d’ailleurs pas échappé aux moqueries les plus basses et indécentes, pas même en fin de vie : on peut militer pour la mort digne des athées et agnostiques, mais les croyants n’ont droit ni au respect ni à la dignité dans la presse des mécréants de la gauche vertueuse.


Au secours, la démocratie est en danger

Jeudi 24 juillet, un humoriste s’en est pris à ses camarades de lutte.

On a appris que la CGT avait communiqué par écrit avec le journal Le Monde. Son nouveau directeur, Eric Fottorino, a en effet reçu de la centrale syndicale une lettre ouverte pour lui faire part de son "indignation" devant "le dessin de Une" représentant un ouvrier CGT aux poches garnies de billets par le patronat de la métallurgie (UIMM). PaSiDupes a déjà signalé que les victimes EDF de la réforme des régimes spéciaux de retraite n’ont pas comme d’autres corporations de bonnes et vraies raisons de râler. Or, Le Monde confirme maintenant que, la CGT n’aurait pas à se plaindre non plus, dans son ensemble.


Par ses hauts cris, la CGT démontre que l’accusation du dessinateur est tellement fondée qu’elle n’est pas drôle et mérite une manifestation officielle d’indignation. Selon la CGT, la caricature du dessinateur Plantu "s'inscrit de fait dans une campagne calomnieuse et mensongère visant à faire un amalgame injustifié entre les pratiques coupables de l'UIMM et les organisations syndicales".


La CGT critique aussi l'article illustré par ce dessin
dans lequel le quotidien révèle un témoignage nouveau dans l'enquête sur les financements occultes de l'UIMM, qui accrédite l'hypothèse que ces fonds ont bénéficié aux syndicats, dont la CGT, à des partis politiques, et au syndicat des patrons, le CNPF (ex-Medef), comme les autres.

Le "procédé utilisé relayant des propos rapportant d'autres propos attribués à une personne aujourd'hui décédée, ne constitue pas un modèle d'honnêteté intellectuelle", s'insurge la confédération. Ce procédé journalistique n’est pas nouveau. Ici au moins, le mort n’est pas anonyme et le secret des sources n’est pas en cause…


"Il est dommage que les positions fortes exprimées récemment par le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, lors du congrès de la fédération de la métallurgie, exigeant notamment que toute la lumière soit faite, n'aient pas fait l'objet d'un rappel dans l'article", déplore Alain Guinot, secrétaire de la CGT. Lorsqu’il n’était pas encore réglementé, le financement trouble des partis a fait l’objet d’une désinformation éhontée de la presse militante qui cherchait à blanchir les partis et syndicats de gauche. Chacun garde à l’esprit les attaques insensées de la gauche visant à faire croire que la droite y aurait eu recours plus que la gauche.

La CGT se trouve à nouveau face à son passé et à ses hypocrisies

Bien qu’elle affirme "son attachement à la liberté de la presse et au libre arbitre des journalistes", la CGT marque son embarras, car elle ajoute aussitôt que "cette liberté n'efface pas celle de ceux qui, s'estimant injustement mise en cause, souhaitent pouvoir critiquer le fond, la forme de tel ou tel article". Piquée au vif, la CGT se gratte là où çà la démange.


A chacun sa mouche

La CGT conclut en espérant que "le souci d'objectivité" du Monde l'amènera à rendre compte des positions de la CGT. Position après coup ou posture médiatique?


Juste une chose encore…

PaSiDupes a manqué l’occasion de publier le dessin litigieux. Quiconque sera en mesure de le lui adresser en est d’avance remercié. Nous n’avons que la reproduction illisible ci-dessus. De là à penser que les pressions cégétistes ont été telles que la presse a plié et a rendu certains de ses articles inaccessibles. Les dessins ont même parfois été désolidarisés dissociés des articles : on a préféré des blancs à la menace des militants rouges !
Ainsi, la gauche sort-elle encore grandie de cet épisode de liberté d’expression : combien de sacrifices humains les vestales de la CGT vont-elles exiger du Monde pour les dédier aux dieux de la liberté de la presse ?

UIMM : le patronat aurait financé le PS et la CGT !

Le Monde et Plantu indisposent la CGT

"Comment la métallurgie finançait syndicats et politiques", selon Le Monde.

Jeudi 24 juillet, la CGT a adressé une lettre ouverte à Eric Fottorino, directeur du Monde, pour lui faire part de son "indignation" devant le dessin de Une du jour par l’humoriste Plantu.

Le Monde titra à la Une : "UIMM : les révélations d'un ancien dirigeant", avec un sous-titre choc : "Comment la métallurgie finançait syndicats et politiques". Le quotidien reproduit en fait le procès-verbal de l'audition de Jacques Gagliardi, l'ex-bras droit de Pierre Guillen, délégué général de l'UIMM de 1985 à 1995. Son témoignage, recueilli par le juge chargé de l'enquête sur les retraits suspects des caisses de l'UIMM, branche autonome du CNPF, accrédite l'hypothèse que ces fonds ont bénéficié aux syndicats, dont la CGT, à des partis politiques, mais aussi au CNPF, l'ancêtre du Medef.

Interrogé le 16 juillet par le juge Roger Le Loire sur la complexe affaire des comptes secrets du syndicat patronal de la métallurgie, Gagliardi a rapporté des confidences que lui aurait faites Pierre Guillen, décédé le 2 juillet : "Il m'en a parlé en me disant qu'il donnait des sommes en liquide à des syndicats...." L’ancien haut responsable de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a abondé les soupçons des enquêteurs sur un financement des syndicats et partis politiques par le patronat de la métallurgie.


L'ancien bras-droit de Pierre Guillen, délégué général de l'organisation de 1985 à 1995, rapporte :

"Il m'en avait parlé du reste à propos de la CGT parce que c'était une première", selon des extraits de son procès-verbal d'audition révélés jeudi 24 par Le Monde et Mediapart.


Le juge enquête sur la destination de 16,5 millions d'euros retirés des caisses de l'UIMM entre 2000 et 2007, une période beaucoup plus récente. Mais il cherche à connaître le contexte historique de ces pratiques.


La CGT percevait ainsi "quelques centaines de milliers de francs tous les ans", a-t-il affirmé, ajoutant que d'autres syndicats, comme la CFDT ou FO, bénéficiaient "vraisemblablement" de ces fonds. Cette hypothèse profite à ces deux syndicats vertueux, qui sont en vacances et gardent le silence… Qui ne dit mot consent !


Une "accusation sans fondement et sans preuve", a assuré la CGT, qui souligne que M. Gagliardi "faisait parler un mort". "Pas de commentaire particulier", a de son côté indiqué l'UIMM.


Jacques Gagliardi, mis en examen en juin pour "recel d'abus de confiance", a également évoqué la tradition, remontant au Comité des Forges au XIXe siècle, du financement politique, "hormis le Parti communiste". Ses principaux revenus venaient en effet encore du froid : depuis la chute du rideau de fer, le PC est entré dans une période de glaciation.


"Des membres du Parti socialiste y participaient pleinement comme bénéficiaires, y compris Mitterrand", a-t-il soutenu. Juste ciel ! Par Marie-sEGOlène, comment est-ce possible ? Son dieu, qui en sept jours (quand même…) la fit ce qu’elle est, aurait-il fauté ?

Dans sa déposition, Jacques Gagliardi se montre plus précis sur les largesses consenties au Conseil national du patronat français (CNPF).

"Un représentant du CNPF venait régulièrement s'alimenter en munitions auprès de M. Guillen. Cette personne repartait avec sous le bras un paquet de la dimension d'une boîte de chaussures", a-t-il confié au juge.

"On peut supposer que ce n'était pas des petites coupures", a-t-il affirmé, reconnaissant toutefois ne pas savoir "ce qu'il y avait dedans".

Peu avant cette audition, Jean Gandois, président du CNPF de 1994 à 1997, avait déjà été entendu comme témoin par le juge.

Sur les versements présumés à l'ancêtre du Medef, M. Gagliardi se dit "surpris des déclarations de Laurence Parisot lorsqu'elle dit qu'elle n'était au courant de rien". "Je pense que les membres du conseil exécutif du Medef devraient s'interroger sur ses compétences", a-t-il ironisé.

La présidente du Medef a toujours soutenu avoir appris l'existence des pratiques occultes de l'UIMM lors de la révélation de cette affaire dans la presse en septembre 2007.


Tout le monde en croquait : tout le monde, donc personne, en somme ? Pas même le PS…

mardi 29 juillet 2008

Christine Boutin mobilise pour le logement

Les associations militantes campent sur leurs positions

Après des mois de préparation, Christine Boutin, la ministre du Logement, présentait en Conseil des ministres hier mercredi son projet de loi de « mobilisation pour le logement ». La ministre a également l'intention «organiser à la rentrée des débats citoyens avec les Français pour les faire réagir à son projet. En l'espace de cinq ans, 5 lois ont déjà été votées sur le logement et aucun n’a jamais recueilli l’approbation des partis et donc des associations satellites. Pourtant, selon la ministre, le nouveau projet marquera une véritable « rupture ».

Une « rupture » qui s'articule autour de quatre axes
:

1- construire plus de logements,

2- favoriser l'accession des plus modestes à la propriété,

3- permettre l'accès au parc HLM à plus de personnes

4- et lutter contre l'habitat indigne.


Ce vaste programme, qui correspond aux besoins, comme aux revendications, ne parvient pourtant pas à faire l'unanimité
en ces temps de contestation systématique et de crise. Vent debout, le collectif des associations unies (France Terre d’asile, Fondation Abbé-Pierre, ATD-
Quart-Monde... ) ou les Enfants de Don Quichotte estiment que ce projet est une « régression » et réclament son retrait. Pas de détail ! C’est aussi leur raison d’être qui est en jeu.


La facilitation de l'accession à la propriété concerne les quatre axes de lutte

Sur l’ensemble de 26, un article en particulier concentre la polémique, au détriment du reste: celui qui permet un assouplissement de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), la fameuse disposition votée sous Lionel Jospin en 2000, obligeant les communes de plus de 3.500 habitants à avoir 20 % de logements sociaux. Cette obligation, louable dans les débats télévisés et à la tribune des meetings, est apparue irréaliste sur le terrain, ne serait-ce que pour des raisons de prix du foncier sur certaines communes.

Le projet de loi prévoit que l'accession sociale à la propriété pourra être comptabilisée dans ces 20 % sociaux. N’est-il pas en effet cohérent que les logements construits afin d’aider les Français modestes à devenir propriétaires, soient eux aussi pris en compte ? Cela colle à la logique d’une « France de propriétaires » promise par le candidat Nicolas Sarkozy et à laquelle le Chef de l’Etat reste attaché. Mais ce n'est pas du goût de tout le monde. « Les ménages les plus modestes ne sont pas en mesure d'accéder à la propriété », s'emporte le collectif des associations. Quant à Jean-Luc Laurent, vice-président MRC du Conseil Régional d'Ile-de-France, qui redoute probablement leur embourgeoisement, il assure, sans excès ni preuve, que le gouvernement organise « le démantèlement du logement social ». Déjà en 2006 la majorité avait présenté un amendement en ce sens mais, face au tollé, avait dû faire machine arrière.


Autre problème en ces temps de disette budgétaire: la question du financement.

Pour mener à bien son projet Christine Boutin veut récupérer 800 millions d'euros des caisses du 1% logement (l’argent versé par les entreprises et qui représente une manne de 4 milliards d’euros). Ces sommes serviront pourtant à financer la réhabilitation et la construction de logements. Or, les partenaires sociaux qui gèrent ce budget ne souhaitent pas qu’une partie de leurs ressources soit employée tout aussi utilement par le gouvernement, que l’on sache clairement à quoi et sans leur avis. L’intérêt bien compris des mal-logés n’est donc pas un argument en soi suffisant. Les partenaires sociaux ne désirent pas partager leurs prérogatives, lesquelles s’exercent sur des fonds dont ils n’assurent pourtant pas la constitution.


La maison à 15 euros par jour
est la mesure la plus emblématique des 26 articles que comporte le projet de loi et elle a d’ailleurs déjà été mise en oeuvre. C’est du concret sur lequel les associations garde le silence. Christine Boutin s’emploie à en vendre 10.000 en 2009.


La ministre souhaite par ailleurs mettre un terme à cette situation inadmissible des locataires dont la situation a évolué et ont désormais des revenus qui ne justifient plus leur présence en HLM : ils devront donc quitter leur logement d'ici trois ans. Considérant la situation que d’aucuns jugent préoccupante, les plafonds de revenus seront abaissés pour prétendre à un logement social. Objectif: s'assurer que ce sont bien ceux qui en ont le plus besoin qui ont accès à une HLM. Toutes ces mesures visent à supprimer les occupations abusives de logements sociaux et à fluidifier un marché saturé. 1,3 million de Français et de sans papiers sont en attente d’un logement.

lundi 28 juillet 2008

Les prisons ne seront pas laissées pour compte en ce temps de restrictions

Rachida Dati veut désengorger les prisons
La Garde des Sceaux présente son projet de loi pénitentiaire dans un contexte extrêmement tendu pour les prisons françaises (Lire PaSiDupes) . La ministre sera cet après-midi sur le terrain à la prison Saint-Paul à Lyon (Rhône), après le Conseil des Ministres. Au 1er juillet, on enregistrait un nombre de personnes incarcérées jamais atteint jusqu'alors : 64 250 prisonniers pour environ 50 800 places disponibles. Soit 126 % de densité carcérale. Bonnet d'âne de l'Europe de l’ouest, la France se situe bien au-dessus de la moyenne de l'Union européenne.

C’est en partie pour se mettre en conformité avec les règles pénitentiaires européennes que Rachida Dati présente ce texte, qu' elle espère « fondamental et fondateur », au Parlement l'automne prochain. Les syndicats des personnels pénitentiaires et les associations de défense des droits des détenu se disent évidemment déçus de n'avoir été consultés dans l'élaboration du projet. Ils l’ont pourtant été, mais, selon eux, « pour la forme », ce qui est révélateur d’une volonté de toutcritiquer et de refuser, à la manière du PS, qui les inspire. Mais c’est aussi une réaction de dépit, puisqu’il ne suffit plus qu’ils décrètent, pour que le gouvernement s’aligne. En somme, la co-gestion du pays par les syndicats, c’est fini…Etonnez-vous donc qu’au projet de réforme ils ne trouvent pas le grand souffle « réformateur » tant souhaité sur la question carcérale. Dommage qu’il n’ait pas davantage soufflé au temps glorieux de cette cogestion…

L’été 2007 n’avait pas connu les incidents graves déjà escomptés, mais le calme dans les prisons ne fait pas monter les ventes en ce temps de disette et l’opposition ne peut pas rester sur cet échec-là non plus… La presse bienveillante peut donc choisir d’interroger une « spécialiste du droit pénitentiaire »: au hasard , Martine Herzog-Evans (cf. ci-dessous) fera ainsi l’affaire d’Aujourd’hui en France.
Pour elle, objectivement, le projet fait « beaucoup de ‘neuf avec du vieux’, de ‘nettes régressions’ et ‘des dispositions peu claires’ ». En matière de « souffle nouveau », elle réclame davantage de « moyens humains et financiers », ce qui n’est pas franchement neuf ! C’est d’ailleurs à ses critiques que l’on sent davantage la militante objective que la ‘spécialiste’ professionnelle. Elle établit en effet un lien improbable entre ‘surveillance électronique’ et ‘surpopulation carcérale’, comme si les premiers pouvaient avoir une quelconque incidence pour qui que ce soit sur la réduction de la seconde, puisque les bénéficiaires ne sont pas astreints au retour en prison le soir et le week-end... En somme, comme le projet, la spécialiste « manque d’envergure », et non pas seulement en matière de santé.
Voyons donc ce qui sera amélioré, au risque de ne pas régler tous les problèmes…


Développer les alternatives à l'incarcération
C'est l'objectif phare. Cela permettrait aussi de désengorger les établissements pénitentiaires. L'emprisonnement ne doit arriver qu’en dernier recours. Le projet Dati souhaite développer l’utilisation du bracelet électronique en instaurant l’assignation à résidence sous surveillance électronique pour les personnes mises en examen, pour lesquelles le contrôle judiciaire n'apporterait pas assez de garanties, mais aussi pour les condamnés à des peines inférieures ou égales à six mois.
Les aménagements de peine (semi-liberté, travaux d'intérêt général, ...) seraient étendus aux condamnés à deux ans de prison, contre un an aujourd'hui. Certaines peines pourraient même, en fonction du profil du détenu, être commuées en jours amende ou en travail d’intérêt général.

Garantir des droits aux détenus.
Une série de mesures vise à mieux préparer la sortie afin de prévenir la récidive. Possibilité de se domicilier dans l'établissement pénitentiaire pour établir des documents d’identité, voter ou obtenir des prestations sociales.
Le projet de loi veut renforcer des liens avec l'extérieur, notamment avec les familles, et généralise l'accès au téléphone pour les prévenus et les condamnés.

Personnalisation du régime de détention
Un parcours d’exécution de la peine (PEP) serait mis en place, le détenu se donnant des objectifs précis (formation, soins ... ) Il est prévu de personnaliser les régimes de détention, en fonction notamment de la dangerosité des détenus. Conformément aux exigences européennes, les durées de placement au quartier disciplinaire seraient réduites, les violences les plus graves restant néanmoins passibles de quarante jours de mitard.

Code de déontologie pour le personnel
Les fonctionnaires de l'administration pénitentiaire prêteraient serment et devraient respecter un Code de déontologie.
Une réserve civile pénitentiaire serait créée, composée de personnels retraités volontaires qui renforceraient la sécurité des tribunaux ou de certains services du ministère de la Justice.
Le projet de loi pénitentiaire de la Garde des Sceaux a été présenté au Conseil des Ministres de ce mercredi, le dernier avant les vacances et le retour du Parlement, début octobre.

Qui est Martine Herzog-Evans ?
Née en 1963 à Paris, dans une famille franco-britannique, elle est professeur à l'Université de Reims depuis la rentrée 2006-2007. Elle a précédemment enseigné au sein des universités de Nantes (maître de conférences), Paris XI et Paris X.L'essentiel de ses travaux concerne l'exécution des peines et l’intimité des détenus. Cependant Martine Herzog-Evans a également écrit en droit privé et de la famille (elle est mère de cinq enfants) et plus précisément, en matière de maternité.
Selon elle, la perpétuité incompressible est une « quasi vraie perpétuité » Et les victimes, sont-elles mortes ou handicapées, ou quasiment ?

Action Directe : pour Ménigon, la perpétuité commuée en semi-liberté

Deux assassinats politiques, mais ni peine de mort, ni perpétuité
L’ex-militante du groupe armé d'extrême gauche Action directe (AD), Nathalie Ménigon, a obtenu jeudi une libération conditionnelle qui lui permettra de ne plus séjourner en prison : sa peine d’emprisonnement aura été de quelque 20 ans.

Pourtant condamnée deux fois à la prison à vie, cette terroriste bénéficiait déjà d'une semi-liberté depuis le 2 août 2007. Le tribunal de l'application des peines (TAP) de Paris a suivi les réquisitions du parquet en décidant jeudi de lui appliquer ce nouveau régime pour cinq ans, à compter du 3 août 2008, a précisé son avocat Me Jean-Louis Chalanset.

La semi-liberté oblige le détenu à passer la nuit en prison après une journée à oeuvrer à sa réinsertion en extérieur. Au bout d'un an sous ce régime intermédiaire, un préalable obligatoire pour les condamnés à perpétuité, elle pouvait demander sa libération conditionnelle.
Dernières conditions posées à sa liberté, elle sera obligée de signaler à la justice toute sortie du département de Haute-Garonne, où elle installée depuis un an chez un couple d'amis, à Montbrun-Bocage, en effectuant de "petits travaux" dans une exploitation avicole.
Tout changement d'emploi, de domicile et tout déplacement de plus de 15 jours hors de son lieu de résidence devront aussi être soumis à l'accord préalable du juge parisien chargé de son dossier, a ajouté l'avocat.
C'est ce juge qui a autorisé Nathalie Ménigon à aller rencontrer fin juin à Marseille le cofondateur d'AD, Jean-Marc Rouillan, pour la première fois depuis leur mariage en prison en 1999, une entrevue de "quelques heures" pendant laquelle ils ont pu partager un repas, a révélé jeudi Me Chalanset.

Comme les autres membres du noyau dur d'AD, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani et Joëlle Aubron, une dirigeante d’AD, (mitraillage –avec Mohand Hamami– de services de l’ambassade israélienne en 1982), décédée en 2006, Nathalie Ménigon a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989 pour l'assassinat en 1986 du PDG de Renault, Georges Besse, puis à nouveau en 1994 pour une série de crimes et délits commis entre 1984 et 1986, notamment l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement, René Audran.
Jean-Marc Rouillan, 55 ans, bénéficie également, depuis fin 2007, d'une semi-liberté à Marseille, où il travaille chez un éditeur, tandis qu'une demande de Georges Cipriani, 58 ans, devrait être examinée début septembre par le TAP de Paris, compétent pour le suivi des dossiers de
terrorisme.
Un membre du collectif de soutien "Ne laissons pas faire" (NLPF) a pu être contacté, même s’il préfère taire son nom, pour le folklore ! "On se réjouit, c'est une étape importante pour la libération des camarades", a réagi Jérôme., en précisant "pensez surtout à Georges Cipriani et Régis Schleicher", un autre ancien d'Action Directe, incarcéré depuis 1984.

Selon des commentaires de presse partisane, le sort de Cipriani et Schleicher, depuis fin juin à Fresnes (Val-de-Marne), serait « entre les mains » d'une commission pluridisciplinaire chargée de statuer sur leur dangerosité, comme « l'exige » la loi Dati sur la rétention de sûreté en guise de préalable à tout examen d'une demande d'aménagement de peine d'un condamné à perpétuité. Une telle « exigence » de la loi Dati ne semble pas aussi drastique que, dans déjà deux des quatre cas, ni Nathalie Ménigon ni Jean-Marc Rouillan n’aura accompli la peine de perpétuité, même lorsqu’elle fut prononcée deux fois pour le même assassin.
Cette commission doit rendre un avis consultatif au TAP qui statuera sur ces demandes.


A lire
LES STORES ROUGES
En rassemblant ses souvenirs, Jean-Pierre Pochon voulait surtout rendre un hommage à Gabriel Chahine, la «taupe» qui permit à la police d'interpeller une première fois les membres du groupe terroriste Action directe, le 13 septembre 1980. Mais même les as du renseignement ne peuvent pas tout prévoir: Pochon, ancien chef de la brigade antiterroriste des RG, qui réussit ce coup de filet, ne se doutait pas que les hasards de la justice et de la politique donneraient à son livre une troublante actualité. Condamné à perpétuité pour plusieurs attentats et assassinats, Jean-Marc Rouillan, l’un des chefs d’Action Directe, bénéficie d'un régime de semi-liberté depuis décembre 207, et il a récemment exprimé son intérêt pour le projet de parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot. On lira, du coup, avec d'autant plus d'intérêt le récit de l'ex-commissaire Pochon: surveillances, écoutes, préparatifs minutieusement reconstitués qui racontent, à leur façon, la dérive criminelle d'un groupe de jeunes gauchistes prêts à basculer dans le crime. Amnistiés en François Mitterrand), les membres d'« AD » reprirent la clandestinité et s'engagèrent dans une escalade sanglante jusqu'à leur seconde arrestation, en 1987. Entre-temps, Gabriel Chahine, la source secrète des RG, avait été assassiné. Jean-Pierre Pochon et ses hommes restent persuadés que leur indic fut « officiellement balancé». Cette blessure jamais cicatrisée a inspiré à l'ex-grand flic un livre original et émouvant.
(Le Point n°1870)
« Les stores rouges », de Jean-Pierre Pochon (Editions des Equateurs, 284 pages, 19 euros).

L'été sera-t-il chaud dans les établissements pénitentiaires français ?

La canicule, espoir de l’opposition, là où les grèves ont échoué…
La population carcérale a atteint le 1er juillet le chiffre record de 64.250 détenus, soit une nouvelle hausse de 0,6% en un mois, iniquait mardi l'Administration pénitentiaire.

En juin, ce chiffre avait déjà atteint un sommet historique avec 63.838 personnes incarcérées faisant craindre le pire pour les mois d'été aux syndicats de personnels pénitentiaires. En l'absence de grâce présidentielle du 14-Juillet, les prisons ne bénéficient pas comme les années précédentes d'aucun sursis au cours de l'été.
Aux 64.250 détenus il faut par ailleurs ajouter les 1.901 personnes en semi-liberté, qui passent les nuits et les week-ends en prison, les 3.441 porteurs de bracelets électroniques et les 894 personnes placées à l'extérieur, ce qui porte le nombre total de personnes sous écrou à 69.686.
Le nombre de prévenus, personnes en attente de jugement, a en revanche baissé de 17.586 le mois dernier à 17.495 en juillet, tandis que celui de condamnés est passé de 46.252 précédemment à 50.656 actuellement. Les mineurs représentent 1,2% de la population pénale avec 793 détenus contre 759 en juin.

Nombre d’établissements pénitentiaires : 192 ou 233 ?
Selon les statistiques de l'Administration pénitentiaire, disponibles sur le site internet du ministère de la Justice (et leur présentation suspecte par une certaine presse), au 1er juin, sur 192 établissements pénitentiaires, ou quartiers, treize (soit 9,8%) avaient une densité carcérale supérieure à 200%, soit deux détenus pour une place. Cinquante-six autres établissements, soit 29%, avaient une densité carcérale supérieure à 150% mais inférieure à 200%, et 81 (donc 42%) une surpopulation comprise entre 100 et 150%. 83 prisons sur 192 ne dépassaient pas les effectifs prévus, soit tout de même 42%. Ce qui porterait le nombre des prisons à …233, et non 192 !

Face à cette hausse constante de la population carcérale, le ministère de la Justice avait rappelé en juin que 2.800 places de prison allaient être ouvertes cette année, ajoutant qu'en 2012, il y aurait 63.500 places.
Si la canicule n’était pas au rendez-vous, les réseaux anti-républicains d’opposition pourraient passer à l’action et échauffer l’atmosphère depuis l’extérieur, avec -officiellement-, des manifestations de soutien aux détenus, mais avec -officieusement- des actions de déstabilisation...

dimanche 27 juillet 2008

Bachelot : protéger les mineurs contre la consommation d'alcool

La ministre veut interdire la vente d'alcool aux mineurs
La notion de citoyenneté habite les conversations mais ne franchit pas le barrage de la pratique. Lorsque Roselyne Bachelot veut passer à l’action, des parents s’insurgent et de bons citoyens responsables, accessoirement parents eux-mêmes et non moins responsables par définition, font de la résistance : «Nous sommes des commerçants, pas des policiers»
, lancent-ils depuis leurs tiroirs caisses !

Jusqu'ici, les mineurs de 16 à 18 ans pouvaient consommer n’importe quoi, sans que quiconque ne s’en préoccupe. Le sens citoyen des commerçants s’arrêtait à l’ouverture du tiroir-caisse. Pourtant la loi, encore une de celles qui restent inappliquées, n’autorisait déjà qu’un cocktail dans un café ou l’achat d'alcool en grandes surfaces. Ce sera impossible dès 2009.

Ivresse juvénile ordinaire ou exceptionnelle ?
Début juillet, un lycéen qui venait de fêter son succès au baccalauréat est rentré chez lui à Miribel (Ain) en état de très forte ébriété. Il est mort quelques heures plus tard des suites d'un coma éthylique.

Le temps de la biture d'antan à la bière est révolu
Deux semaines auparavant, sept mineures, des collégiennes âgées de 14 et 15 ans de la banlieue de Tournefeuille, près de Toulouse, avaient ingurgité de la vodka et de la tequila au petit matin, avant même le début des cours. Trois d'entre elles, ivres-mortes, avaient dû être hospitalisées d'urgence.

Faudrait-il se garder de toute généralisation ?

L’équité entre filles et garçons est assurée… Un scénario similaire s'était déroulé il y a quelques mois près d'Amiens où
deux lycéennes s'étaient effondrées, dans leur lycée, après avoir bu plusieurs vodkas dans le bar tout proche du lycée. La réglementation sur la proximité des bars et débits de boissons avec les établissements scolaires se serait-elle assouplie ? Ou serait-elle bafouée ?

Laxisme : le tribut en vies de jeunes
Aucun sociologue émérite, ni aucun pédagogue éminent n’a jugé bon de réactiver la théorie de la prévention, ni aucune de ses variantes. Ainsi les soixante-huitards ont-ils une nouvelle fois démontré leur irresponsabilité : il est interdit d’interdire ! Aucune organisation vertueuse, nul réseau de prévention ne s’est ému. L’empathie des fédérations de représentants de parents d’élèves se limite au poids des cartables et la FCPE ne prend pas en charge l’alcoolisme. Il ne s’est trouvé aucun syndicat lycéen pour réagir utilement : la FSU ne se préoccupe pas de l’alcoolisme précoce en milieu scolaire et n’a lancé aucune campagne que son organisation lycéenne vassale aurait pu relayer…

Courage politique et permissivité
La coupe était pleine en revanche pour la ministre de la Santé
(une bonne mère-la- pudeur ?) qui a décidé d'engager un combat contre cette banalisation de l'alcoolisme chez les jeunes, voire de plus en plus chez les très jeunes adolescents. Faire la différence entre ‘jeunes’ et ‘vieux’ adolescents est d’ailleurs en soi symptomatique de la volonté réelle d’enrailler ce fléau au pays des grands crus et de la bibine. Faut-il comprendre que les ‘très jeunes’ adolescents ne sont pas encore des pré-adolescents et que l’alcoolisme sévit déjà à l’école primaire ? Pas de quoi fouetter un chat !

Seul le fichier Edvige mobilise les belles consciences

Il ne serait pas concevable de prévenir les violences en recensant les mineurs récidivistes ou connus pour leurs tendances délictueuses. Il ne serait pas davantage tolérable de prévenir les comas éthyliques. Mais comment faire de la prévention, si les risques de violence ne doivent pas être identifiés et si la liberté de l’ivresse doit être garantie jusque dans les lieux publics?

Etablir un lien entre violence et alcoolisme relèverait du fantasme
, selon les modernes, pourtant conscients de la consommation d’alcool fort chez les jeunes, contre les anciens, qui s’imaginent naïvement que leurs enfants en sont encore à la Kro et ne touchent, ni à la vodka ni aux nouveaux produits détonnants. Restent les risques nucléaires, qui ont la cote actuellement, avec des fuites que l’on dit accidentelles. Protéger la jeunesse contre la drogue, la cigarette ou l’alcool n’aurait donc jamais aucun caractère d’urgence. La prévention de la pédophilie serait également exclusive de la prévention de l’alcoolisme ?

La prévention citoyenne !

La ministre de la Santé prépare néanmoins pour 2009 «l'interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs», sans attendre le feu vert des permissifs inconscients et des amateurs de "vigilance citoyenne". Roselyne Bachelot placerait les bars et les discothèques face à leurs responsabilités citoyennes, mais aussi les épiceries et les supermarchés, et même les «open bars», ces soirées organisées dans les écoles où l'on peut boire une nuit entière de façon illimitée pour un prix forfaitaire et plutôt modique. C’est nouveau, c’est donc jeune. C’est même américain !

Lutter contre le «binge drinking»

Des mesures strictes figurent, a-t-elle expliqué au Journal du Dimanche, dans le plan Santé Jeunes. Elles devraient être incluses dans la loi santé, patients, territoire, actuellement en préparation et dès 2009. Rien à voir donc avec la santé que, selon l’opposition, la nouvelle loi sur le temps de travail menacerait. Seule la santé syndicale importe à la gauche : celles des mères de famille et des jeunes n’est pas leur tasse de thé !.

Dès le 17 juillet, la ministre a donc lancé une campagne de communication à la télévision, au cinéma et à la radio pour lutter contre le «binge drinking», cette pratique devenue courante qui consiste à boire un maximum d'alcool en un minimum de temps : une sorte de « speed drinking ».
Il semble que le mot « beuverie » serait à la fois trop français, réaliste et limpide: pas assez 'chic'. Parce qu’on n’en est plus à une incohérence près, cette mode anglo-saxonne sévit du collège à la fac parmi les anti-américains primaires en T-shirts à l’effigie du Che. Grégaires, ils se disent pourtant différents et combattent pour toutes les libertés, celles des idées, mais encore faut-il qu’elles soient révolutionnaires, des corps aussi, jusqu’à l’autodestruction mais dans un cadre bourgeois de protection sociale solidaire, et des minorités, mais seules trouvent grâce les déviantes. Ils sont aussi des modèles de tolérance, jusqu’à l’intolérance.

Les beuveries font aujourd'hui des ravages chez les moins de 25 ans, y compris chez les adolescentes jusqu'ici plus épargnées par le phénomène. On peut même dire chez les mineurs, comme les faits divers le montrent. Si les professeurs de lettres ne peuvent plus faire acheter des livres de poches à leurs élèves, au prétexte du coût des ouvrages scolaires, la baisse du pouvoir d’achat n’affecte pas le commerce des alcools forts dans la jeunesse.

Mais pourquoi la ministre serait-elle seule concernée ?
Roselyne Bachelot ne pouvait-elle se satisfaire, comme Désirdavenir Royal, du string des lycéennes et du bizutage des étudiants ? L'objectif poursuivi par la ministre est de prévenir non seulement les accidents de voiture, mais aussi d'autres comportements induits par l'excès d'alcool : la violence, les rapports sexuels non protégés ou même parfois contraints, ou les comas éthyliques qui peuvent engendrer la mort.
Mais pas question, a promis la ministre, d'adopter un ton «moralisateur», ni même de «stigmatiser qui que ce soit». Le spot diffusé à la télévision et au cinéma met en scène des adolescents dans un univers paradisiaque où tout va tourner au cauchemar après qu'ils eurent trop bu.
Jusqu'à présent, la législation présentait un flou certain , puisque l'autorisation de vendre de l'alcool à des jeunes entre 16 et 18 ans variait à la fois selon le type d'alcool et le lieu de la vente. Elle était autorisée dans des cafés à condition que l'alcool soit consommé sur place. Encore les jeunes ne devaient-ils boire que des boissons dites du deuxième groupe, c'est-à-dire du cidre, de la bière... Ringard !
Les esprits forts continuent d’ailleurs d’observer que les grands frères et les aînés servent souvent d’intermédiaires dans l’achat des boissons contrôlées : il n’y aurait donc rien à faire pour protéger les jeunes d’eux-mêmes et des adultes qui ne leur veulent que du bien ? Les lobbies, les démagogues de la permissivité et les irresponsables en tous genres ont encore de beaux jours devant eux. Faut-il pour autant garder les bras croisés ?
L'interdiction totale de la vente ne sera pas simple à mettre en œuvre. Même si cette législation est en vigueur aux États-Unis, où l'on demande la carte d'identité d'un acheteur d'alcool pour s'assurer qu'il a plus de 21 ans, ou même en Irlande car y vendre de l'alcool à un mineur peut coûter très cher au commerçant qui se fait prendre.

Les commerçants français devront mettre de l’eau dans le vin de leurs tiroirs-caisses et adopter un comportement citoyen, ou simplement de bons pères de famille.

Allinges : obsèques du professeur qui a mis fin à ses jours

Un militaire démissionne mais un professeur se suicide
A Carcassonne, un général avait démissionné à la suite de la fusillade accidentelle des spectateurs d’un spectacle d’opérette auquel se livrait l’armée.

A Allinges, un professeur d’histoire-géographie
a mis fin à ses jours
Eric Jandin avait co-organisé un voyage scolaire le 2 juin dernier. Il devait tourner court au passage à niveau de Mésinges (Haute-Savoie) où se produisit un accident qui coûta la vie à sept adolescents du collège de Margencel.
L'accident avait provoqué une vive émotion : plus de 4.000 personnes avaient assisté à l'hommage public rendu aux victimes le 5 juin, en présence du Premier ministre François Fillon et du président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer.

Ce père de deux jeunes filles
, Marion et Orane, avait fait plus que son devoir d’enseignant en organisant cette sortie, mais s’était considéré responsable et ne s’était jamais remis. Les obsèques du professeur, qui s'était suicidé après la collision entre un train et le car scolaire à Allinges, se sont déroulées lundi 21 juillet après-midi à Fessy, en présence du ministre de l'Education Xavier Darcos, du maire de Fessy, du sous-préfet de Thonon, du préfet et du recteur d’Académie de Grenoble. Et en l’absence de Gérard Aschiéri, de la FSU.
Quelque 300 personnes se sont massées dans la petite église de Fessy pour un dernier hommage à cet enseignant, retrouvé pendu dans un bois jeudi et qui souffrait d'un fort sentiment de culpabilité lié au fait qu'il était l'organisateur de la sortie pédagogique au cours de laquelle avait eu lieu l'accident. L’équipe pédagogique du collège de Margencel où il enseignait, et des familles d'enfants victimes étaient présents.
"Vous étiez un professeur hors-pair et un collègue exemplaire, mais vous ne le saviez pas assez. Sous votre apparente solidité se cachait une sensibilité énorme", a déclaré Patrick Bermond, principal du collège, lors de son hommage.
Xavier Darcos a balayé le sentiment de culpabilité de cet enseignant en affirmant : « Sa responsabilité était nulle. » Il a "consacré sa vie à servir ses élèves et son institution. Partout, chaque témoignage évoquait sa personnalité dans sa fonction ou insistait sur sa générosité, son dévouement et son sens des autres", a indiqué le ministre lors d'une brève allocution. A titre posthume, il a décerné les palmes académiques au professeur.Après la cérémonie religieuse, le corps a été emmené pour être incinéré dans l'intimité.
Une démission n’aurait pas suffit à apaiser la conscience de cet homme.

Le 2 juin, un TER assurant la liaison entre Evian-les-Bains et Genève a percuté un car scolaire à un passage à niveau à Allinges, causant la mort de 7 collégiens et faisant 25 blessés, dont trois graves.

Révision constitutionnelle : l’UMP apporte son soutien à Jack Lang

Nouvelle chasse aux sorcières au PS : Jack Lang, assailli par ses camarades
En réaction aux attaques du Parti socialiste adressées mardi à l'ancien ministre PS Jack Lang, seul socialiste à avoir voté la réforme des institutions la veille, l'UMP a apporté tout son soutien à cet homme libre. L'UMP a dénoncé une "chasse à l'homme", estimant que "celui qui a trahi la gauche, ce n'est pas Lang, c'est Hollande".

Sa Cynique Majesté Royal, la candidate socialiste battue à la présidentielle 2007, lèche ses plaies mais montre les crocs à tous propos. Jack Lang qui soutenait pourtant son Désir d’avenir s’est entendu traité de « traitre ». Pouvait-on faire mieux ?

Le numéro un du PS François Hollande n’est pas si direct mais également cruel
, en affirmant sournoisement mardi dans un entretien au Parisien/ Aujourd'hui en France, qu'il revient à Jack Lang de "tirer toutes les conclusions" de son vote. "Sa voix n'était pas nécessaire. Raison de plus pour qu'il ne l'apporte pas", déclare le futur ex- Premier secrétaire à propos du député du Pas-de-Calais et ancien ministre. "Il s'est démarqué seul de son groupe, de son parti. Je crois qu'il a pris une grande responsabilité. Ce n'est pas lui qui a fait passer la réforme, mais il s'est quand même placé depuis plusieurs mois dans une position qui n'était pas celle de son parti".
Comme on lui demande si le PS va prendre des sanctions, Flamby Ier répond bravement que Jack Lang "doit maintenant prendre conscience de ce qu'il a fait et en tirer toutes les conclusions sur le plan moral".
Doit-il quitter le PS ? "A lui de tirer toutes les conclusions de ce qu'il vient de faire", répète le député de Corrèze, qui ne prononce même plus le nom du camarade: la "république du respect", c'est çà !. N’y a-t-il pas déjà eu assez de suicides au PS, même sans remonter avant celui de Bérégovoy ?

Le député socialiste "s'est mis lui-même en dehors du groupe" PS à l'Assemblée Nationale, a déclaré le patron du groupe, Jean-Marc Ayrault, sans parler pour autant "d'exclusion formelle". Ce type de message courageux était arrivé jusque dans le Puy-de-Dôme, peu avant l’exclusion d’un autre socialiste de qualité, un démocrate qui avait commis le crime de lèse-majesté d'accueillir le candidat Sarkozy...
"Il a franchi le Rubicon. Il n'y a pas d'exclusion formelle. On a pris acte que Jack Lang s'est mis lui-même en dehors du groupe socialiste. Nous le regrettons", a hypocritement déclaré devant la presse l’ombre de François Hollande, à l'issue de la réunion du groupe PS.
"Quand on a été ministre de François Mitterrand et même un grand ministre, on a des devoirs et peut-être plus que d'autres", a encore ajouté. La Voix de Son Maître, avec une certaine délectation dans l’acharnement.

"Il n'a plus sa place dans notre famille", et quelle famille !, a affirmé le porte-parole du PS Julien Dray sur LCI. "La moindre des choses, le respect que Jack Lang doit à ce parti auquel il a contribué, c'est de dire ‘je vis ma vie, vivez la vôtre de votre côté’", a estimé ce proche de Désirdavenir Royal.

Interrogé sur ces déclarations, Jack Lang répond: "il n'est au pouvoir de personne de me rayer de la carte du paysage politique français".
"Il y a trois boussoles qui me guident: mon idéal de gauche, ma conscience et la confiance populaire dont je bénéficie", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, l’ancien ministre de la Culture de Mitterrand "approuve totalement, intégralement" le texte des quatre députés PS qui, bien qu'ayant voté contre la révision, dénoncent, dans Le Monde, "l'antisarkozysme pavlovien" du parti. Ce qui "traduit mieux que je ne pourrais le dire ma pensée", a commenté la victime.
"C'est la seule réponse que je peux apporter à ces invectives qui ne sont pas marquées du sceau de l'élégance", a commenté le député du Pas-de-Calais.


Dans un communiqué, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre écrit que "la chasse à l'homme lancée contre Jack Lang par une direction finissante au PS, qui n'a même pas le courage de tirer les conséquences de son échec sur toute la ligne, est inquiétante ».
« François Hollande avait mis en avant la soi-disant avance de plus de 15 voix de la majorité, alors même que ce n'était pas numériquement possible, pour exiger des 17 députés qui pensaient la même chose que Jack Lang qu'ils votent contre leurs idées », révèle l'UMP. Jack Lang avait d’ailleurs déjà clairement dénoncé ces pressions internes au PS, dès le lendemain du vote du Congrès réuni à Versailles, lorsque les pluies acides commencèrent à s’abattre sur lui.
« Cela s'appelle du terrorisme intellectuel. Pour y avoir résisté, M. Lang serait conduit vers la sortie », ajoute le parti majoritaire.
« Est-ce que les socialistes vont comprendre que celui qu'il faut qu'ils conduisent vers la sortie, c'est justement François Hollande? », poursuit l'UMP pour qui le numéro un du PS "a déshonoré la gauche, qui va être la première à profiter de la réforme des institutions et qui restera comme ayant refusé de voter selon ses idées, ce qui est sans doute le pire crime en politique ».
« Les 17 députés pensant la même chose que Jack Lang se grandiraient à se dresser contre les coupeurs de têtes car la leur a bien failli tomber », exhorte l'UMP. « Jaurès, Mendès France et Mitterrand doivent se retourner dans leur tombe. Celui qui a trahi la gauche, ce n'est pas Lang, c'est Hollande! », souligne le porte-parole de l’UMP.

Vice-président du Comité Balladur qui prépara la réforme des institutions, Jack Lang a maintenu lundi que "la réforme des institutions votée par le Congrès de Versailles renforcera les droits du Parlement, des citoyens, et de l'opposition".
"Dire le contraire serait une négation de la vérité", estime-t-il.
"En même temps, je demeure plus que jamais un opposant déterminé à la politique de régression sociale du gouvernement", ajoute l'ancien ministre.
"De toutes mes forces, je continuerai à me battre, sur tous les fronts, pour faire obstacle au projet dangereux et néfaste de cette majorité", a-t-il assuré.

samedi 26 juillet 2008

Les pollueurs ne seront plus ‘responsables, mais pas coupables’ !

Le Parlement adopte le principe du pollueur/payeur
Le Parlement a définitivement adopté le projet de loi sur la responsabilité environnementale qui inscrit le principe du pollueur-payeur dans le droit français. Après les sénateurs, qui avaient voté le projet de loi présenté par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, les députés ont en effet entériné mardi 22 juillet le texte mis au point par une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat.

En vertu de ce principe, introduit dans la Charte de l'environnement en 2005, les industriels devront réparer les dégâts et prendre des mesures de prévention en cas d'atteintes graves aux sols, aux eaux de surface ou souterraines ou aux habitats naturels protégés.
Tandis que les groupes UMP et du Nouveau Centre (NC) ont voté pour, mais, sans surprise et conformément à leur habitude d’obstruction, les groupes socialiste, radical et citoyen (SRC) et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) contre.

Le projet de loi, qui transpose avec retard une directive européenne de 2004, prévoit que les collectivités territoriales pourront se porter partie civile en cas de pollution. La loi renforce également les pouvoirs des préfets, prévoit une peine d'emprisonnement de deux ans et porte de 75.000 à 150.000 euros l'amende prévue en cas de mise sur le marché d'un produit biocide sans autorisation provisoire. Le texte alourdit donc les amendes - elles sont multipliées par 15 - et les peines d'emprisonnement, dont est passible le capitaine d'un navire responsable du rejet volontaire de produits polluants en mer.

A la demande du gouvernement, qui tire les conséquences d'une décision du Conseil Constitutionnel en juin, le texte comporte une disposition précisant la liste des informations non confidentielles qui devront figurer dans la loi OGM - et non dans un décret - lors des demandes d'agrément ou d'autorisation pour l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés.

La plus grande réforme dont le pays a besoin est celle du PS, selon Kouchner

Au côté de Lang, le ‘french doctor’ au chevet du PS
Bernard Kouchner, le ministre socialiste des Affaires du gouvernement Fillon, estime, dans un entretien avec Sud Ouest publiée vendredi, que la "plus grande réforme dont le pays aurait besoin c'est peut-être la réforme du parti socialiste".
Indiquant qu'il avait téléphoné à Jack Lang "ausitôt pour le féliciter de son courage et de sa lucidité" lors du vote sur la réforme des institutions, Bernard Kouchner affirme être "fier de travailler avec (le président Sarkozy) parce qu'il réforme le pays".

Selon le ministre d’ouverture, "le parti socialiste pourrait se mettre au diapason des autres partis frères en Europe […] Cela ferait plaisir à tout le monde. On pousserait un ouf de soulagement et peut-être pourrait-il faire des propositions. Là on est dans la négation perpétuelle, un peu immature", a encore dit le ministre. Désirdavenir ne s’est probablement pas plus reconnue que le Bureau national, mais sinon, Kouchner ne va pas tarder à subir ses agressions…

Il a en outre témoigné de ce que "la moitié (des socialistes), sinon les trois quarts, ne pensent pas ce qu'ils disent".

Un scoop ?

16 ans, soupçonnée de sept braquages et écrouée, elle justifie le fichier Edvige

La baisse du pouvoir d’achat n’affecte pas tout le monde également
Le projet de fichage des mineurs récidivistes et des jeunes délinquants potentiels ne s’impose pas, nous assurait l’opposition qui y voit une atteinte aux libertés de braquage et de violences diverses par des mineurs. L’actualité apporte pourtant la contradiction aux démagogues de la permissivité.

Une mineure de 16 ans a été mise en examen et écrouée pour un vol avec arme après le braquage mercredi d'une banque à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), mais "cette mineure a été déférée vendredi 25 et est susceptible d'être impliquée dans sept vols ou tentatives dans des établissements bancaires du Val-de-Marne commis depuis début juillet", a déclaré à la presse, Dominique Gaillardot, procureur adjoint.

La jeune fille a ensuite été présentée devant le juge de la liberté et de la détention qui a décidé de la placer en détention provisoire, suivant ainsi les réquisitions du parquet. Le procureur s'est refusé à fournir des détails sur le mode opératoire des braquages, le rôle précis de cette jeune fille lors des faits ou encore sur sa personnalité. Une information judiciaire pour "vol avec arme" a été ouverte pour notamment "rechercher les co-auteurs ou complices" de la jeune fille, a ajouté le magistrat.
Les informations judiciaires contre X ouvertes à l'époque des six autres affaires devraient être jointes au cours de l'instruction à l'information judiciaire ouverte ce jour, a précisé une autre source judiciaire, aussi anonyme que prolixe.

Si le procureur respecte son obligation de réserve, une source anonyme n’a en revanche pas manqué de compenser son silence professionnel et de nous en faire savoir davantage… Il s’agit en effet pour l’opposition politique et syndicale de combattre l’établissement du fichier Edvige, voulu par la Garde des Sceaux, dont les méthodes de prévention ne conviennent pas à la gauche, malgré cette nouvelle affaire.

Tandis que ses complices prenaient la fuite à bord d'une voiture à l'arrivée de la police, cette mineure sans aucun passé judiciaire fut interpellée mercredi matin après le braquage d'une agence HSBC à Maisons-Alfort avec une partie du butin sur elle. Pouvait-elle ne pas reconnaître sa participation au braquage ? Dans la foulée, elle reconnut même sept braquages de banques, selon les précisions apportées jeudi par une source, cette fois ‘policière’ (et non plus ‘judiciaire’… mais qui reste aussi indéterminée.
Durant sa garde à vue, qui a duré environ 48 heures, celle qui, pour des raisons partisanes, est qualifiée par la presse de « jeune femme » mais qui, objectivement, n’est pour les autres qu’une mineure, est "restée sur la même ligne de défense", a ajouté vendredi cette même source, pour laquelle la presse et l’opinion doivent en savoir plus que ne veut en dire le parquet.

Le procureur aurait-il laissé le soin aux sources ‘policières’ et ‘judiciaires’ d’abreuver la presse ? Si ce n’était le cas, le parquet a-t-il donc si peu de pouvoirs que la presse aille à l’encontre de l’enquête. Etait-il indispensable et urgent que, la veille, la source policière souligne, dans le seul but d’écarter l’hypothèse malveillante d’une origine étrangère, que la douce enfant est une jeune fille blonde? Préciser que son « physique inspirait confiance » du seul fait qu’elle est blonde ne serait-il pas tendancieux, voir xénophobe ? Etait-il déjà nécessaire de suggérer en outre que la délicieuse délinquante est une petite jeune fille comme les autres, issue "d'une famille simple et sans histoire" ? Il faut en effet être simple et sans histoire pour se livrer à sept braquages. Le seul élément qui suffira à excuser la petite en mal d’aventures sera qu’elle est « en échec scolaire » ! Pourvu que les 20% qui ne se sont pas vus offrir le bac ne se livrent pas comme elle à des braquages de banques.

Détail : des vols à main armée
Sept vols -à main armée- dans des agences bancaires ont été recensés en quelques semaines dans le Val-de-Marne avec un même mode opératoire: chaque fois une « jeune femme » entre seule, à visage découvert, comme une simple cliente, très vite elle brandit une arme et fait ouvrir le sas à ses complices, qui eux ont le visage masqué, et font à sa suite leur entrée dans l'établissement, ont encore expliqué des sources policière et judiciaire, en réunion.
Les malfaiteurs agissaient par équipe de deux à quatre personnes selon les cas. C’est encore une source policière qui fait de la communication dans son temps libre, puisque comme chacun sait, il entre dans les attributions des policiers de renseigner la presse. Problème : une source policière ne peut dire que ce qu’elle sait, sans aucune rétention d’information. Or, ces anonymes n'ont toutefois pas pu préciser s'il s'agissait à chaque fois des mêmes auteurs. Nous n’en saurons donc pas plus que le procureur. Mais pas moins !

Le lundi précédent, une agence HSBC du Kremlin-Bicêtre avait ainsi été attaquée selon le même procédé. Deux sacs d'argent avaient été volés par trois braqueurs armés, une jeune femme et deux hommes, qui avaient pris la fuite après avoir gazé le personnel de la banque, avait alors indiqué une (autre ?) source judiciaire. La ‘jeune’ mineure arrêtée vendredi était également armée et, en grande professionnelle, a eu le temps, dans sa fuite, de se débarrasser de son arme à feu.
L'enquête a été confiée au service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne.
Et à la presse…

vendredi 25 juillet 2008

La Socrati, perquisitionnée à Tricastin

Sur qui les soupçons portent-ils?
PaSiDupes n’avait pas pu concevoir que les incidents dans le nucléaire puissent s’arrêter comme ils avaient commencé, tant le nucléaire français est devenu la cible privilégiée des écologistes. Nous avions envisagé que Marcoule pourrait être le prochain site visé. Or, c’est à nouveau à Tricastin qu’un incident est intervenu à la Socatri, filiale de retraitement de déchets du groupe nucléaire français Areva.

C'était le 21 juillet, vers 23h00, mais il ne fut signalé à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) que vers 07h30 le lendemain matin. Ce qui ne signifie pas pour autant que, si les sources des journalistes ont dormi à poings fermés jusqu’au petit matin, rien n’a été aussitôt entrepris par les autorités.
Une fuite est survenue lors du nettoyage d'une cuve de rétention de l'usine, déclare la Socatri. Quelque 74 kilos d'uranium ont été rejetés dans deux ruisseaux, la Gaffière et le Lauzon.
Les communes concernées ont été prévenues mardi 22 aux alentours de midi, après divers contrôles. Des mesures de restriction concernant l'accès à l'eau, la baignade et l'irrigation ont été prises par la préfecture, puis rapidement levées dans les deux jours qui ont suivi, l'incident n'ayant eu aucune conséquence pour l'environnement selon les autorités. Fallait-il donc alarmer les populations ? Les écolos y sont favorables ; non pas pour des raisons sanitaires, mais politiques. Qui fait la différence entre des rejets hautement radioactifs et des déchets faiblement radioactifs? La politique des écologistes ne fait pas le distinguo et la psychose recherchée a eu le temps de s’installer.
Ce site était en travaux à la suite d'une première demande de l'ASN en 2007, qui avait adressé un avertissement à la société après avoir relevé des négligences. Ou des malveillances ?
A Tricastin, la gendarmerie s’est livrée à deux perquisitions à la Socatri (Vaucluse), société du groupe Areva, où s'est produite une fuite d'uranium le 7 juillet dernier, selon une source proche de la gendarmerie.
«Une source proche de la gendarmerie », dixit une agence de presse. Le secret des sources ne permet pas d’en savoir davantage ! En bonne démocratie, la population n’a pas le droit de savoir si la presse dissimule l’inavouable ou fabrique de l’information. Aussi bien, le café du coin pourrait donc être à l’origine de l’information, mais la garantie de fiabilité serait-elle alors suffisante? Ou bien s’agit-il d’une fuite syndicale, une de plus, ce qui en la circonstance serait particulièrement mal venu…

Les perquisitions auraient été effectuées par les gendarmes dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Carpentras, qui a été saisi par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) après l'incident. Cette fois, la presse n’aurait plus eu besoin d’aucun intermédiaire bavard et la source serait directe : soit le parquet de Carpentras, soit l’ASN. Ces derniers compteraient-ils donc des militants écolos dans leurs rangs ? D’ailleurs, des associations écologistes ont aussi déposé plainte, ainsi qu'une habitante d'une commune proche de Bollène. La dame qualifiée de simple ‘habitante’ anonyme serait-elle particulièrement sensibilisée à la question, voire engagée ? N’a-t-on pas vu des passagers anonymes, par hasard sur le vol de Bamako, orchestrer dans l avion l’opposition au rapatriement de sans-papiers ? (Lire PaSiDupes) Un réalisateur, depuis récompensé par le Festival de Cannes, n’avait pas non plus trouvé d’autre vol que celui-là ! Le hasard ferait-il bien les choses, cette fois-là pour les militants du réseau ESF et cette fois-ci pour les activistes écologistes ?

Nous assistons ainsi à une vague subite d’incidents dans des sites nucléaires français, ce qui, selon la presse sympathisante, a amené les associations écologistes et les syndicats à demander la réouverture du débat sur la sécurité et la gestion de cette source d'énergie. Il est néanmoins permis de s’interroger sur la relation de cause à effets, selon cette presse engagée. A l’inverse en effet, la demande syndicale de réouverture du débat sur la sécurité et la gestion du nucléaire ne serait-elle pas plutôt à l’origine de cette multiplication d’incidents ?
A noter qu’en matière de malveillances, dans le même temps, de l’uranium a été l’objet de convoitises et a également été dérobé.
Les militants écologistes anti-nucléaires seraient-ils dans une phase d’hyperactivité, voire de surchauffe ?