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lundi 14 août 2006

Le cas Eunice Barber : navrant !
Eunice BARBER, en mars 2006, a eu maille à partir avec la police : son interpellation mouvementée aux abords du Stade de France et en marge du Trophée Andros autour d'une déviation routière anodine, a expliqué en pleurs les circonstances de ce qui, selon elle, semblerait être une bavure. En France, en effet, toute intervention de la police est par définition une bavure et les cabinets d’avocats sont à l’affût d’une affaire médiatisable et lucrative… Après le dépôt d'une plainte auprès de l'IGS, son état ne devait pas l'empêcher de porter plainte en justice. A l'occasion d'une conférence de presse tenue … dans le bureau de son avocat, Me Emmanuel Daoud, Eunice Barber était soutenue par sa famille, ses proches, dont Christine Arron, en présence de Bernard Amsalem, le président de la FFA, et de nombreux athlètes.
Les versions des faits sont diamétralement opposées.
La championne, originaire de Sierra Leone, a donné entre les larmes sa version de son interpellation par des gardiens de la paix, lorsqu'elle circulait, accompagnée de sa mère et de son neveu âgé d'un an -grâce au regroupement familial-, au volant de son véhicule. Il est 16 heures quand la Golf de le douce Eunice arrive à hauteur d'une déviation routière, où un membre des forces de l'ordre surveille.
La version de l’heptathlète est la suivante : "J'ai tourné à gauche alors qu'un officier de police m'avait demandé de prendre à droite. Je n'ai pas compris son indication, souligne l'athlète dont la langue maternelle est l'anglais. Le policier a tapé sur ma voiture. J'ai ouvert la vitre et ce policier m'a giflée. Je suis sortie de la voiture. D'autres policiers sont arrivés... (...) Ils étaient six, ils étaient dix. Ils ont marché sur mes cheveux, sur mes mains." : "Les policiers continuaient à me tordre les mains, mes bras, qui sont mon outil de travail. Je me disais alors: "Je ne vais jamais pouvoir relancer le poids et le javelot". J'étais désespérée et j'ai mordu un policier. Ils n'ont pas respecté mon corps.".
Ca fait froid dans le dos…
Selon la version policière, l'athlète aurait tenté de forcer le passage en profitant d'un moment d'inattention de l'agent, puis, alors que ce dernier, étant parvenu à faire stopper le véhicule, procédait au contrôle, Barber aurait alors d'emblée mordu un gardien de la paix et la protégée de Claude Monot et Bob Kersee, ses entraîneurs, qui n'a alors pas encore été reconnue des policiers, ne le nie pas. Elle aurait ensuite tenté de redémarrer alors que le gardien de la paix avait encore son bras passé à travers la portière. Cette version factuelle et administrative est nettement plus sobre… Ca ne fera pas un scénario de film-télé pour France-Télévisions !
La championne est-elle instrumentalisée ?
Sur la seule foi des déclarations de son athlète, puisqu’il n’était pas plus présent sur les lieux que Christine Arron, Bernard Amsalem s’est fait le premier défenseur de Barber: "Cela ressemble plus à un passage à tabac qu'à une interpellation de simple police. Son agressivité, Eunice la garde pour la compétition. En dehors du stade, c'est une fille très sympathique, calme qui souhaite vivre normalement comme chaque citoyenne de ce pays."

Mais Eunice va plus loin et exprime son souci en clair : ça sonne comme une déclaration politique. "Je veux témoigner par rapport aux inconnus qui se font arrêter et se font tabasser, massacrer. J'ai envie de dire 'stop', il faut arrêter." Ainsi, elle joue le rôle qui lui est assigné : emblématique championne, la voici promue, emblème d’une cause ! Reconvertion...
Récupérée ou non, Eunice Barber démontre par ses propos qu’elle a des préoccupations extra-sportives , mais n’a pas en revanche la sérénité requise pour des performances sportives de niveau européen : elle a sacrifié son sport et les espoirs que la France avait placés en elle.

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