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samedi 29 avril 2006

Clearstream-1.
Clearstream désigne à la fois une entreprise et une affaire. Mais c’est avant tout un nouveau cas de machination politique nauséabonde fondée sur la rumeur qui mouille ceux qui sont à son origine, mais aussi ceux qui la véhiculent, donc les medias, et ceux à qui elle profite. Plus grave que les faits, lorsqu’ils seront avérés, s’ils le sont jamais, c’est le recours à la rumeur, qui par nature est ignoble, mais surtout l’exploitation qui en est faite, s’il est vrai qu’elle ne se répandrait pas si elle ne trouvait un terrain pourri où elle prolifère.
Ceux et celles qui tirent partie de la rumeur ne sont pas dignes de respect. On attend davantage de réserve de la part de candidats à la présidence ; or, la plupart saisissent cette affaire comme une aubaine tout en s’indignant : ils semblent tellement se plaire dans les odeurs de boules puantes qu’ils n’ont pas l’idée d’ouvrir grand les fenêtres. Ceux qui manquent cruellement de dignité sont-ils fondés à en réclamer plus? Et si cette affaire révélait un jour les turpitudes des vertueux?

Clearstream est une chambre de compensation internationale, créée en janvier 2000 et située au Luxembourg, est spécialisée dans l'échange international de titres, mais ses statuts ne lui permettent théoriquement pas d'ouvrir des comptes à des particuliers. Mise en cause dans plusieurs affaires politico-financières, elle a surtout été mise en cause par un corbeau en marge de l'affaire des frégates de Taiwan.

* Les faits supposés - Dans le cadre de l’affaire Clearstream 1, '20 minutes', le quotidien gratuit, affirme dans son édition du 26 avril 2006, que par deux fois, la Commission européenne a refusé d'enquêter sur Clearstream, après la sortie du livre 'Révélation$' de Denis Robert (2001). Il est à noter que Jacques Santer, ancien président de la Commission européenne, fait l'objet d’un traitement privilégié dans ce livre. Dans un communiqué en date du 26 avril 2006, Clearstream précise qu'"il n'y a aucun compte ouvert au nom de personnes physiques chez Clearstream".
Dans un droit de réponse du 21 avril 2005, Denis Robert rappelle que « des noms de particuliers par dizaines apparaissent dans les listes que nous nous sommes procurées. […] Il suffira de le vérifier sur ces dernières que nous allons bientôt diffuser sur notre site», ajoute-t-il dans un texte publié sur le site de Challenges, soulignant que « cela figure également dans 'La Boîte Noire' ». « Quand Bruno Rossignol dit qu'ils sont "totalement étrangers" à cette affaire 'franco-française', il exagère un peu, c'est bien parce qu'un système de dissimulation de transactions financières existe chez Clearstream qu'un corbeau s'est saisi de cette affaire.», ajoute Denis Robert.
Le 6 avril 2006, dans une lettre du procureur de la République de Paris au président du Tribunal de Grande Instance de Paris et au procureur général de la cour d'appel de Paris où il reprocherait aux juges d'instruction saisis de cette affaire... d'enquêter ! De plus, ces juges ne préviendraient pas des lieux de perquisition (Matignon, ministère de la Défense, domicile du général Rondot), mais les instructions judiciaires étant secrètes, en bonne administration de la Justice il n’est pas extraordinaire que le Procureur soit dans l’incapacité d'avertir ses supérieurs hiérarchiques qu'ils vont être perquisitionnés. (source le Figaro du 18/04/2006)
Mais, à ce jour, cette affaire de manipulation perturbe toujours les relations au sommet de l'Etat entre le Premier Ministre et le Ministre de l'Intérieur, au pont de tourner à l'affaire d'Etat après les perquisitions effectuées au ministère de La Défense et à Matignon. Le Premier ministre admet avoir diligenté en 2004 une enquête confiée au général Rondot concernant des commissions occultes dans l'affaire des frégates de Taïwan via Clearstream. Mais, Le Monde daté de ce 29 avril 2006 indique que le général Rondot conteste la version du Premier Ministre, affirmant que dès le 9 janvier 2004 ce dernier lui a demandé d'enquêter sur le Ministre de l’Intérieur et la manipulation émanerait du plus haut sommet de l'Etat.

* L’affaire du corbeauClearstream 2 -
C'est un dommage collatéral de l'affaire des frégates de Taïwan. En mai et juin 2004, le juge Renaud Van Ruymbeke a reçu deux lettres anonymes et un CD-ROM contenant des listings de comptes de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Ces listes, selon le corbeau, contenaient les intitulés de comptes de plusieurs personnes impliquées dans le système complexe de commissions occultes et de rétrocommissions ayant entouré la vente des frégates à Taïwan. Rapidement, ces listes se sont avérées être en partie des faux: parmi les titulaires de comptes cachés, des noms de responsables politiques français se sont glissés et le scénario conspirationniste du corbeau pourrait être une manipulation du juge Van Ruymbeke dans le but de protéger sa source.
En avril 2006, les investigations judiciaires ont montré que le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, et le ministre des Affaires étrangères de l'époque Dominique de Villepin, ainsi que Nicolas Sarkozy, auraient été au courant de la circulation de ces listes falsifiées dans les milieux du renseignement avant même la réception des lettres anonymes par le juge Ruymbeke. Cette révélation a entraîné une nouvelle affaire d'Etat dans l'affaire d'Etat.

* Les profiteurs de l’affaire Clearstream 2.
A qui cette affaire profite-t-elle ? Considérant que cette 2° affaire n'est qu'un avatar de la 1° -l'affaire des frégates de Taïwan- , laquelle implique massivement le PS, le parti à la rose -qui ne sent pourtant pas la rose- a tout intérêt à faire diversion sur un passé des plus troubles et s'emploie à tout embrouiller, de peur que ne resurgissent les sombres tractations qui l'ont sali pour longtemps. On comprend dès lors pourquoi les juges ne vont pas assez vite pour lui et pourquoi le PS veut se faire justice...

Qui s’y vautre? Qui a l'odorat si délicat tout à coup?
Les procureurs du PS
- Hollande dénonce "une suite de règlements de compte, de suspicions, voire de manoeuvres" au sommet de l'Etat.
- On l’avait oublié, mais il n’était pas loin. Jean-Christophe Cambadélis, proche de D. Strauss-Kahn, a affirmé jeudi qu'il était favorable à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Clearstream. "Il faut tirer au clair qui utilise l'appareil d'Etat pour déstabiliser ses adversaires politiques". Selon lui, "l'objectif (...), c'était une déstabilisation générale de ceux qui, comme Dominique Strauss-Kahn, sont candidats à l'élection présidentielle". (Dans les lettres envoyées au juge Van Ruymbecke, le "corbeau" a notamment mis en cause, Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy et Jean-Pierre Chevènement.) On notera que Strauss-Kahn envoie son homme de main.
- Le député socialiste Henri Emmanuelli demande à Jacques Chirac "d'agir très rapidement". Sur le sujet, il réclame de la rapidité ; sur d’autres, il demandait d’aller à petits pas… "Le chef de l'Etat, s'il a d'autres solutions, qu'il les utilise", a déclaré le député des Landes, sur France Info, en faisant allusion au départ de Dominique de Villepin. "Mais, moi, je crois qu'en tout cas mardi ce sera très difficile" pour le Premier ministre face aux députés lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Exploitation politicienne ? Oubliées ses propres turpitudes ? Les tribunaux, Riton l’embrouille connaît bien et il ne les a pas toujours portés dans son cœur…
- Jean-Marc Ayrault s’y colle aussi : "Il faut faire la lumière parce que ce climat délétère, je ne vois pas comment il pourrait durer jusqu'à l'élection présidentielle", a commenté le porte-voix du groupe socialiste.
- Et c’est le tour de la préférée des Français, sEGOlène Royal, qui, modestement, au passage, se dit "consciente d'incarner aux yeux de beaucoup un désir de changement", juge ( !) vite fait qu'il est "temps d'en finir" et de "passer à autre chose", dans un entretien publié par le Journal du dimanche. Une justice expéditive, non ? Qui la rend d’autant plus sympathique et pas inquiétante du tout… Qui a dit que nul n’est coupable, tant qu’il n’a pas été jugé ? Candidate à la présidence ? Je tremble…
Intarissable, elle ne se tient plus : "La brèche est grande ouverte. Nous devons nous y engouffrer", dit-elle, affirmant que cette crise qui secoue le sommet de l'Etat la "booste" et "ne fait que (la) renforcer dans (sa) détermination". "Je sens que les choses sont possibles", déclare-t-elle. C’est clair ??

- Charasse n'a pas la mémoire courte comme les va-t-en-guerre moyens du PS: il est plus circonspect.

Le procureur du Parti Radical de Gauche (un seul commentaire: ils ne sont pas si nombreux)
- Le sombre député Roger-Gérard Schwartzenberg a renchéri : "Si une commission d'enquête parlementaire ne peut être formée sur des faits donnant lieu à une information judiciaire, elle peut être créée sur les dysfonctionnements de ces services et sur leur utilisation, voire leur instrumentalisation, à des fins partisanes. Ce qui importe pour lui, c’est de ne pas lâcher l’affaire…
Et d’ajouter : "Personne ne comprendrait que le Premier ministre reste inerte alors qu'il est soupçonné - à tort ou à raison - d'avoir utilisé les services de renseignement de l'Etat dans un but personnel lié à la préparation de l'élection présidentielle de 2007", a fait valoir le député du Val-de-Marne. Récupération, même si c’est à tort…
Il reste à démontrer que 2007 motivait la dite utilisation. Procès d’intention ? Qu’importe !

- L'UDF, égale à elle-même
Dans un entretien au Parisien dimanche, François Bayrou la haine, son président , estime qu'avec l'affaire Clearstream la France "est au bout de la crise de régime" et juge indispensable de modifier les institutions. "Au départ, il y a la haine réciproque accompagnée de coups tordus entre les principaux responsables de l'Etat et du gouvernement. Mais l'engagement des services secrets, les manipulations du renseignement dans cette guerre intestine révèlent où nous en sommes arrivés dans l'effondrement des principes démocratiques", affirme-t-il.
Il parle en connaisseur de la haine qui le ronge depuis que le poste de Premier ministre lui a échappé.

- Au F.N., les Le Pen, père et fille
La vice-présidente du Front national Marine Le Pen a qualifié lundi Clearstream "d'affaire d'Etat", qui achève de "décrédibiliser" la classe politique. "La classe politique s'est décrédibilisée totalement dans les 30 dernières années. M. de Villepin ou un autre, c'est pareil", a-t-elle remarqué. "Le chevalier de Villepin est tombé de son cheval, mais à mon avis il continuera à pied jusqu'en 2007". Marine Le Pen n'a cependant pas exclu des élections anticipées. Et de préciser que le parti se préparait à cette éventualité.
Jean-Marie Le Pen, interrogé dimanche sur l'affaire, avait préféré parler d'une "grosse bulle d'air".
Ni l’un ni l’autre n'appelle à la démission de Dominique de Villepin.

Les avocats de la majorité
- Le député UMP Georges Tron, proche de Dominique de Villepin, a contre-attaqué en faisant valoir que l'affaire Clearstream n'était pas une affaire d'Etat mais une tentative de déstabilisation du chef du gouvernement. "On est dans une affaire dont les interlocuteurs sont des gens qui, effectivement, sont en responsabilité de l'Etat. Reste qu'il y a une imbrication évidente entre ce qui relève de la défense des intérêts de l'Etat et ce qui relève de l'exploitation … politicienne, que certains essayent d'en faire". "Je crois que tous ceux qui, aujourd'hui, cherchent d'une façon ou d'une autre à affaiblir le Premier ministre y ont intérêt", a-t-il ajouté.
- Le député de la Drôme Mariton s’est aussi exprimé.
- J’ose espérer qu’il y en a d’autres…

Une certaine presse ne dépasse-t-elle pas ses droits? De l’investigation à la condamnation à Libération : "Villepin doit se démettre pour éviter à la France le ridicule d'une République bananière".
- La liste sera complétée
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Pour les nauséeux, la fin justifie les moyens. Quant à elle, Diane de Beausacq observe que, ‘la calomnie est comme la fausse monnaie : bien des gens qui ne voudraient pas l'avoir émise la font circuler sans scrupule.’ Sauf qu’on aimerait être assuré que ces gens-là ne pourraient pas aussi bien l’avoir mise en circulation !
Ayons une pensée pour les victimes de cette exploitation malsaine. Qu’y peuvent-elles ? Que peut-on contre l’innommable ? « La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu'on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais. » C’est Chamfort qui le dit.
L’affaire n’étant pas jugée, il convient en bonne justice de présumer les victimes innocentes, n’est-ce pas ? Nos candidats à la candidature à la magistrature suprême seraient bien avisés de ne pas l’oublier? Ils en sortiraient dignement…Si vraiment il y a linge sale, pourquoi ne pas le laisser laver en famille ? Mais c’est dans les égouts qu’on trouve les rats de la politique et des médias militants.

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