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lundi 24 juillet 2006

France masochiste: de la repentance à l’expiation.
Les grands pays occidentaux se penchent sur leur passé glorieux, mais tout à coup les Français ne sont plus fiers de leurs ancêtres qui, au prix de leurs vies, ont constitué un territoire le plus vaste et riche possible, d’avoir résisté à de multiples envahisseurs qui souhaitaient les asservir pour en prendre possession et d’avoir développé leur puissance économique, garantissant l’indépendance et l’avenir de leurs enfants. Les descendants de ces valeureux Français tiennent désormais tout pour acquis de ce qu’ils ont reçu à la naissance. C’est sans doute ce qui a fait naître en eux ce syndrome français de l’enfant gâté : on ne jouit guère en effet que de ce qu’on a mérité. Les voici donc qui rejettent cet héritage qui les a faits, et qu’ils se tournent vers l’extérieur qui leur est encore étranger. C’est la crise d’adolescence de la société française. Il s’agit pour nos concitoyens de rompre avec le père et d’imprimer sa marque personnelle. Tuer le père consistera à reconnaître à sa place les erreurs du passé. Non qu’ils aient honte de leurs pères, mais, s’ils ont besoin de marquer une rupture pour exister par eux-mêmes, pour être différents et mieux, il leur faut poser un acte fort, en le jugeant sur la part d’ombre de sa réussite. Ils ignorent encore que leurs propres pères firent de même à leur façon à leurs pères avant eux… Certains sont morts au front et le vide entre deux générations reste béant (cf. photo de gauche).
Marquer sa différence consiste souvent à prendre le contre-pied des anciens. Ils furent de rudes aventuriers et des découvreurs perspicaces; ils seront des hôtes généreux et des assimilateurs des cultures du monde. Plus concrètement, la colonisation est déclarée globalement néfaste, sans nuance aucune, aux plans militaire, religieux, médical et économique. Pas de détail! Ainsi, les guerres coloniales auraient fait plus de victimes indigènes que de vies autochtones sauvées par l’éducation et l’hygiène européennes. Les colons auraient importé un plus grand nombre de maladies européennes que leurs soins apportés aux maladies tropicales. La fièvre jaune est-elle arrivée avec les colons ? Les vaccins ont-ils seulement existé d’ailleurs? La nouvelle génération est à ce point masochiste qu’elle croit dur comme fer que le combat –insuffisant– des puissances industrialisées contre le Sida est actuellement inspiré par leur seul intérêt mercantile. Comme celui contre la lèpre, probablement ! Connaît-on l’origine des moustiques également vecteurs de la dengue hémorragique des Philippines ou de l’Inde ? Sans doute l’Europe ou les USA, avides des richesses locales? Pour éviter les accusations à venir sur la colonisation par l’Occident, rappelons que la peste a été identifiée avant Jésus-Christ et que le choléra s’est répandu depuis l’Asie, puis l’Afrique du Nord vers l’Ouest où hygiène et vaccin l’ont tenu à distance. Les missionnaires n’ont pas été les infâmes tortionnaires sectaires que l’école laïque et républicaine présente, à toute occasion mais en particulier, dans les manuels d’histoire, que les historiens prétendent objective. Ils n’auraient pas sauvé de nombreuses vies en développant l’hygiène et l’éducation médicale, instruit une multitude de personnes dans leurs écoles -et la langue française- et sauvé une foultitude de vies humaines dans les luttes inter-ethniques et contre les gouvernements.
Certes, tous ces hommes et leurs actions n’étaient pas parfaits, mais les nouveaux le sont-ils ? Ce n’est pas certains et encore revendiquent-ils celles mêmes qu’ils nient à leurs prédécesseurs . Leur excuse permanente est de n’être que des hommes. Il faut réaliser aussi que, dans le même temps, leur principale revendication est l’affirmation que, sur cette terre, nous sommes tous des hommes, les mêmes, comme les crayons de couleurs de la boîte d’Hugues Auffray. Parfait ! Semble-t-il. Car ils admettent que l’homme n’est pas parfait et excusent ainsi par avance les erreurs humaines qu’ils s’apprêtent à commettre, toutes couleurs confondues. Voilà la nouveauté ! Mais, confondues, c’est à voir… Ce serait nier l’existence du communautarisme, ce qui est toujours permis ! Les nouveaux Français n’ont pas gagné en lucidité…
Il est à noter que la critique de la France d’aujourd’hui est consentie, mais qu’elle ne vient pas d’elle-même sur elle-même : pas d’auto-critique authentique, seulement l’acceptation d’être critiquée de l’intérieur. Acceptation lasse, car les pouvoirs publics, loin d’initier quoi que ce soit, suivent la tendance (le sens de l’histoire ?), laquelle prend sa source dans la ré-éducation des masses populaires par la presse militante et l’Education Nationale administrée depuis des décennies par le SNES. Car, chacun sait parfaitement que c’est le SNES qui décide au ministère de l’EN : le/la secrétaire général(e) doit être consulté(e) avant toute chose et donner son aval pour qu’une mesure puisse prendre effet. Le chantage à la grève vaut loi. Quant aux journalistes, ils sont formés à ça depuis l’école maternelle jusqu’à l’ESJ : difficile de briser le carcan et de laisser sa liberté d’expression s’évader. Les plus mauvais croient être objectifs et les plus habiles font l’opinion. Critique de l’intérieur, car l’exemple du film ‘Les Indigènes’, évidemment primé à Cannes, le prouve, ce sont les français immigrés qui dénoncent un passé globalement glorieux pour s’attacher à ses pages sombres, mais il n’est plus alors question d’humanité des faiblesses, dans cette hypothèse : elles sont en revanche mises en relief, occultant le positif, selon le vieux principe que tout est ou blanc ou noir, mais rien n’est gris…En ne présentant plus que les pages noires, le jeune français verra son histoire en noire. Où est le problème ? Accablons, accablons, il n’en restera que du 'bon' !
"Les Indigènes", qui rend justement hommage à ces combattants étrangers venus renforcer les rangs de l'armée française, réunit des acteurs principalement issus de l'immigration. Lors de la remise du Prix collectif d'Interprétation Masculine, Djamel Debouzze déclara haut et fort qu'il exprimait des remerciements officiels pour être passé du RMI à l'ISF (sic). Un acteur intelligent et ... reconnaissant qui, comme de nombreux autres, n’a pas été discriminé, mais qui a la haine aussi tenace que joviale et se plaint de ne pas avoir trouvé la réussite assez vite, tandis que certains l’ont pourtant trouvée sans s'y attendre, et sans autre mérite que d’être né(e)s à l’époque de l'injustice d'Etat qui pratique légalement la discrimination positive, laquelle est aussi discriminatoire que l’indifférence dont leurs pères ont pu souffrir. Dans sa jeune gloire et à la tête d’une belle fortune, il saisit la première opportunité pour critiquer le pays qui l’a fait. Honorable retour des choses en faveur de la terre d'accueil qui l’a intégré et propulsé dans le luxe et la notoriété! Et ceci n’est qu’un exemple, car la quantité de chanteurs insupportables et de chanteuses alibis va grandissante et les chutes fracassantes vont alimenter les rancunes.
Ce goût pour la repentance s’est mué en expiation et cet état d’esprit nous est assez personnel. Les Britanniques s’autoflagellent-ils pour avoir maltraité les Irlandais du Nord. Ont-ils seulement commencé à admettre cette réalité : le nombre de victimes n’est-il donc pas suffisant ? Que dire des Américains et de leurs natifs indiens? Et des génocides africains ou Irakiens ? La repentance australienne a donné des idées aux Français qui n’aiment pas arriver seconds sur ce terrain ! Mais, nous, Français, nous avons un goût morbide pour l’expiation. Les enfants Aborigènes avaient été séparés de leurs familles pour être éduqués par la nation et … être assimilés ! Méthode inhumaine, s’il en est, mais que les enfants Français de la Réunion ont connue pareillement. La reconnaissance par l’Etat australien de sa responsabilité s’est faite plutôt simplement et sainement. Silence sur ce sujet en France. Mais le processus est enclenché dans ce pays, et dans un style particulier. Nous avons viré directement à l’expiation : masochistes ?
Le pardon et l'oubli ne sont pas faciles à accorder : ils ne se décrètent pas. Ils grandissent pourtant les peuples qui les pratiquent. A ne pas les rechercher, on s’expose à entretenir les plaies. Il est possible que le succès des Djamel ait cette finalité, mais encore faudrait-il qu’il l’acceptât comme tel, plutôt que de mettre le doigt sur la plaie. C’est son choix et il se trouve des Français pour hurler de plaisir. Pas de masochistes sans sadiques.

Peut-on d’ailleurs à ce propos établir un parallèle avec la période d’entre-deux-guerres ? L’époque a nourri la littérature et la pensée françaises pendant des générations, avec les conséquences que nous savons. Je parle de l’influence désastreuse et pourtant généreuse, mais irresponsable de cette belle théorie adolescente de paix : oui, j’écris ton nom, mais ne lui sacrifie pas ma liberté. C’est une idée porteuse d’espoir et de déraison. Il n’est permis de parler de paix qu’aussi longtemps qu’on n’en est pas privé, ou lorsque les autres, loin d’ici, sont concernés par le risque majeur de la privation de liberté. On comprend que le jeune Français s’enflamme pour la paix dans le monde lorsqu ‘elle est menacée en Afghanistan actuel, mais le peut-il lorsque la guerre est aux portes de son pays ? Qu’il ne veuille pas être changé en chair à canon, personne ne le veut, à commencer par ses parents et frères et soeurs, ce qui commence à faire du monde. On le comprend déjà beaucoup moins lorsqu’un pays ami de longue date, tel le Liban, est mis à feu et à sang. Mais lorsque le pays voisin s’arme au vu et au su de tous, peut-il encore rêver de son idéal ? C’est pourtant ce que la France a connu et continue à glorifier de nos jours, produisant les mêmes dégâts psychologiques. Il s’agit de l’action des pacifistes illuminés dont nous possédons encore une foule de spécimens irresponsables. A l’époque, ils avaient pour noms : Anatole France (le bien nommé ? ) ou Romain Rolland (photo droite) ou Roger Martin du Gard, d’une part et Aristide Briand (mort en 1932 -photo droite), qui s’est rendu tristement célèbre pour sa politique de pacifisme, de désarmement et d'indulgence envers l’Allemagne, d’autre part. Leurs noms ornent pourtant les plaques de nos rues, non loin des noms des morts des deux grandes guerres. C’est alors que les Rhénans français ont été abandonnés puis livrés à l’extermination par les hitlériens (1924), que nous nous sommes désintéressés de la Sarre où les nazis triomphèrent aux élections (1935), et que cette idéologie pacifiste conduisit logiquement dix ans plus tard à la réoccupation de la Rhénanie par l’Allemagne (1936) et à l’annexion de l’Autriche (1938). Pour la suite, ne remuons pas le passé.
Le Cartel des Gauches n’a pas eu que les effets positifs que les nostalgiques de l’ex-parti radical-socialiste enseignent aux enfants de nos écoles. Nous sommes donc prêts à recommencer : les mouvements et organisations pacifistes sont en place et conservent la même clientèle –intellectuels et enseignants, jeunes et étudiants, associations, partis politiques, syndicats de gauche et d’extrême gauche, etc…, car aussi longtemps que les hommes n’apprendront pas de l’expérience et s’accrocheront aux concepts vendeurs, l’histoire se renouvellera. C’est l’Union de la Gauche (annoncée et promise) …
Le SNES est relayé par les camarades des médias. Martin du Gard (photo gauche 1) a eu récemment les honneurs d’un télé-feuilleton sur …le service public non militant, avec le fruit de la redevance des orphelins de pères des deux guerres: les Thibault, un pavé de littérature pacifiste -et non pas contre la guerre, ce qui n’est pas la même chose, et serait respectable. Notons où se loge la franche camaraderie des pacifistes radicaux-socialistes : Thibault est le nom éponyme de la saga (1922-1940) en neuf kilos de Martin du Gard, mais c’est aussi le nom véritable …d’Anatole France (photo gauche 2). Anticlérical, pro-socialiste, puis pro-communiste, pour ces hauts faits, il mérita des funérailles nationales : il faut dire que c’était en 1924 et le Cartel des Gauches ! Ainsi naissent les ‘grands hommes’… Que de surcroît ce dernier fut prix Nobel 1921 de Littérature, donnera certainement un indice sur l’orientation politique du Nobel… Pour raisons idéologiques de pacifisme, c’est la récompense pour deux générations de jeunes hommes sacrifiés dans deux guerres non préparées dont le martyr continue d’émouvoir les idéologues jeunes et éternels de la gauche irresponsable. Comprenne qui peut !...
Et la valeur du Nobel ?… Qui de nos jours peut encore citer une œuvre d’Anatole France ? Quelques autres prix Nobel significatifs dans le sens d’une radicalisation, à titre indicatif :
- Paix : Théodore Roosevelt ; Sir Austin Chamberlain ; Martin Luther King ; René Cassin ; Henry A. Kissinger ; Amnesty International ; Desmond Tutu ; Elie Wiesel ;…
La préférence va-t-elle à la droite ou à la gauche? Tendance ou règle?
- littérature : Romain Rolland ; Anatole France ; George Bernard Shaw ; Thomas Mann ; Sinclair Lewis ; Eugene O’Neill ; Roger Martin du Gard; William Faulkner; Ernest Hemingway; Albert Camus; John Steinbeck; Jean-Paul Sartre; Pablo Neruda; Heinrich Böll ; William Golding ; Claude Simon ;…
La préférence va-t-elle à la droite ou à la gauche? Tendance ou règle?
Simple piqûre de rappel également valable pour la Palme d’Or au Festival de Cannes. Mais dans ce cas, un film primé est désormais quasiment assuré de l’échec populaire…

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