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mardi 19 février 2008

"Vote juif", nouveau procès en sorcellerie, contre Jean-Marie Cavada

Cavada au centre du ring des juifs de droite et de gauche
Le candidat d'opposition à la mairie socialiste est la cible d'une cabale locale menée par des "démocrates républicains" de gauche. C'est soit une invitation à l'abstention par dépit ou dégoût, soit à faire le ménage et à trier le bon grain de l'ivraie, les vrais démocrates et les usurpateurs. Tous aux urnes!
Jean-Marie Cavada, candidat soutenu par l'UMP dans le XIIe arrondissement, déclare refuser "le procès que l'on essaie d'instruire" contre lui, après la diffusion d'une vidéo pirate évoquant le "vote juif", dans un entretien à paraître mardi dans Métro, le quotidien gratuit.
J.-M. Cavada a été accusé d'avoir écouté sans réagir un auteur accusant la mairie de Paris d'attribuer des subventions à des associations juives pour s'attirer le "vote juif" lors d'une réunion. La même accusation portée contre une association pour la promotion de l'espéranto n'aurait pas fait polémique. Pourtant, sur le fond, le problème aurait été similaire et aurait pourtant pu faire débat. Le débat sur le fond est escamoté. Désormais, la campagne est détournée, viciée, et la contestation de la gestion municipale socialiste tourne court. Le sujet rééllement sensible est-il le 'vote juif' ou la gestion socialiste? Une fois encore la communauté juive est instrumentalisée.
Sur la vidéo, on peut objectivement observer que la victime lutte contre le sommeil, parfois interrompu par des interlocuteurs. C'est en toute bonne foi qu'il avoue: "Je n'ai pas réagi, car je n'ai pas entendu ce propos. J'étais en pleine conversation avec une candidate, Corinne Tapiro", a expliqué J.-M. Cavada au quotidien gratuit. Lorsqu'au cours de sa tournée triomphale au Proche-Orient, Sa Cynique Majesté Royal prétend n'avoir pas entendu les propos provocateurs d'un député Palestinien, la gauche comprend...
Pendant la campagne présidentielle, le PS s'indigna que l'on puisse diffuser la vidéo cachée du procès sur les 35 heures intenté aux enseignants par Désirdavenir Royal, mais le parti socialiste s'est approprié le procédé, sans état d'âme. Or, outre le fond de la gestion socialiste de Paris, c'est précisément l'éthique politique qui pourrait faire débat aujourd'hui, si le gouvernement ne souhaitait pas une campagne apaisée et si la presse était libérée de l'emprise des syndicats de journalistes et des partis politiques.
L'ex-journaliste tente de convaincre: mission impossible! "Les manipulations de ce genre ont leurs limites, et la communauté juive doit savoir de quel côté je me trouve", ajoute Cavada . Cet homme de presse se croit obligé de rappeler ses références. "J'ai été l'un des premiers à mettre l'accent sur la rafle du Vél d'Hiv avec une série d'émissions que j'ai réalisées", rappelle-t-il. Mais la sentence est tombée; le lynchage a commencé. Dans le respect de la personne humaine... Et en l'occurence, c'est ce qui s'appelle de l'à-propos!
Interrogé sur ce qu'il aurait fait s'il avait entendu les propos de l'auteur, Yvan Stefanovitch, il explique ce que chacun connaît des réunions publiques où le bruit et les conversations particulières perturbent la bonne écoute de l'intervenant: "Soit je l'aurais interrompu pour le contredire, soit j'aurais quitté la salle. En tout cas, je ne l'aurais pas laissé dire cela, c'est bien clair. C'est pour cette raison que je n'accepte pas le procès que l'on essaie d'instruire contre moi". D'autant que l'auteur des propos incriminés n'est pas la tête de liste. Va-t-on aussi pourchasser les militants pour les paroles qu'ils tiennent et les faire endosser par les candidats, tous les candidats?
Face à la meute, J.-M. Cavada ne semble pouvoir compter que sur lui-même. Il s'écrit: "Il n'y a aucune ambiguïté". Personne ne l'entend: qui écoute ses explications? Son procès est jugé avant que la défense ne soit entendue. La présomption d'innocence? Balayée! Sa Cynique vanta la justice expéditive à la chinoise. Alors nous ne comprenions pas; nous savons désormais pourquoi et comment. La parole n'est pas libre, seules les interprétations le sont. Comme les tribunaux militants.
Cette polémique dirigée contre J.-Marie Cavada risque de prendre d'autant plus d'ampleur que la presse ET le PS souhaitent faire diversion. Le complot de la prétendue médiatisation par le gouvernement de l'opération de police à Villiers-le-Bel est découvert. Des journalistes nombreux ont admis avoir été 'informés' par des 'contacts' habituels en milieu policier et non pas par le gouvernement. Mais non seulement des syndicalistes policiers sont responsables sans qu'on cherche à savoir s'ils sont coupables-, mais des responsables politiques ont instrumentalisé ces 'fuites' à des fins politiciennes, d'une bassesse que la 'république du respect' réprouve! Mais Sa Cynique Majesté Royal et Bayrou, son caniche roux, sont-ils coupables?
S'il est possible de dénoncer des choix municipaux dans la répartition de subventions, le champ de la contestation est limité, encadré. Il est en effet interdit de mettre en cause une gestion municipale, dès lors qu'elle concerne certains domaines réservés, comme s'ils étaient le lieu d'un blanchiement d'argent. En est-il ainsi de certaines associations juives ou arabes ou noires ou homosexuelles, et la liste n'est pas close. Elle va même en s'allongeant. Elle s'étend aux handicapés, aux SDF ou aux sans papiers, par exemple, car tous les sujets sensibles et pointus, les plus hétéroclites ou les plus communs, sont devenus intouchables. Peut-on encore parler des gauchers? On nous dit que ce n'est pas un problème; pourtant, singulariser quiconque sous cet aspect devient aussitôt discriminatoire. Quelque chose m'échappe... D'ailleurs, quand tout était plus simple, toute discrimination tombait sous le coup de la loi. Mais il existe maintenant la et, bientôt, les discriminations 'positives'. Toute discrimination n'est donc plus discriminatoire. Si la discrimination dite 'positive' profite à certains puisque c'est du sur-mesure, la discrimination 'négative' (!) devient d'autant plus horrible.
Certaines charges émotionnelles sont certes plus lourdes, quand une population a été particulièrement marquée tout au long de son histoire, mais il semble bien que certains trouvent parfois un intérêt contestable à couler, ici et là, une chape de plomb pour enterrer vivants un certain nombre de problèmes, de choix et d'irrégularités. Des sanctuaires, des niches... Au total, le 'débat participatif' bloque dès que sont abordées les questions dérangeantes.
Ainsi, en période électorale, ces tabous, quels qu'ils soient, sont opposés à l'opposition pour empêcher le débat démocratique. Dans le XII° arrondissement, en l'espèce, d'une part, la municipalité socialiste est assistée et, d'autre part, l'opposition est placée sous haute surveillance. Tout peut déraper à tout moment. Quand tout n'est pas fait pour. Quand tout n'est pas interprété, détourné, monté en épingle, exploité et jeté sur la place publique.
L'intolérance atteint des sommets, mais la mauvaise fois arrive à la battre sur son propre terrain.
La parole doit être aseptisée et cette langue de bois que l'on se plaît à décrier est obligée. Ceux mêmes qui la dénonce en étendent le champ et les codes. Au final, les électeurs sont privés de leur débat et la municipalité peut continuer sur sa lancée, sans possibilité de contestation, sans contrôle populaire.
Autre sujet tabou? On ne le sait pas assez. A-t-on le droit de le dire, de l'écrire, de le suggérer, de le penser? La gauche fait taire le peuple …

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