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mercredi 23 mai 2007

Composition séduisante du gouvernement nouveau

La presse française saura-t-elle s'adapter?
La presse nationale et régionale rend hommage à l’habileté du Président Sarkozy dans la composition du gouvernement Fillon.
"Sarkozy choisit l'ouverture et la parité" écrit Le Monde en soulignant que Bernard Kouchner, Hervé Morin, Jean-Pierre Jouyet et Martin Hirsch incarnent "la volonté d'élargissement".
Avec de "telles prises qui privent le PS et l'UDF, de l'argument du ‘rééquilibrage’ législatif, la droite devrait ramener des députés à plein filet", pronostique Alexis Brézet dans Le Figaro.
Leur arrivée au coeur du dispositif gouvernemental, "a sacrément de la gueule", se félicite Pierre Taribo dans l'Est Républicain.
"Le débauchage de quelques ego en déshérence n’en relève pas moins de la belle ouvrage", reconnaît Renaud Dély dans Libération.

Mais attention, prévient Olivier Picard, qui modestement se pense plus perspicace dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace , car "si l'anticonformisme qui a présidé à sa formation est sympathique, il n'est pas gratuit : il permet de dépouiller un peu plus Bayrou et de gêner la gauche sans pour autant redistribuer clairement les cartes". Il a ses habitudes de pensée, le Picard Alsacien. Or, la question, que ne se pose pas cet observateur régional, avisé puisque professionnel..., est de savoir si le centre n’aurait pas d’autre réalité que virtuelle!…
D'ailleurs, à droite, certains s'interrogent sur l'opportunité d'attribuer des postes majeurs aux adversaires de la veille. De quelle opportunité s'agit-il en ce début de quinquennat? "Finalement, il y a peu de sarkozistes pur jus dans ce gouvernement", constate Le Journal de la Haute-Marne sous la plume de Patrice Chabanet, ancré dans ses raisonnements figés. On réclame le changement, on fustige la droite traditionnelle, mais en fait ne serait-on mieux à l'aise dans le sectarisme que dans l'ouverture et la parité?
L'Union (Hervé Chabaud) semble comprendre ce qu'est la 'rupture' annoncée et insiste en outre sur l'autre caractéristique de ce gouvernement Fillon: "C'est la parité par les actes et plus seulement par les mots". Cette équipe est la première à compter autant de femmes ministres, souligne-t-il.
Mais le meilleur "coup" de Sarkozy, pour Jacques Guyon, aura précisément été de choisir de faire de Rachida Dati, non pas un alibi commode dans son gouvernement, mais le nouveau garde des Sceaux. "Et ça, c'est un vrai acte politique", déclare-t-il dans La Charente libre. La Charente n'est pas encore libre! ‘Coup’ ou ‘vrai acte politique’, il faut savoir…
Pour Christine Clerc dans Le Télégramme, "le cas Dati illustre l'habileté manoeuvrière du nouveau président qui coupe l'herbe sous le pied de l'opposition". Lorsqu'une personnalité issue de l'immigration n'est pas un alibi, elle est donc nécessairement sujet de manoeuvre... La presse est a des progrès à faire: décidemment les médias sont bien moins prêts au "gagnant-gagnant" que Sarkozy, auquel d'ailleurs les électeurs ont préféré faire confiance sur ce point également, plutôt qu'à Sa Cynique Majesté Royal! "La gauche, en effet, ne peut guère se vanter d'avoir promu les représentants des minorités", écrit Madame Clerc, en alourdissant le bilan socialiste. La journaliste n’a pourtant pas le jugement positif et la ‘clerc-voyance’ de souligner la cohérence de Sarkozy, sans autre considération que la récompense du mérite. Comptant sans doute créer un phénomène d’entraînement qui pourrait bien profiter à la France, il suscite aussi des vocations: à chacun en fonction de ses mérites.
Bien sûr, il faut aussi lire, le commentaire sans surprise de la moribonde Humanité, qui dans un souffle de malveillance prédit pour sa part que "la politique spectacle, même hyper-professionnalisée, trouvera ses limites", sans bien évidemment expliciter cet augure. "Matignon fait désormais clairement figure d'adjoint du chef de l'Etat, qui devient le seul et unique chef de la majorité", affirme Pierre Laurent qui rêve pourtant en plein jour d'être directeur-adjoint d'un journal qui serait lu... Mais qui s'en soucie, à lire les performances calamiteuses du PCF à toutes les récentes consultations du peuple... Le journal L'Humanité a cet avantage sur les entreprises privées qu'il n'est pas contraint à déposer le bilan, grâce aux subventions du gouvernement, c'est-à-dire à l'impôt de tous, y compris à l'assistance des assujettis à l'ISF! Nous l’invitons simplement à relire le texte de la Constitution de 1958, pour apprendre quel est le rôle alloué à chacun, et qui n’est certes pas ce que souhaite l’Humanité , soudainement oublieuse du passé totalitaire de ses modèles et maîtres favoris.
En conclusion Olivier Picard dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace se pose des questions d'une rare pertinence: "Ce quinze séduisant sera-t-il l'instrument d'un train de réformes pré-formatées [et à quoi sert donc un projet présidentiel ?] conduit à marche forcée [imposée par l’urgence et la durée réduite du mandat présidentiel…] ou le laboratoire d'une nouvelle France [réclamée par 53% des votants]?
Cette confiance qu’une majorité de Françai(es) exprime au Président bat en brèche la théorie fumeuse de la ‘défiance populaire qui a cours dans les milieux progressistes. Il va leur falloir se dénicher un Rosanvallon pour une nouvelle France, mais revisité et donc mieux inspiré !

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