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jeudi 22 mai 2008

La hausse du pétrole frappe tout le monde

Le prix du pétrole atteint un nouveau record à 133 dollars le baril
Comme partout en Europe, l’économie de la France est plombée par l’ascension vertigineuse du prix du baril de pétrole. Il a atteint un nouveau record aujourd'hui jeudi, repassant au-delà de la barre des 135 dollars sur fond d'inquiétudes sur les stocks, de hausse de la demande et de baisse du dollar.
Le prix du brut pour les livraisons de juillet est monté jusqu'à 135,09 dollars jeudi, avant de se replier à 133,35 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le marché des matières premières, 18 cents de plus qu'à la fermeture mercredi.
A Londres également un nouveau record a été battu, avec 135,14 cents pour le brut sur le marché ICE Futures. Le prix s'est replié à 132,68 dollars dans l'après-midi, en baisse de deux cents par rapport à la fermeture mercredi.

Qu’est-ce qui explique cette hausse et que les investisseurs s'affolent des disponibilités à court et à long terme, de la passivité de l'Opep et de la fonte des stocks US.
La récente hausse des prix se nourrit du sentiment que l'écart entre offre et demande ne cesse de se resserrer au fil des mois: alors que la demande connaît un essor ? semble-t-il irrésistible dans les pays émergents, la croissance de l'offre patine.
"La Chine consomme aujourd'hui moins de pétrole par personne que les Etats-Unis en 1905 (...). Si la Chine et l'Inde devaient porter leur consommation par tête au niveau actuel des Etats-Unis, ces deux pays à eux seuls auraient besoin de 160 millions de barils par jour, deux fois plus que l'offre disponible aujourd'hui", soulignait ainsi Robin Batchelor, gérant d'un fond spécialisé du groupe BlackRock.
"Les chiffres des douanes chinoises publiés ce matin (jeudi) ne montraient pas de signe que l'appétit vorace du pays pour les produits pétroliers diminue", ajoutaient les analystes de la banque Barclays Capital.

L'annonce mercredi d'une fonte inattendue des stocks de brut (de 5,4 millions de barils) aux Etats-Unis la semaine dernière n'a fait que renforcer ces craintes.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) soutient pourtant que le marché est correctement approvisionné et persiste à ne pas vouloir augmenter son offre, ignorant les appels ou les menaces des Etats-Unis.
Le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah el-Badri, a affirmé mercredi à Quito que le marché pétrolier était devenu "complètement fou", jetant le blâme sur les spéculateurs - un thème cher au cartel pétrolier - et sur la dépréciation du dollar. "L'économie américaine est en récession, le dollar se déprécie, ce qui affecte le prix du pétrole en le faisant monter", a-t-il déclaré.

Hors-Opep, de nombreux producteurs, comme la Norvège, le Mexique, les Etats-Unis, font face à un épuisement des gisements. Et la production de la Russie, deuxième producteur mondial derrière l'Arabie saoudite, plafonne depuis janvier, bien que le Premier ministre, Vladimir Poutine, ait promis de la stimuler en allégeant un régime fiscal "punitif" pour les majors.

Les perspectives sont encore plus sombres pour l'avenir. D'après le Wall Street Journal, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prépare un rapport pour le mois de novembre estimant que la production devrait à peine dépasser les 100 millions de baril par jour (mbj) en 2030, loin des 116 mbj sur lesquels l'AIE misait jusqu'à présent pour cet horizon.
Ces craintes sur l'avenir se traduisent par une explosion des prix à long terme. Le pétrole vendu en décembre 2016 - le contrat le plus éloigné disponible à New York - a atteint mercredi le prix jamais vu de 142,09 dollars.
Les experts soulignaient par ailleurs le rôle joué par les analystes des grandes banques de la City londonienne ou de Wall Street: les révisions à la hausse des prix publiées récemment par les banques d'investissement semblent fonctionner comme autant de prophéties auto-réalisatrices.
Les analystes de la banque Goldman Sachs - qui avaient dès 2005 prédit un baril à 100 dollars - avaient annoncé le 5 mai que le baril pourrait toucher 150 dollars d'ici à deux ans.

Le gouvernement doit donc faire face et compter sur le civisme de tous les Français. Les corporations les premières touchées doivent considérer que le tour des autres va venir et que les plus défavorisés ne sont pas nécessairement ceux qui bloquent déjà les accès au pétrole et affament leurs concitoyens.
Il ne faudra pas compter sur la gauche pour apporter son soutien au gouvernement. Est-ce trop demander à une opposition qui se gargarise de solidarité ?

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